Israël en guerre - Jour 502

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Analyse

Ces politiciens de droite qui aiment Trump, pas l’accord de cessez-le-feu qu’il a exigé

En Israël comme aux États-Unis, certains de ceux qui soutiennent fermement le nouveau président sont profondément opposés à l'accord sur Gaza qui le ravit

L’ex-président américain Donald Trump s’adresse à l’Organisation sioniste américaine à New York, le 13 novembre 2022. (Luke Tress/Times of Israel)
L’ex-président américain Donald Trump s’adresse à l’Organisation sioniste américaine à New York, le 13 novembre 2022. (Luke Tress/Times of Israel)

JTA – L’expert de la chaîne d’information de droite israélienne était visiblement inquiet.

Un président américain, a exposé Yuval Malka, a fait en sorte de ménager une « occasion » pour Israël d’avoir carte blanche au Moyen-Orient. L’autre, a-t-il poursuivi, a fait preuve d’inconstance, manifestement attaché à Israël mais capable de lui tourner le dos et de limiter sa puissance militaire.

« Retenez bien ce que je suis en train de vous dire : ne vous laissez pas impressionner par Trump, pas davantage que par les circonstances de sa prise de fonction », a dit cette semaine à l’antenne de la quatorzième chaine israélienne cet ex-responsable de la police militaire.

« Nous devons, et nous pouvons toujours, profiter de l’occasion offerte par la transition entre administration sortante et entrante pour faire tout ce que nous avons à faire, que ce soit à Gaza ou en Iran. »

« Sinon nous allons nous retrouver incapables de faire quoi que ce soit. Il nous faut donc agir – le plus rapidement possible avant sa prise de fonction – et faire tout ce que nous voulons, pour le mettre devant le fait accompli », a-t-il ajouté en parlant de Trump.

Pendant près de huit ans, la droite israélienne et ses soutiens à l’étranger ont considéré Trump comme leur idole – et l’admiration était alors compréhensible. Une fois devenu président des États-Unis, il a noué avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu une relation étroite et concrétisé des souhaits anciens de Netanyahu.

En 2019, la photo de leur poignée de main a joué un rôle important dans la campagne de Netanyahu pour sa réélection.

Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se serrent la main au Musée d’Israël à Jérusalem, mardi 23 mai 2017. (AP Photo/Sebastian Scheiner, dossier)

Mais aujourd’hui, peu de temps avant son investiture, en Israël comme aux États-Unis, certains de ceux qui se répandaient en éloges à son sujet, remettent en cause l’accord sur les otages qu’il a fait advenir, lorsqu’ils ne vont pas jusqu’à le critiquer directement.

Cette méfiance fait suite à des informations selon lesquelles Trump et son nouvel envoyé au Moyen-Orient, Steve Witkoff, auraient mis la pression à Netanyahu pour le contraindre à accepter l’accord de cessez-le-feu. À l’annonce de l’accord, Trump l’a qualifié de « grandiose ».

Tout comme Malka, une utilisatrice de X nommée Nioh Berg, qui a 185 000 abonnés et se présente elle-même comme une « anti-woke », a passé les deux derniers jours à pester contre celui qu’elle adulait encore récemment. Le 9 janvier, elle écrivait : « Nous entrons dans l’ère Trump, le monde entier le sent. Quel spectacle merveilleux. L’optimisme est là, l’énergie a changé. »

Suite à l’annonce de l’accord, mercredi, soit six jours plus tard, son ton est nettement différent lorsqu’elle écrit au-dessus d’une publication de Trump faisant l’éloge de l’accord : « Non, Trump. Vous avez forcé Israël à conclure un accord terrible pour 33 otages, dont plusieurs sont morts. La majorité d’entre eux vont rester piégés dans Gaza : leur sort est on ne peut plus incertain. Vous avez fait cela pour pouvoir faire état d’un succès le 20, sans autre considération. C’est extrêmement décevant. » Il s’agit là d’allusion à lundi 20 janvier, date d’investiture de Trump.

Nombre de soutiens et observateurs de la droite israélienne ne sont pas surpris que l’amour de Trump ne soit pas inconditionnel. Trump se présente comme un négociateur et il n’a jamais fait mystère de son envie de conclure « l’accord du siècle » au Moyen-Orient, sans parler de mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas.

Des manifestants israéliens portent de faux cercueils veints du drapeau israélien lors d’une manifestation contre le cessez-le-feu avec le Hamas devant la Cour suprême de Jérusalem, le 16 janvier 2025. (Crédit : John Wessels / AFP)

Mercredi, le journaliste israélien Shmuel Rosner a tweeté : « La droite est-elle déçue par Trump ? Oui, mais pas vraiment surprise. La droite israélienne n’a pas une foi aveugle dans le président. Et c’était avant qu’on sache qu’il avait fait pression pour la conclusion de cet accord sur les otages.

D’autres fans plus célèbres de l’ex et futur président se sont insurgés contre l’accord sans pour autant faire mention de son nom. Itamar Ben-Gvir – ministre israélien d’extrême droite en charge de la Sécurité intérieure, très opposé à un accord – avait récité une prière juive à la Knesset au moment de la victoire de Trump, en novembre dernier.

Mardi, alors que la conclusion de l’accord semblait imminente, il déclarait que « l’accord de coalescence est une véritable reddition face au Hamas. »

Par ailleurs, l’organisation juive américaine jusqu’alors la plus favorable à Trump – à savoir l’Organisation sioniste d’Amérique – s’est ouvertement prononcée contre l’accord – sans citer le nom du nouveau président qui l’a vivement soutenu.

En 2022, cette même organisation avait décerné à Trump son prix Herzl – un honneur rarissime – et son président, Morton Klein, l’avait qualifié de « meilleur ami qu’Israël ait eu à la Maison Blanche ».

Rien que cette semaine, l’organisation a adressé trois courriels à ses contacts pour dire son opposistion à cet accord.

« Qui dit accord dit davantage de Juifs assassinés et kidnappés, la victoire et la résurgence du Hamas », peut-on lire dans un message qui ne cite à aucun moment Trump.

Le sénateur républicain Tom Cotton, de l’Arkansas, avant une réunion des sénateurs républicains au Capitole des Etats-Unis à Washington, le 13 novembre 2024. (AP Photo/Mark Schiefelbein)

Le sénateur de l’Arkansas, Tom Cotton, a choisi, lui, de faire des reproches au président américain sortant Joe Biden, en s’abstenant de dire que l’équipe Trump avait travaillé en étroite collaboration avec celle de Biden et vivement soutenu cet accord.

« Pourquoi ce canard boiteux de Joe Biden essaie-t-il de conclure un mauvais accord avec Israël alors qu’il est sur le point de quitter ses fonctions ? » a tweeté Cotton. « Le seul ‘accord’ devrait être la reddition inconditionnelle du Hamas – qui est déjà presque détruit – et la libération de TOUS les otages. »

Un utilisateur de X lui a rétorqué : « Parlez-en à Trump ».

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