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Cisjordanie : L’ordonnance qui interdisait aux Israéliens d’aller à Homesh révoquée

Le ministre d'extrême-droite Smotrich a salué ce décret émis par un général de Tsahal - un décret qui permettrait à terme de rétablir l'implantation qui avait été évacuée en 2005

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L'avant-poste illégal de Homesh, en Cisjordanie, le 17 novembre 2022. (Crédit : Nasser Ishtayeh/Flash90)
L'avant-poste illégal de Homesh, en Cisjordanie, le 17 novembre 2022. (Crédit : Nasser Ishtayeh/Flash90)

Le chef du Commandement central de l’armée israélienne a signé une ordonnance permettant aux Israéliens d’entrer dans une zone du nord de Cisjordanie – le secteur où avait été construit l’avant-poste illégal de Homesh, ouvrant la voie à la mise en place d’une implantation officielle sur ce territoire.

C’est le général Yehuda Fox qui a signé l’ordonnance jeudi, déclarant que le secteur de Homesh faisait dorénavant partie du Conseil régional de Samarie.

Le décret a été partagé sur les réseaux sociaux, samedi soir, par le ministre des Finances Bezalel Smotrich – qui occupe également un poste de ministre subalterne au sein du ministère de la Défense, ce qui lui accorde une large autorité sur les questions civiles en Cisjordanie.

« Nous avions promis de permettre que l’étude de la Torah au sein de la yeshiva de Homesh puisse continuer – et nous tenons notre promesse », a écrit Smotrich sur Twitter.

Au mois de mars, les députés avaient donné le feu vert à l’abrogation d’une législation qui avait ordonné, en 2005, l’évacuation de quatre implantations du nord de la Cisjordanie au moment du retrait d’Israël de la bande de Gaza. Le texte approuvé devant le Parlement, cette année, a ainsi annulé les clauses figurant dans la Loi sur le Désengagement de 2005 qui interdisaient aux citoyens israéliens de se rendre dans les secteurs où se trouvaient, dans le passé, les implantations de Homesh, Ganim, Kadim et de Sa-Nur.

Il est encore illégal de pénétrer dans les trois dernières.

Ces abrogations de la Loi sur le Désengagement avaient renforcé les efforts livrés par le gouvernement de droite, d’extrême-droite et religieux visant à faire légaliser l’avant-poste hors-la-loi qui est actuellement installé sur le site de Homesh, ainsi que la yeshiva qui a été construite là-bas – les activistes ont tenté de manière répétée de reconstruire Homesh depuis 2005. Au fil des années, les autorités ont dû détruire des structures édifiées sur le site.

Alors que la communauté internationale considère comme illégales toutes les implantations de Cisjordanie, Israël fait la différence entre les habitations, dans les implantations, dont la construction sur des terres appartenant à l’État est autorisée par le ministère de la Défense et les avant-postes illégaux qui sont construits sans les permis nécessaires, souvent sur des parcelles qui appartiennent à des Palestiniens.

Homesh est construit partiellement sur des terres privées palestiniennes, a estimé un jugement rendu par la Haute-cour.

Cette abrogation de l’interdiction de la présence juive à Homesh, au mois de mars, était une avancée nécessaire vers la légalisation de l’avant-poste. Mais même après cette annulation décidée par les députés de la majorité au pouvoir, une ordonnance militaire continuait à empêcher les Israéliens d’aller à Homesh jusqu’à aujourd’hui.

Le général Yehuda Fox en visite sur le site d’une fusillade dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 mars 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Le groupe de veille anti-implantations Yesh Din a fustigé cette nouvelle ordonnance, affirmant que l’avant-poste illégal a été construit sur des terres privées palestiniennes qui appartiennent à des résidents du village voisin de Burqa.

« L’entrée des Israéliens dans le secteur est un nouvel outil visant à déposséder les résidents de leurs terres. Ce processus qui autorise l’avant-poste est une récompense apportée aux criminels, une nouvelle incitation ainsi qu’une violation du droit international », a dit Yesh Din dans un communiqué.

Les groupes de veille et les opposants du projet de loi qui avait déterminé l’abrogation, au mois de mars, des clauses figurant dans la Loi sur le Désengagement, avaient averti que le texte pourrait être utilisé pour renforcer encore davantage les activités d’implantations dans la région en général, entraînant l’annexion de facto de larges pans de la Cisjordanie et sapant le statut d’Israël en tant qu’État juif et démocratique.

Le projet de loi a aussi fait des remous à l’international et il contrevient à l’engagement majeur qui avait été pris par les Israéliens à l’égard de l’administration américaine de l’ancien président George W. Bush – celui de garantir qu’une contiguïté des territoires palestiniens serait conservée de manière à pouvoir créer un État viable à l’avenir, les États-Unis, sous Bush, ayant reconnu pour la première fois la nécessité de procéder à des échanges de territoires dans le cadre d’un accord de paix potentiel, prenant en compte les blocs d’implantations israéliennes.

Interrogée sur cette initiative visant à permettre aux Israéliens d’entrer à Homesh, l’ambassade américaine en Israël a déclaré au Times of Israel qu’elle était « profondément troublée ».

« Les États-Unis recommandent avec force à Israël de s’abstenir de permettre le retour de résidents d’implantations israéliennes dans le secteur couvert par la législation qui a été adoptée en mars, conformément à la fois aux engagements pris par l’ancien Premier ministre Ariel Sharon et par le gouvernement actuels à l’égard des États-Unis », a commenté un porte-parole.

« Nous avons établi clairement que le développement des implantations est un obstacle à la paix et à la mise en place d’une solution à deux États. Ce qui comprend, c’est évident, la création de nouvelles implantations, la construction ou la légalisation d’avant-postes ou les constructions autorisées sur les terres palestiniennes ou dans les profondeurs de la Cisjordanie, à côté des communautés palestiniennes », a continué le porte-parole de l’ambassade américaine.

Illustration : Des visiteurs marchant près du château d’eau sur les ruines de l’implantation évacuée de Homesh, le 27 août 2019. (Crédit: Hillel Maeir/Flash90)

De son côté, le chef du Conseil régional de Samarie, a salué l’initiative. « C’est un jour de fête. C’est une journée importante dans l’Histoire de l’État d’Israël. Une journée où une justice historique a été rendue, mettant un terme à l’une des plus grandes injustices faites à la Terre d’Israël et aux citoyens israéliens », a-t-il fait savoir dans un communiqué.

L’avant-poste de Homesh est devenu une cause importante pour les partisans du mouvement pro-implantations, qui jouent depuis des années au chat et à la souris avec l’armée israélienne, reconstruisant, démolition après démolition, les structures illégales qui y sont installées.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de préserver la yeshiva, malgré les ordres donnés par les magistrats qui ont réclamé sa démolition.

Au mois de janvier, la Haute-cour de justice avait ordonné au gouvernement d’expliquer pourquoi l’implantation illégale ne devait pas être évacuée. Le gouvernement avait dit à la Haute-cour de justice qu’il était revenu sur l’engagement pris par le gouvernement précédent de faire évacuer Homesh, ajoutant qu’il chercherait à légaliser l’avant-poste en abrogeant les clauses concernées dans la Loi sur le Désengagement.

L’État avait répondu à une plainte de Yesh Din, qui avait demandé que l’avant-poste soit détruit et que les résidents palestiniens du village de Burqa, situé à proximité, puissent avoir accès à leurs terres privées – celles où Homesh avait été construit.

Même si le gouvernement espère que les abrogations apportées dans la Loi sur le désengagement faciliteront la légalisation de Homesh, les juges de la Haute-cour ont fait savoir qu’ils doutaient d’une possible légalisation de l’avant-poste dans la mesure où il se dresse majoritairement sur des terres privées.

Carrie Keller-Lynn, Jeremy Sharon, Jacob Magid et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.

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