Israël en guerre - Jour 624

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Citant le Talmud, la Dr Ruth Westheimer affirme qu’un homme excité ne peut pas se contrôler

La célèbre sexologue a provoqué une polémique en prétendant qu'une femme est consentante à parir du moment où elle est au lit avec un homme

La Docteure Ruth Westheimer donne sa « master class » consacrée au sexe à la Conférence présidentielle israélienne, en 2013.  (Ricky Ben-David / Times of Israel Staff)
La Docteure Ruth Westheimer donne sa « master class » consacrée au sexe à la Conférence présidentielle israélienne, en 2013. (Ricky Ben-David / Times of Israel Staff)

NEW YORK (JTA) – La docteure Ruth Westheimer, thérapeute octogénaire et animatrice de télévision, est célèbre pour son discours franc et ouvert sur le sexe. Mais elle a été critiquée pour ses récents propos sur le consentement sexuel – et pour l’utilisation du Talmud pour appuyer son point de vue controversé.

Avec la parution la semaine dernière de son nouveau livre, « The Doctor Is In: Dr. Ruth on Love, Life, and Joie de Vivre » (Amazon Publishing), cette rescapée de la Shoah née en Allemagne, vétérane de la guerre d’Indépendance d’Israël et jadis membre de Planned Parenthood [planning familial américain] qui fêtera cette semaine ses 87 printemps est dans le circuit des médias. Et l’une de ses idées développées lundi dans l’émission de radio « The Diane Rehm Show » est que le consentement devient inutile après que les vêtements ont été ôtés.

Voici comment elle s’est exprimée :

« Je suis très inquiète, Diane, d’entendre dans les campus universitaires qu’une femme et un homme – ou deux hommes ou deux femmes, mais je parle en ce moment des femmes avec des hommes – peuvent être dans le même lit nus, et que tout d’un coup, il, ou la plupart du temps elle, pense qu’elle puisse dire : ‘J’ai changé d’avis.’

« Une telle chose n’est pas possible », a ajouté Westheimer. « Dans le Talmud, dans la tradition juive, il est dit que lorsque cette partie de l’anatomie masculine est en éveil et qu’il y a une érection, le cerveau s’éclipse et nous devons prendre cela très sérieusement, donc je ne suis pas d’accord. »

JTA a contacté Westheimer pour une clarification de son point de vue sur le consentement et pour savoir exactement à quel passage du Talmud elle avait fait référence, mais elle n’était pas disponible (ce qui n’est peut-être pas surprenant étant donné que mardi était le jour du lancement de son livre et qu’elle participait lundi soir à un dîner de collecte de fonds pour le Musée du patrimoine juif.)

Cependant, bien consciente que ses commentaires seraient interprétés comme un feu vert au viol, elle a tweeté mardi : « Je suis à 100 % contre le viol. Je dis aux femmes que si elles ne veulent pas avoir de relations sexuelles avec un homme, elles ne devraient pas être nues au lit avec lui. »

Quelques instants plus tard, elle a ajouté : « C’est un comportement à risque tout comme traverser la rue quand le feu est rouge. Si un conducteur vous blesse, il a légalement tort, mais vous êtes à l’hôpital. »

Cependant, plusieurs rabbins remettent en question l’utilisation qu’elle fait du Talmud.

La rabbin Danya Ruttenberg, auteure de plusieurs livres sur le judaïsme, dont « The Passionate Torah : Sex and Judaism » (NYU Press), dit que le Talmud affirme en fait un argument fort selon lequel le sexe sans consentement explicite est un crime.

Le Talmud (dans le traîté Ketubot 51b) va même jusqu’à affirmer, explique Ruttenberg, que même si la femme a un orgasme ou décide au milieu de l’acte qu’elle est consentante, si elle n’a pas consenti au départ,cela est encore considéré comme mauvais.

« Je suis reconnaissante vis-à-vis de la docteure Ruth d’avoir créé dans le passé un espace pour parler de la sexualité d’une manière qui était vraiment radicale pour l’époque, a précisé Ruttenberg. Mais : a) elle a tort sur ce sujet, b) elle ne devrait pas utiliser notre tradition pour appuyer son point de vue. »

Même si elle n’est pas certaine du passage du Talmud auquel Westheimer a fait référence, Ruttenberg a noté que la citation est tout à fait semblable à un dicton yiddish : « Ven der Putz shtayt, der saychel gayt, » littéralement – selon le traducteur officieux du yiddish à JTA, l’auteur Shulem Deen – « Lorsque le pénis est debout, le cerveau sort. ».

Si les rabbins avaient dit ceci – sans aucun doute en utilisant des termes moins imagés -, suppose Ruttenberg, ils l’auraient entendu probablement de façon descriptive plutôt que prescriptive.

« Les rabbins avaient beaucoup à dire au sujet de l’excitation sexuelle et des façons dont cela pouvait constituer un problème, et de la manière de s’organiser pour ne pas être excité quand cela n’est pas approprié », dit-elle en ajoutant : « Je l’affirme clairement, connaissant bien le corps rabbinique, que les rabbins ne disent pas ‘Les garçons seront toujours des garçons’. Je pense qu’ils disent : ‘c’est une chose qui arrive et voila comment la traitons.’. »

Le rabbin Shmuley Boteach, auteur d’ouvrages sur la sexualité et le judaïsme comme « Kosher Sex », « Kosher Adultery » et « Kosher Lust « ,affirme : « Je connais la docteure Ruth et je l’aime beaucoup, mais tout le monde, au sein de la communauté juive, devrait s’opposer fortement à ce qu’elle a dit. Le consentement est offert par une femme, et il peut être retiré à tout moment. »

« L’idée que les hommes seraient des bêtes dévastatrices contrôlées par leurs hormones et qui ne peuvent pas se contrôler est une opinion préhistorique que le judaïsme n’a jamais embrassé. C’est un prétexte scandaleusement effarant pour un viol. »

Comme Ruttenberg, Boteach n’était pas familier avec la source précise de la citation talmudique de Westheimer et se demandait si l’interprétation était exacte. Et comme Ruttenberg, il a souligné les contre-exemples du Talmud :

« Le Talmud dit [dans Sanhédrin 37a] que si une femme commence ses règles au milieu de l’acte, l’homme doit se caler sur ses coudes et se retirer parce que cela n’est pas puni par la loi juive », a déclaré Boteach, se référant à l’interdiction juive de contact sexuel pendant la menstruation – connue sous le nom de niddah. « Le Talmud montre donc que l’homme peut absolument se contrôler. »

En outre, Boteach affirme que le Talmud interdit formellement le viol, même dans le cadre du mariage, statuant dans Nedarim 20 qu’un homme ne peut pas dormir avec sa femme lorsque l’un des deux est ivre parce que le plein consentement ne serait pas possible.

« Le consentement de la femme dépend entièrement d’elle. Si elle dit ‘non, arrête’, alors c’est fini. Prétendre ‘Je suis en pilote automatique’ est ridicule. »

Le rabbin Dov Linzer, qui dirige la yeshiva Chovevei Torah, un établissement rabbinique orthodoxe libéral, est d’accord avec Ruttenberg et Boteach, à propos des cités. Il cite également un passage dans Berachot 62a qui avance que, même quand un homme et sa femme sont nus ensemble dans le lit, il incombe à l’homme de faire en sorte qu’elle désire avoir des relations sexuelles avant le début de l’acte.

Bien que connu pour ses opinions et arguments contradictoires, le Talmud est absolument cohérent sur la question du consentement sexuel, note Linzer, ajoutant qu’il ne voyait aucun passage qui pardonne ou tolère des rapports sexuels sans le plein consentement de la femme et que « toute la question de la responsabilité et de la culpabilité est un thème majeur dans le Talmud ».

« Cela revient à imposer à une autre personne quelque chose d’indésirable », a-t-il dit.

C’est « une chose » d’utiliser l’argument de la perte de contrôle comme une excuse pour commettre certaines transgressions, a expliqué Linzer, « c’en est une autre de dire, quand vous faites quelque chose à quelqu’un d’autre, que vous n’avez pas de responsabilité envers l’autre personne ».

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