Climat : un tout petit mieux pour certains Etats, mais doivent mieux faire
Les trois premières places du classement restent vides, aucun Etat ne mène une politique compatible avec l'Accord de Paris
Plusieurs pays ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre en 2018, mais des émetteurs importants comme les Etats-Unis sont sur la mauvaise pente, selon des rapports publiés mardi à l’occasion de la COP25 à Madrid.
Selon le « Climate change performance index » de Germanwatch et de Climate Action Network (CAN), 31 des 57 pays responsables de 90 % des gaz à effet de serre mondiaux ont vu leurs émissions baisser.
En revanche l’Australie, l’Arabie Saoudite et en particulier les Etats-Unis sont source de « grande inquiétude » en raison de leurs faibles performances en terme d’émissions et leurs politiques climatiques, selon un communiqué.
La Suède est en quatrième place de ce classement qui mesure les performances des pays en terme de protection du climat, devant le Danemark. La Chine, premier émetteur mondial, arrive en 30e position. L’Union européenne arrive à la 22e position. Pour la première fois, les Etats-Unis ont remplacé l’Arabie Saoudite à la dernière place.
Les trois premières places du classement restent vides, aucun Etat ne menant une politique compatible avec l’Accord de Paris qui prévoit de contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C.
L’indice « montre les signes d’un tournant mondial en terme d’émissions, avec une réduction de la consommation de charbon », commente Ursula Hagen de Germanwatch. « Mais plusieurs grands pays continuent à résister à cette tendance, au premier rang desquels les Etats-Unis. »
Le Climate action tracker (CAT), qui évalue les engagements de 36 pays comptant pour 80 % des émissions, avertit dans un autre rapport que les promesses actuelles des gouvernements restent insuffisantes au regard de l’Accord de Paris. Elles mèneraient à +2,8°C d’ici 2100, selon le CAT.
« Nous ne voyons pas le type d’actions qu’on attendrait de gouvernements face à une crise climatique », juge Niklas Höhne, de l’organisation NewClimate Institute, cité dans un communiqué.
Le charbon continue de jouer un rôle important dans la politique énergétique de certains pays, s’inquiète le CAT, qui pointe du doigt la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Le rapport s’inquiète aussi que le gaz naturel soit présenté comme « propre » alors que la consommation de cette énergie fossile produit des gaz à effet de serre.
Point positif, la capacité installée des énergies renouvelables a doublé en dix ans et devrait augmenter de 50 % au cours des cinq prochaines années.