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Comment un patrimoine juif a été sauvé par les bibliothécaires d’une université

"Jewish Treasures from Oxford Libraries" examine 10 collections essentielles et inestimables, acquises au cours de 4 siècles par la Bodleian Library

La couverture de "Jewish Treasures from Oxford Libraries" (Trésors juifs des bibliothèques d'Oxford). (Autorisation)
La couverture de "Jewish Treasures from Oxford Libraries" (Trésors juifs des bibliothèques d'Oxford). (Autorisation)

Bien que le format soit celui d’un album de table basse, permettant de feuilleter facilement les nombreuses reproductions colorées de vieux manuscrits et illustrations juifs, « Jewish Treasures from Oxford Libraries » offre une lecture fascinante, parfois irrésistible.

C’est le récit émouvant de la façon dont une grande partie de notre héritage juif a été sauvée pour la postérité par les bibliothécaires dévoués d’une université anglaise qui appréciaient ce qui était écrit en hébreu.

La publication, récemment présentée à la Bibliothèque nationale de Jérusalem, présente l’histoire de dix collections inestimables acquises sur quatre siècles par la Bodleian Library et qui constituent une source primaire indispensable pour l’étude d’un millénaire de judaïsme.

Parrainé par la Fondation de la famille Martin G. Gross dans le New Jersey, un nombre impressionnant d’universitaires de haut niveau ont été recrutés sous la direction compétente de Rebecca Abrams, pour écrire l’histoire et expliquer la signification de chacune de ces collections uniques.

Des silhouettes de personnes se dessinent dans le Old Schools Quadrangle, Old Bodleian Library, à l’université d’Oxford, en Angleterre. (AP file photo / Kirsty Wigglesworth)

Il ne faut pas se concentrer uniquement sur la beauté des rares artefacts abondamment exposés dans ce volume, car certains des joyaux les plus brillants se trouvent dans les textes retraçant les voyages aventureux de leur préservation.

La plupart des collectionneurs opéraient dans un contexte de vulnérabilité énorme des livres et objets juifs sacrés qui étaient régulièrement détruits sur de nombreuses générations par des vagues de persécution et de pogroms. Les manuscrits anciens du Talmud, par exemple, sont très rares en raison de leur fréquente destruction par le feu dans l’Europe des XIIIe et XVIe siècles.

Comme l’a dit un historien de Harvard : « Les documents ont neuf vies » ; les parchemins médiévaux parviennent parfois à survivre.

Il est particulièrement surprenant de découvrir que nombre des collectionneurs les plus dévoués, qui ont passé des vies et des fortunes à la poursuite de ce « passe-temps », n’étaient pas eux-mêmes juifs ou même des admirateurs des enseignements et de l’héritage hébraïques.

Thomas Bodley. (Domaine public)

Un certain nombre d’entre eux – à commencer par le fondateur de la Bibliothèque hébraïque au XVIe siècle, Thomas Bodley lui-même – étaient des puritains chrétiens qui, comme l’a fait remarquer le professeur Robert Fishman, rejetaient les illustrations des Saintes Écritures et toute forme d’esthétisation de la Parole de Dieu. Ils étaient souvent hostiles à l’importance de ces éléments pour l’histoire juive, ne s’intéressant qu’à établir le texte pur de l’Ancien Testament afin de démontrer comment il a été supplanté par la Nouvelle Bible.

La Bible de Kennicott a été retirée de l’Espagne à la fin du XVe siècle lors de l’expulsion des Juifs en 1492 et a été récupérée à Gibraltar après 300 ans.

La gigantesque collection de David Oppenheim, grand rabbin de Prague, n’a atteint Oxford qu’en 1829, près d’un siècle après sa mort. William Laud, archevêque de Canterbury, a fait don, avant son exécution, de certains des manuscrits les plus précieux.

Parmi les autres grands collectionneurs du XVIIe siècle, on trouve John Selden, le plus grand juriste de son époque. Selden maîtrisait à la fois l’hébreu et l’araméen afin de pouvoir profiter pleinement des 8 000 livres et manuscrits qui se trouvaient sur ses étagères, dont le Mishne Torah de Maïmonide avec ses notes. Une autre collection a été rassemblée par un jésuite vénitien.

Et, bien sûr, le « Big Bang » (tel qu’il est décrit par le co-éditeur César Merchan-Hamann) du XIXe siècle a vu l’arrivée d’autres grandes collections comme celles du rabbin Isaac Reggio d’Italie et de certaines parties de l’inestimable Geniza du Caire, la source ultime de la vie juive au Moyen-Âge.

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Jewish Treasures from Oxford Libraries
Couverture reliée : 304 pages ; 136 illustrations en couleur
Rebecca Abrams (Éditrice), Cesar Merchan-Hamann (Éditeur)

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