Concert anniversaire en l’honneur du poète Bialik, au confluent entre est et ouest
Le 150e anniversaire du poète sera l’occasion d’un spectacle donné par l’Orchestre andalou à Tel Aviv, avec Berry Sakharov, Rita, Ester Rada, Shlomi Shaban et bien d’autres
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Le poète israélien Hayim Nahman Bialik est célèbre pour ses œuvres en hébreu et en yiddish, sa contribution à la renaissance de la langue hébraïque et son amour pour Israël et le peuple juif.
Le fameux auteur, d’origine russe, aurait sans doute été surpris par la fête organisée en son honneur, pour son 150eme anniversaire, le 14 décembre prochain, avec un récital de l’orchestre israélo-andalou Ashdod à l’auditorium Bronfman de Tel Aviv.
Le spectacle sera donné dans le cadre du festival Nigunim B’Tzedek, qui pendant trois jours va honorer la culture juive à travers la langue, la musique et la pensée hébraïques, en ouvrant de nouvelles perspectives sur la culture juive et ses pratiques dans le monde.
Le spectacle réunira sur scène les chanteurs Berry Sakharov, Rita, Shlomi Shaban, Ester Rada, Alon Oleartchick, Teddy Neguse, Clipa Theater et le Bat Kol Choir du Conservatoire de Tel Aviv, dans un savant mélange entre culture ashkénaze et séfarade, est et ouest.
Le violoniste Elad Levi, tout nouveau directeur artistique de l’Orchestre andalou, admet que l’idée de mettre en vedette l’ashkénaze Bialik n’allait pas de soi. Mais ce n’est pourtant pas la première fois que cet orchestre d’Ashdod met en musique les mots du poète.
« Pour moi, Bialik et ses textes font partie de la culture hébraïque, israélienne, et sont ouverts à la traduction. Avec un habillage différent, on les perçoit différemment », explique Levi.
L’Orchestre andalou explore plus naturellement le piyyut, la poésie liturgique, avec des chanteurs spécialistes de cette forme ancienne de musique.
« Mon approche de la musique liturgique est que les mots sont beaucoup plus importants que la musique », confie Levi.
« Avec Bialik, j’ai souhaité réfléchir à ce qu’il voulait exprimer, en tentant de m’y identifier le plus possible. »
Cette approche lui simplifie la tâche, dit-il.
Les textes de Bialik ont été écrits
« bien avant notre naissance à tous, membres de l’orchestre, et pour autant on y trouve beaucoup de choses auxquelles s’identifier », confie-t-il.
Il rappelle que le mashup est quelque part la marque de fabrique du Nigunim B’Tzedek, dont c’est cette année la quatrième édition.
Les producteurs du festival sont toujours à la recherche de nouvelles façons de penser la culture israélienne et juive, explique Levi. « Ce n’est pas simple. »
Travailler avec des artistes tels que Rita et Sakharov, Rada et Neguse, ajoute une dimension supplémentaire, au confluent entre est et ouest, avec des styles contemporains et d’autres, plus historiques, conclut-il.