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Conscription des Haredim : Shas retire sa menace de faire tomber le gouvernement

Rétropédalant sur la mise en garde de Deri, le porte-parole du Shas déclare qu'il n'y a ni menace ni ultimatum

Le président du parti Shas, Aryeh Deri, assistant à un vote, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le président du parti Shas, Aryeh Deri, assistant à un vote, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le parti ultra-orthodoxe Shas est revenu mercredi sur sa menace de faire tomber le gouvernement si celui-ci n’adopte pas un projet de loi exemptant les étudiants de yeshiva du service militaire. Le président de la faction, Aryeh Deri, aurait fait savoir à la coalition que l’ultimatum qu’il avait adressé la veille au Premier ministre Benjamin Netanyahu n’était qu’un « lapsus ».

Dans une interview accordée à la station de radio ultra-orthodoxe Kol Berama mardi, Deri avait donné deux mois à Netanyahu pour résoudre le statut des étudiants de yeshiva, avertissant que si la question n’était « pas résolue, nous irons aux élections. »

Suite à la déclaration de Deri, le député du Shas, Erez Malul, avait déclaré dans une interview à la radio Kan mardi soir que Netanyahu n’avait pas les votes nécessaires pour faire passer un budget sans le soutien de son parti.

« Le parti Yahadout HaTorah ne votera pas en faveur du budget, [Itamar] Ben Gvir est dans l’opposition. Comment cela va-t-il passer ? Ce n’est pas une menace, c’est un ultimatum », a-t-il déclaré.

Le budget de l’État pour 2025 doit être adopté avant la fin du mois de mars, faute de quoi le gouvernement tombera automatiquement, ce qui déclenchera des élections anticipées.

Mais lors d’un entretien avec la chaîne d’information N12 mercredi soir, le porte-parole du Shas, Asher Medina, est revenu sur cette déclaration, affirmant que le parti « ne renversera pas le gouvernement de droite. Il n’y a ni menace ni ultimatum ».

Des extrémistes ultra-orthodoxes manifestent et affrontent avec la police à l’extérieur d’une conférence mettant à l’honneur les soldats haredi à Jérusalem, le 28 janvier 2025. (Chaim Goldberg/Flash90)

Selon la chaîne israélienne 14 pro-gouvernement, Netanyahu avait averti les dirigeants des partis ultra-orthodoxes de la coalition que « ce n’est pas le moment de proférer des menaces ou de tenir des propos incendiaires ».

La commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset débat actuellement d’un projet de loi traitant de la question de l’enrôlement des ultra-orthodoxes.

Le Shas et le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah ont fait pression sur Netanyahu pour qu’il adopte une loi qui exempterait la plupart des jeunes hommes de la communauté. La faction hassidique Agudat Yisrael de Yahadout HaTorah a également menacé de voter contre le budget à cause de ce projet.

Alors que la faction Agudat Yisrael a précédemment lié les menaces contre le budget à la question du projet de loi, la faction non-hassidique Degel HaTorah du parti UTJ a semblé rejeter une telle initiative mercredi.

S’adressant à une conférence dans la ville méridionale d’Eilat mercredi après-midi, le vice-ministre des Transports Uri Maklev a déclaré que le gouvernement était « stable » et ne tomberait pas parce « qu’il n’y a pas d’autre alternative ».

Le député du parti UTJ Moshe Gafni (à gauche) s’adresse au Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Knesset le 31 décembre 2024. (Porte-parole de la Knesset)

Le quotidien Haaretz a rapporté qu’après son ultimatum explicite, Deri a précisé qu’il avait plutôt eu l’intention de dire que la coalition pourrait s’effondrer si la question du projet Haredi n’était pas résolue – étant donné les menaces du ministre du Logement Yitzchak Goldknopf, président du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, et du ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti d’extrême-droite HaTzioniout HaDatit, de quitter le gouvernement.

La menace du Shas est la dernière en date pour la coalition de droite, essentiellement religieuse, de Netanyahu, après la démission de l’ancien ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, et le retrait de son parti, Otzma Yehudit, du gouvernement en raison de l’approbation de l’accord de libération des otages avec le Hamas. Smotrich a également menacé de démissionner si Israël ne reprenait pas les combats contre le groupe terroriste palestinien à Gaza après la première phase de 42 jours de l’accord.

Selon les informations de Haaretz, Deri a voulu dire que ces questions pourraient faire tomber le gouvernement et que le Shas n’avait pas l’intention de faire éclater la coalition.

« Si Aryeh veut dire quelque chose à Netanyahu, il sait comment le faire – et ce n’est certainement pas dans une interview avec une voix aiguë, avec tout le respect que je lui dois », a rapporté Haaretz citant une source proche du président du Shas.

Smotrich, pour sa part, s’exprimant mercredi avant que le Shas n’annule l’ultimatum, s’est insurgé contre les concessions sur la question de la conscription des ultra-orthodoxes.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’exprimant à la Knesset, à Jérusalem, le 29 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Les Haredim sont nécessaires à l’armée, a déclaré Smotrich depuis la tribune de la Knesset. « Il s’agit tout simplement d’une nécessité existentielle pour la sécurité nationale. »

Il a appelé les Haredim à au moins adopter le budget avant de dissoudre la Knesset si un accord ne peut être trouvé : « On ne peut pas laisser un pays en guerre sans budget. »

Les partis ultra-orthodoxes ont menacé de faire tomber le gouvernement à plusieurs reprises au cours des dernières années, sans jamais donner suite même lorsque leurs demandes n’étaient pas satisfaites ou ne l’étaient que partiellement.

En début de semaine, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a repris les discussions de fond sur le projet de loi, qui est resté au second plan pendant des mois.

De nombreux juifs ultra-orthodoxes estiment que le service militaire est incompatible avec leur mode de vie et craignent que ceux qui s’engagent ne se sécularisent. Les Israéliens qui effectuent leur service militaire affirment cependant que les exemptions massives accordées depuis des décennies leur font porter injustement le fardeau, un sentiment qui s’est intensifié depuis l’assaut du 7 octobre et la guerre qui a suivi.

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