Service militaire haredi: Deri menace Netanyahu de faire chuter le gouvernement d’ici deux mois
S'il ne l'a pas formulé explicitement, l'ultimatum lancé par Deri est probablement liée au soutien - ou à l'absence de soutien - du Shas au budget de l'État pour 2025, qui doit être adopté avant la fin mars

Le président du parti Shas, Aryeh Deri, a menacé mardi de renverser le gouvernement si ce dernier devait être dans l’incapacité de faire adopter une loi exemptant les étudiants en yeshiva de service militaire d’ici 60 jours.
S’exprimant au micro de la station de radio ultra-orthodoxe Kol Berama, Deri a indiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et sa coalition avaient dorénavant deux mois pour réglementer le statut des étudiants en yeshiva, ajoutant que « si ce n’est pas le cas, alors nous irons vers de nouvelles élections ».
« Qui aurait pu seulement imaginer que des érudits de la Torah seraient un jour qualifiés de criminels ? », a-t-il interrogé, prétendant que les membres de la communauté sioniste-religieuse ont désormais intégré « une campagne de haine » et affirmant que ce sont eux, et non pas lui, « qui seront à l’origine de l’effondrement de ce gouvernement de droite ».
S’il ne l’a pas formulé explicitement, la menace de Deri est probablement liée au soutien – ou à l’absence de soutien – du Shas au budget de l’État pour 2025, un budget qui doit être adopté avant la fin du mois de mars 2025. Le cas échéant, le gouvernement s’effondrera automatiquement, déclenchant des élections anticipées.
La commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset débat actuellement d’un projet de loi réglementant l’enrôlement des ultra-orthodoxes, même si le président Yuli Edelstein, qui appartient au Likud, a averti qu’il « n’élaborera qu’une vraie loi sur la conscription, une loi qui augmentera de manière significative la base de recrutement de Tsahal ».
Le chef d’état-major Herzi Halevi a noté mardi devant une commission de la Knesset qu’il était en contact avec des responsables ultra-orthodoxes sur le sujet et qu’il pensait que toute législation devrait inclure des sanctions qui seraient infligées aux déserteurs, dans la mesure où des approches plus conciliantes, au fil des années, « n’ont entraîné qu’un très faible taux d’enrôlement ».
Il a affirmé que cette année, l’armée pourra recruter 4 800 Haredim, ajoutant que ce nombre augmentera de 20 % l’année prochaine et qu’en 2027, « nous serons en mesure d’intégrer tout le monde ». Les responsables ultra-orthodoxes réclament un nombre beaucoup plus réduit de recrues – les autres étant exemptés – et ils exigent que ceux qui seraient amenés à se soustraire à leurs obligations ne soient pas sanctionnés.
Halevi a dit qu’il considérait l’enrôlement des ultra-orthodoxes comme « une nécessité sécuritaire distincte », ajoutant qu’il manque à Tsahal 10 000 soldats – dont beaucoup sont des troupes servant dans les unités de combat – en raison du « prix de la guerre ».