Conseiller de la FDA: Israël a donné un « aperçu de l’avenir du COVID » aux Etats-Unis
Le président du comité consultatif de la FDA espère que l’excellent travail d'Israël sur le COVID se poursuivra et aura une incidence durable sur la politique de santé des États-Unis

La recherche israélienne a donné aux responsables américains de la santé un « aperçu de l’avenir » qui a contribué à façonner la politique sur les vaccins COVID et « a convaincu le monde entier que les rappels étaient nécessaires », a déclaré mercredi un haut conseiller américain en matière de vaccins.
Selon le professeur Arnold Monto, les États-Unis n’ont pas été en mesure de prendre des décisions aussi rapidement ni d’effectuer des recherches sur le COVID à partir de mégadonnées comme l’a fait Israël. L’expérience israélienne est donc essentielle pour évaluer le déroulement des différentes étapes de la politique du COVID.
S’exprimant lors d’un séminaire en ligne, Monto, président par intérim du comité consultatif sur les vaccins de la Food and Drug Administration américaine (FDA), a mentionné spécifiquement la décision d’Israël d’administrer les troisième et quatrième doses avant tout autre pays. Il a expliqué en quoi cela avait aidé les experts américains à reconnaître les avantages des doses de rappel, qui sont devenues une politique centrale du COVID au niveau international.
Monto a aussi longuement parlé de l’utilisation efficace par Israël des données du monde réel – disponibles grâce à la gestion numérique centralisée et méticuleuse du pays – afin de produire des études approfondies.
Cette pratique devrait être maintenue afin de mieux guider la politique américaine sur des sujets autres que le COVID, a-t-il ajouté. Selon Monto, si les chercheurs persistent dans cette voie, « les caractéristiques uniques d’Israël et des soins de santé israéliens pourraient continuer à avoir une incidence sur la politique de santé. »
Il a poursuivi : « Tous les éléments sont là, et l’urgence COVID a montré ce qui pouvait être accompli lorsque le monde entier se mobilise pour fournir le même type d’informations qu’en Israël, provenant de scientifiques compétents.
« Ce que nous devons faire, c’est tenter de maintenir cette dynamique afin que les scientifiques israéliens continuent à être si largement surreprésentés dans les revues médicales et en termes de formulation des politiques. »

Monto s’est exprimé lors d’un séminaire en ligne consacré à une étude récente montrant que quelque 15 % des études les plus influentes au monde sur les vaccins COVID ont été rédigées par des scientifiques israéliens. L’événement était organisé par l’Israel Journal of Health Policy Research et l’Israel National Institute for Health Policy Research.

Monto, épidémiologiste de longue date rattaché à la School of Public Health de l’Université du Michigan, a parlé des données et des études des prestataires de soins et des hôpitaux israéliens.
« Ils ont contribué de différentes manières aux conclusions qui ont pu être tirées », a-t-il déclaré. « En ce qui concerne la distribution de doses de rappel, Israël était en avance sur les États-Unis et a ainsi été en mesure de déterminer la nécessité des doses de rappel non seulement pour prévenir les infections légères, mais aussi pour prévenir les infections graves.
« Les données israéliennes ont convaincu le monde entier que des rappels étaient nécessaires, d’abord au sein de la population à haut risque, puis dans le reste de la population. Car l’affaiblissement [des effets du vaccin] ne se limitait pas seulement à la population à haut risque – dont les personnes âgées – mais aussi au reste de la population. »
S’adressant à des universitaires et à des responsables politiques réunis par l’Israel Journal of Health Policy Research et l’Israel National Institute for Health Policy Research, il a évoqué les deux leçons que les États-Unis ont tirées en suivant les recherches israéliennes sur la pandémie.

L’une d’elles était la pertinence des données d’Israël, et ce, malgré un certain scepticisme initial. « Nous avons entendu au cours de certaines de nos discussions au sein du comité consultatif, ‘oh, mais ce ne sont pas des données américaines’. Mais, petit à petit, nous nous sommes rendus compte des similitudes de la démographie israélienne, et du fait que le niveau de développement des soins de santé en Israël nous offraient un aperçu de ce que nous allions voir aux États-Unis, où la collecte des données est beaucoup plus lente. »
Une autre leçon a été la nécessité de s’attaquer à certains des obstacles qui ralentissent l’accès aux données américaines alors que les chercheurs israéliens avaient un accès rapide aux données de leur pays.
« Israël a vraiment mobilisé le système de soins de santé pour faire face au COVID, ce qui a permis de surmonter une grande partie des murs bureaucratiques qui divisent les différents services de soins de santé israéliens », a commenté Monto. « Je pense qu’à l’avenir, il sera très important d’examiner comment ces murs [aux États-Unis] ont ralenti la collecte d’un grand nombre de données observationnelles qu’Israël a pu exploiter. »