Covid-19 : désormais plus d’infos en arabe, mais plus détaillées en hébreu
Plusieurs membres de la Liste arabe unie ont demandé la semaine dernière aux autorités de rendre les informations plus accessibles en arabe
Le ministère de la Santé a intensifié ses efforts pour publier des informations à jour en arabe sur le nouveau coronavirus après avoir été vivement critiqué pour ne pas l’avoir fait, mais il continue à partager davantage d’informations en hébreu.
Au début de l’épidémie en Israël, le ministère a traîné des pieds pour publier des informations en arabe sur la plupart de ses plateformes officielles. Par exemple, même après que les autorités ont annoncé lundi dernier que toute personne revenant en Israël de l’étranger devait se mettre en quarantaine pendant deux semaines, le site web du ministère en arabe continuait de présenter des directives dépassées, indiquant que seules les personnes revenant d’une poignée de pays devaient le faire.
Plusieurs députés de la Liste arabe unie ont ensuite contacté le ministère, lui demandant de rendre les informations essentielles plus accessibles en arabe. Peu de temps après, le ministère de la Santé a réagi et mis à jour ses consignes sur son site en arabe.
Elle a également engagé une société de relations publiques pour gérer ses affaires médiatiques en arabe, comme la communication avec les sites d’information et les stations de radio arabophones.
Cependant, le ministère continue de manquer d’informations en arabe sur les déplacements des personnes diagnostiquées.
Sur son compte Telegram en hébreu, le ministère a partagé ces mises à jour. Mais sur son compte en arabe, il n’a diffusé des informations ne concernant que moins d’un tiers des personnes ayant contracté le virus.
La CoronApp, une application pour smartphone affiliée au ministère, offre plus de détails en arabe par rapport au Telegram en arabe du ministère. Cependant, elle fournit moins de contenu qu’en hébreu.
Des dizaines de messages en hébreu dans l’application sur les lieux où les personnes infectées se sont rendues n’ont pas de traduction en arabe.
Les paramètres de CoronApp, qui comprennent un mélange d’hébreu et d’anglais, n’ont pas d’option en arabe.
Mervat Ashkar, qui travaille avec la société de relations publiques engagée par le ministère, a déclaré qu’elle et son équipe travaillaient 24 heures sur 24 pour fournir des mises à jour en arabe.
Mais Ashkar a déclaré qu’elle et ses sept collaborateurs recevaient une « immense » quantité d’informations, les obligeant à traduire celles qu’elle dit être « importantes » pour le public arabe.
« Nous ne publions pas d’informations sur chaque personne malade », a-t-elle déclaré lors d’un appel téléphonique, soulignant que de nombreux patients viennent d’endroits que la plupart des Arabes ne fréquentent pas. « Nous traduisons ce que notre public doit savoir ».
La députée de la Liste arabe unie Aida Touma-Sliman a déclaré que le ministère devrait également diffuser en arabe tous ses contenus disponibles en hébreu.
« Nous existons partout dans ce pays, et toutes les informations sur le virus sont pertinentes pour nous », a-t-elle souligné. « Rien ne justifie de ne pas les partager en arabe. Si nous ne sommes pas pleinement informés, notre sécurité pourrait être mise en danger ».
L’élue a également indiqué s’être entretenu il y a quelques jours avec Moshe Bar Siman-Tov, le directeur général du ministère de la Santé, pour rendre les informations en arabe plus accessibles.
« J’ai constaté une amélioration depuis notre entretien, mais ce n’est pas suffisant », a-t-elle commenté. « Le ministère doit s’assurer que nous avons accès à toutes les informations en arabe ».
Aida Touma-Sliman a également envoyé une lettre au haut fonctionnaire dimanche, demandant qu’un expert arabe en santé publique participe au processus de décision du gouvernement concernant les questions liées au virus.
Le porte-parole du ministère de la Santé, Eyal Basson, n’a pas répondu à une demande de commentaires sur le rôle joué par les professionnels arabes de la santé publique en la matière.