COVID: la 4e dose de vaccin multiplie par 5 les anticorps, selon l’hôpital Sheba
Une équipe de l'hôpital a initié un essai clinique, vaccinant 150 soignants ayant reçu une 3e dose il y a plus de quatre mois et dont la quantité d'anticorps semblait avoir décru
L’administration d’une quatrième dose du vaccin Pfizer permet de multiplier par cinq les anticorps une semaine après l’injection et protège contre les « complications graves » liées au Covid-19, a indiqué mardi un hôpital israélien ayant entamé un des premiers essais cliniques sur le sujet.
Une équipe de l’hôpital Sheba, près de Tel-Aviv, a initié la semaine dernière un essai clinique, vaccinant d’une quatrième dose quelque 150 soignants bénévoles ayant reçu une troisième dose il y a plus de quatre mois et dont la quantité d’anticorps semblait avoir décru.
Une semaine après le début de cet essai clinique, qui doit se prolonger sur six mois, « les anticorps (des participants) ont été multipliés par cinq, ce qui indique que le vaccin fonctionne et offre une protection contre les complications graves », a indiqué l’hôpital à la presse.
La professeure Galia Rahav, directrice du laboratoire des maladies infectieuses de l’hôpital Sheba, qui dirige un essai sur l’efficacité des quatrièmes doses de vaccin contre Omicron, a rejeté les critiques de l’Organisation mondiale de la santé concernant le programme de rappels israélien.
Les responsables de l’OMS ont déclaré que les rappels répétés dans les pays riches ne mettront pas fin à la pandémie, et que les doses doivent être dirigées vers les nations plus pauvres pour vacciner leurs populations, sinon de nouveaux variants continueront d’apparaître.
« Nous sommes toujours en avance sur les autres. Cela a toujours été le cas. Nous avons appris beaucoup de choses sur la troisième injection avant les autres. Et nous avons vu son effet étonnant – freiner la maladie de la manière la plus impressionnante », a déclaré Rahav au micro de la Douzième chaîne.
Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, les populations qui ont reçu la troisième injection il y a six mois « n’ont pas d’anticorps neutralisants dans le sang. Nous commençons à voir une petite contagion parmi les personnes dans les établissements de soins pour personnes âgées – maladie et hospitalisation. »
Les anticorps sont censés diminuer avec le temps, et leur présence n’est qu’une partie de la préparation du système immunitaire à la contagion.
« Nous ne disposons pas encore de données cliniques, évaluées par des pairs, montrant l’efficacité de la quatrième injection. Mais en vérifiant le danger d’un côté et les chances [que le rappel soit efficace] de l’autre, les chances [qu’il le soit] sont bien plus élevées. »
Le Premier ministre Naftali Bennett, dont le gouvernement a déjà donné son feu vert à l’administration d’une quatrième dose aux personnes âgées de 60 ans et plus pour atténuer les effets d’une nouvelle vague de contamination liée au variant Omicron, s’est rendu mardi à l’hôpital Sheba, où les chercheurs l’ont briefé sur ces premiers résultats.
« La quatrième dose est sûre, la quatrième dose fonctionne », a-t-il déclaré sur place, se félicitant de voir l’Etat hébreu à « l’avant-poste » de la lutte contre le Covid-19 avec ses campagnes de vaccination, entamées en décembre 2020 et qui ont permis d’offrir une troisième dose de vaccin à plus de la moitié de la population adulte.
« Plus de 100 000 Israéliens » se sont enregistrés pour obtenir une quatrième dose depuis dimanche soir et le feu vert lancé pour l’administration d’une quatrième dose aux personnes de plus de 60 ans ayant reçu leur troisième dose depuis plus de quatre mois, a indiqué M. Bennett.
Au cours des 24 dernières heures, le pays a enregistré 10 720 cas de Covid-19, un bond de plus de 60% par rapport à la veille, ce qui ne se traduit toutefois pas, jusqu’à présent, par une hausse significative des hospitalisations.
« Nous nous attendons à des dizaines de milliers de cas confirmés dans les prochains jours », a indiqué M. Bennett, les hôpitaux locaux se préparant à recevoir un nombre croissant de patients.