Dans une lettre, d’anciens pilotes et réservistes appellent à donner la priorité aux otages
Près de 1 000 soldats ont envoyé un courrier qui a été publié sous forme de publicité dans différents journaux israéliens malgré les pressions exercées par l’armée de l’air

Un groupe de près de 1 000 réservistes actifs et retraités de l’armée de l’air israélienne a publié jeudi une lettre dans laquelle ils demandent la libération des otages à Gaza, même si cela implique de mettre fin à la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Après la publication de la lettre, Tsahal a décidé de renvoyer tous les réservistes en service actif qui l’ont signée, déclarant que les soldats ne pouvaient pas utiliser la « marque de l’armée de l’air israélienne » en signe de protestation contre des politiques.
La lettre n’appelle pas à un refus généralisé de servir – comme cela avait pu être indiqué précédemment – mais elle exhorte le gouvernement à accorder la priorité à la remise en liberté des otages plutôt qu’à la poursuite de la guerre à Gaza, qui, selon les signataires, sert désormais des « intérêts politiques et personnels » et non plus la sécurité nationale.
« La poursuite de la guerre ne fait progresser aucun des objectifs déclarés de celle-ci et elle entraînera la mort des otages, des soldats de l’armée israélienne et de civils innocents », peut-on lire dans la lettre, qui a été diffusée sous forme d’annonce publicitaire dans plusieurs journaux israéliens.
« Comme cela a été prouvé par le passé, seul un accord peut permettre de faire libérer les otages sains et saufs, alors que la pression militaire conduit principalement à leur assassinat et à la mise en danger de nos soldats », est-il ajouté.
« Nous appelons tous les citoyens d’Israël à se mobiliser pour agir. »
Tous les signataires, sauf cinq, ont signé en indiquant leur nom complet, ce qui laisse à penser qu’il ne s’agit probablement pas de réservistes en activité, mais plutôt d’anciens combattants à la retraite. Toutefois, Ynet a fait savoir qu’environ 10 % des signataires étaient des réservistes en activité, citant les premières analyses de la lettre au sein de Tsahal.
Les militaires enquêtent toujours sur la liste et ils s’efforcent d’identifier les réservistes actifs – toutefois, des dizaines de signataires seraient des réservistes actifs et ils seront probablement renvoyés.
Le général Tomer Bar, chef de l’armée de l’air, aurait tenté d’empêcher la publication de cette missive, qui devait initialement être rendue publique mardi.
Plusieurs réservistes dont le nom figurait initialement sur la lettre ont retiré leur signature avant sa publication, après des discussions avec leurs supérieurs.
Parmi les personnes qui ont ratifié ce courrier, l’ancien chef d’état-major et commandant de l’armée de l’air, Dan Halutz, et Nimrod Sheffer, ancien chef de la direction de la planification au sein de Tsahal.
Après sa publication, Bar, ainsi que le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, ont proposé de renvoyer les réservistes actifs qui ont signé la lettre. L’armée israélienne a fait savoir qu’elle ne voyait aucun inconvénient à ce que les réservistes protestent dans le cadre de leur vie civile, à condition qu’ils manifestent leur mécontentement sans utiliser le nom de l’armée ou de leur rôle.
Étant donné que la lettre a été signée par le « personnel aérien en réserve et à la retraite », l’armée a déclaré qu’elle ne pouvait pas accepter une situation où les réservistes « utilisent la marque de l’armée de l’air israélienne » pour protester contre des questions politiques.
« Il est inconcevable que quelqu’un puisse assumer une garde au centre de commandement [de l’armée de l’air] et avant de partir ensuite en exprimant sa méfiance à l’égard de la tâche qui est la sienne », a ajouté l’armée, notant qu’elle œuvrait à atteindre les objectifs de la guerre, en particulier le retour des otages.