Tomer Bar tente d’empêcher la publication d’une lettre exhortant les réservistes à ne pas servir
La lettre, signée par des centaines de réservistes de l'armée de l'air, affirme que la reprise de la guerre est motivée par des considérations politiques

Le général de division Tomer Bar, commandant de l’armée de l’air israélienne, aurait rencontré cette semaine plusieurs réservistes et anciens combattants, dont d’anciens commandants de l’armée de l’air, qui envisageaient de publier une lettre ouverte appelant les réservistes à cesser leur service.
Selon des articles parus mardi dans la presse israélienne, cette lettre a été rédigée en réaction à la reprise des combats à Gaza, perçue par ses auteurs comme motivée par des raisons politiques, ainsi qu’à la poursuite de la réforme judiciaire, à la tentative de limogeage du chef du Shin Bet Ronen Bar, et aux efforts visant à destituer la procureure générale Gali Baharav-Miara.
Le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, aurait assisté à l’une des réunions, selon les mêmes sources.
D’après la chaîne N12, des centaines de réservistes de l’armée de l’air ont signé cette lettre et envisageaient de la rendre publique mardi matin, avant l’audience de la Haute Cour sur la révocation de Ronen Bar.
Finalement, la lettre n’a pas été publiée. Le porte-parole de Tsahal a déclaré qu’elle « n’a jamais été reçue par l’armée ».
« Tsahal applique une politique claire et ferme concernant la non-présentation au service de réserve, comme en témoignent également les événements récents », ont indiqué des sources militaires en réaction aux informations.

L’armée a récemment renvoyé au moins deux officiers réservistes pour refus de servir, dont Alon Gur, navigateur de combat, qui a déclaré à ses supérieurs qu’une « ligne avait été franchie », que l’État « abandonnait à nouveau ses citoyens au vu et au su de tous », et qu’il ne pouvait « plus continuer à servir ».
Tsahal considère ces cas comme « isolés », mais plusieurs hauts responsables militaires font part de leur inquiétude : le phénomène pourrait, selon eux, prendre de l’ampleur dans les rangs des réservistes.

Au plus fort des manifestations de 2023 contre la refonte du système judiciaire, des centaines de réservistes avaient déjà signé des déclarations annonçant qu’ils ne se présenteraient plus au service de réserve pour protester contre la politique du gouvernement Netanyahu.
Cependant, après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien Hamas le 7 octobre, près de 300 000 réservistes ont répondu à l’appel, pour la mobilisation la plus importante de l’histoire d’Israël.
Pendant la guerre, les soldats de combat ont effectué en moyenne 136 jours de service, contre 168 jours pour les commandants, selon Tsahal.
Si les premiers mois ont été marqués par des taux de participation élevés, ceux-ci ont progressivement baissé à mesure que le conflit se prolongeait.