David et Tal Shalev, 75 et 53 ans : Un père et son fils, tués dans le kibboutz qu’ils aimaient
Ils ont été assassinés au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre dernier
David Shalev, dit Fritz, 75 ans, et son fils aîné Tal Shalev, 53 ans, venu le voir ce jour-là, ont tous deux été assassinés par des terroristes du Hamas dans la maison familiale du kibboutz Nir Oz, le 7 octobre.
Ils ont été portés disparus jusqu’au 7 novembre, date à laquelle il a été déterminé qu’ils avaient été tués. Un service funèbre a eu lieu le 10 novembre au kibboutz Lahav.
Ils laissent derrière eux Bracha, épouse de David et mère de Tal – qui se trouvait à l’étranger le 7 octobre – ainsi que quatre jeunes enfants, sans oublier les frères et sœurs, Gai, Shai, Gali et Ziv. Tal laisse également derrière lui sa fille, Hadar. David avait par ailleurs huit autres petits-enfants.
Le kibboutz a fait savoir que David, fils de survivants de la Shoah, était arrivé à la fin des années 1960 avec un groupe de jeunes. Il a été le chef des grandes cultures du kibboutz et a travaillé dans l’agriculture pendant de nombreuses années, tout en obtenant en parallèle une maîtrise en génie électrique et en travaillant dans ce domaine.
Tal est, lui, né dans le kibboutz et y a grandi. Il en est ensuite parti pour vivre dans le centre du pays et exercer la profession d’ingénieur en matériaux, avant de changer de vocation et de se tourner vers la médecine alternative.
Rakefet Pere a rendu hommage au père et au fils lors des funérailles. Les Shalev l’avaient « prise sous leur aile » lorsqu’elle se trouvait dans une école préparatoire militaire à Nir Oz, il y a de cela plus de 25 ans.
Pere a raconté de nombreux souvenirs avec cette famille, « quand elle parlait jusqu’au bout de la nuit avec Tal, de tout et de rien, allait prendre une bière au pub du kibboutz le jeudi soir avec David et Tal, ou juste David, et leurs blagues cyniques à la table du dîner de shabbat. »
« Le mode de vie de David était un merveilleux mélange de laïcité et de droiture. Il avait un vrai don pour la vie, avec une grande simplicité : il savait comme personne profiter des petites choses, ce qui le rendait incroyablement intéressant. Le vin, la liqueur de Sheridan, le bon café, les baignades, les livres – il avait une grande soif de connaissances – son amour du travail et des inventions, son amour énorme pour Bracha et les enfants et plus tard ses petits-enfants, son goût pour les voyages, le tai-chi… Il était cynique et vif, mais il aimait énormément les autres. »
Ido, un ami d’enfance de Tal, a déclaré lors des funérailles qu’il « s’était illustré par son travail, talentueux et rapide » dans plusieurs domaines du kibboutz, comme avec les chevaux « que tu aimais tant ». Mais ce qui m’a le plus marqué, a-t-il dit, « c’est ton incroyable relation avec ta plus proche famille… Les familles aussi unies ne couraient pas les rues, au kibboutz, à cette époque. »
C’est Shai, fils de David et frère de Tal, qui a prononcé leur éloge funèbre le jour des funérailles.
« Tal était un frère aîné merveilleux », a-t-il déclaré, se souvenant du temps passé ensemble à monter à cheval, « il avait une relation très spéciale avec les chevaux, je n’avais jamais rien vu de pareil… Il était très sensible, c’était comme s’il savait parler aux animaux… Il avait et aura toujours une place spéciale dans mon cœur, et je l’aime. »
Shai a déclaré que son père avait de nombreux talents « allant de l’aide aux devoirs en mathématiques à la réparation des pneus de vélo et de tout, même… Il n’était pas du genre chaleureux ou affectueux, mais au fil des années, l’influence de grand-mère Bracha l’a adouci et ouvert. Petit à petit, c’est comme si une fleur s’était ouverte. Il est devenu un papa et un grand-père très câlin, toujours plein de friandises… Il a été un grand-père incroyable pour les enfants de tous les frères et sœurs, et un père très spécial pour moi. »