Israël en guerre - Jour 536

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Décès de Salim Joubran, premier juge arabe israélien de la Cour suprême

Premier Arabe à présider un comité électoral, il a été chef adjoint de la Cour Suprême, a envoyé l'ex-président Katsav en prison pour viol et s'est prononcé en faveur du droit à la maternité de substitution pour les personnes de même sexe

Le vice-président de la Cour suprême Salim Joubran devant la cour, à Jérusalem, le 14 juin 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le vice-président de la Cour suprême Salim Joubran devant la cour, à Jérusalem, le 14 juin 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Salim Joubran, le tout premier juge arabe israélien de la Cour suprême, est décédé vendredi à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer.

Chrétien élevé à Haïfa, dans le nord d’Israël, Joubran a été le premier Arabe israélien nommé à un siège permanent à la Cour suprême, avant d’en occuper la vice-présidence, et le premier également à présider la Commission électorale centrale en 2015. Il avait pris sa retraite en 2017.

Joubran a joué un rôle de premier plan dans plusieurs affaires de la plus grande importance. Il a été l’un des trois juges à rejeter l’appel de l’ex-président Moshe Katsav, ce qui a valu à ce dernier de purger une peine de prison de sept ans pour viol et abus sexuels.

Diplômé de l’Université hébraïque de Jérusalem, Joubran avait pratiqué le droit privé entre 1970 et 1982, avant d’accepter un poste au tribunal de première instance de Haïfa. En 1993, il avait été nommé au tribunal de district de Haïfa puis à la Cour suprême, en 2003, d’abord en tant que juge intérimaire, puis en tant que membre permanent.

En mars 2012, il avait été critiqué par certains, à droite de l’échiquier politique, pour ne pas avoir chanté l’hymne national lors d’une cérémonie de prestation de serment des juges entrants de la Cour suprême.

Sa position avait été défendue par son prédécesseur à ce poste, le juge Elyakim Rubinstein, qui avait écrit dans une lettre que si les citoyens non-juifs devaient respecter l’hymne en se levant, ils n’étaient en rien tenus de chanter des paroles avec lesquelles ils n’étaient pas nécessairement en accord.

Sur la touche, Joubran avait acquis une réputation de réformateur libéral et de défenseur de la liberté religieuse, ce qui l’a opposé à l’establishment rabbinique orthodoxe.

Le président de l’époque, Reuven Rivlin, serre la main du président de la Commission électorale centrale, le juge Salim Joubran, lors de la remise des résultats officiels des élections du 17 mars pour la 20e Knesset, le 25 mars 2015. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Pour sa toute dernière affaire – une décision de 2017 sur les droits des personnes de même sexe en matière de maternité de substitution – Joubran avait déclaré devant la Cour : « J’ai du mal à accepter cette situation qui empêche les célibataires et couples de même sexe d’exercer leur droit à devenir parents par le biais d’accords de maternité de substitution. »

« Personnellement, je ne vois pas la justice dans le fait de donner la préférence à la parentalité hétérosexuelle par rapport à la parentalité homosexuelle », avait-il ajouté.

Lors de la cérémonie donnée pour son départ à la retraite, M. Joubran a appelé à redoubler d’efforts en faveur de l’intégration et du développement de la minorité arabe du pays et à faire progresser le nombre de juges arabes au sein du système judiciaire.

« L’État doit en faire davantage pour parvenir à une égalité réelle entre les sociétés arabes et juives », avait-il conclu.

Joubran avait reçu plusieurs distinctions pour la qualité de son travail, notamment un doctorat honorifique de l’Université de Haïfa, en 2012, et le titre de Knight of Quality Government dans le domaine du droit du Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël, en 2018.

Dans un éloge de Joubran, le président du parti Hadash-Taal, Ayman Odeh, a déclaré que la « ligne ténue » sur laquelle évoluent les Arabes israéliens, entre nationalité et citoyenneté, « se fait plus mince encore » lorsqu’ils deviennent juges à la Cour suprême.

« Le juge Joubran a suivi cette ligne avec dignité et fidélité aux valeurs de justice et de démocratie. Le juge Joubran et ses valeurs seront toujours avec nous », a-t-il écrit sur X.

Le défunt juge de la Cour suprême, Salim Joubran, lors d’une conférence de l’Institut d’études sur la sécurité nationale à Tel Aviv, le 31 janvier 2018. (Crédit : Flash90)

Le chef de l’opposition Yair Lapid a écrit que Joubran « a consacré sa vie à la paix et à l’égalité au sein de la société israélienne » et que sa mort commande aux Israéliens « de poursuivre son action pour le bien de la société ».

La cheffe du Parti Avoda, Merav Michaeli, a salué en Joubran un juge qui « n’avait pas peur d’endosser une position minoritaire pour les choses en lesquelles il croyait ».

« Il croyait de tout son cœur en l’égalité et à la coexistence et il l’a prouvé à maintes reprises dans ses décisions. Il incarnait la coexistence, en étant un Israélien patriote et un Arabe fier de ses traditions », a-t-elle écrit sur X.

Le père Youssef Yacoub, chef de la communauté maronite de Haïfa, a déclaré au site d’information Walla que Joubran était une « personne exceptionnelle ».

« Non seulement il a réussi dans le domaine du droit, mais il a été d’abord et avant tout… une bonne personne avec un cœur en or », a déclaré Yacoub. « Même lorsqu’il se trouvait loin d’ici, en Europe ou en Amérique, il n’oubliait jamais d’appeler l’église pour les fêtes et nous dire quelques mots. Il était agréable, doux et respectueux. Un bon père de famille et un époux aimant envers sa femme. Il était une source de fierté pour la communauté maronite : il nous manquera beaucoup. »

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