Décès en France d’un vétéran républicain espagnol et résistant, déporté à Buchenwald
Jusqu'à récemment, Virgilio Pena, décédé à l'âge de 102 ans, était engagé dans la défense des valeurs de la démocratie et des droits de l'Homme
Un des vétérans de l’armée républicaine espagnole, combattant de la Résistance en France et déporté à Buchenwald, Virgilio Pena, est décédé mercredi à l’âge de 102 ans, a-t-on appris jeudi de sa famille.
Le 26 juin dernier, il avait été fait chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur pour son engagement, jusqu’à récemment, notamment dans les établissements scolaires, en faveur des valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme, témoignant sans cesse sur les dictatures franquiste et nazie.
Né en 19014 à Espejo, un village andalou près de Cordoue, ce fut un anti-franquiste convaincu dès le putsch de Franco contre la République espagnole et il est rapidement devenu officier dans l’armée républicaine.
Après la défaite, il s’est réfugié en France et, après un douloureux transit dans deux des camps où étaient parqués les Républicains espagnols, au Barcarès et à Saint-Cyprien (sud-ouest), il a rejoint la Résistance, a été arrêté sur dénonciation en 1943 et déporté au camp de concentration nazi de Buchenwald.
Libéré par l’armée américaine le 11 avril 1945, très affaibli, il a retrouvé le Sud-Ouest, d’abord à Pau, puis à Billères, où il est décédé.
Parallèlement à son métier de charpentier, il n’a eu de cesse de témoigner auprès des jeunes, étant encore ces derniers jours président de l’organisation locale de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants, patriotes (FNDIRP).
Son destin avait été retracé par l’universitaire Jean Ortiz, spécialiste de la lutte anti-franquiste, dans son livre « Rouges maquis de France et d’Espagne : les guérilleros », ainsi que dans le film « Espejo Rojo/Rouge Miroir », réalisé en 2007 par Jean Ortiz et Dominique Gautier.