Démission d’un élu de la ville natale de Hitler pour racisme contre les migrants
L'homme, élu de Braunau-am-Inn, en Autriche, a démissionné après avoir comparé les migrants à des "rats"
Un élu de la ville natale de Hitler, Braunau-am-Inn, a été contraint à la démission après avoir publié un « poème » où il assimilait les migrants à des « rats », a annoncé mardi le vice-chancelier et chef du parti d’extrême droite FPÖ, Heinz Christian Strache.
Adjoint au maire de Braunau, Christian Schilcher, 53 ans, avait fait paraître un long poème intitulé « Les rats des villes », dans lequel il comparait les migrants à ces rongeurs.
Diffusé ce week-end par la section locale du parti, ce texte a provoqué un tollé national et suscité des tensions au sein de la coalition formée par le FPÖ et les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz.
M. Schilcher a finalement renoncé à son mandat et à son appartenance au FPÖ « afin de ne pas nuire au parti », a souligné mardi M. Strache lors du lancement de la campagne de cette formation pour les européennes de mai. Le parti est crédité de quelque 23 % des voix.
Lundi, M. Kurz avait dénoncé un texte « profondément raciste » et exigé des explications du FPÖ, avec lequel il gouverne depuis décembre 2017. Le chancelier a salué mardi un « geste clair » de M. Strache.
Ce nouveau dérapage impliquant le FPÖ a toutefois conduit mardi l’opposition sociale-démocrate (SPÖ) à exiger une fin de la coalition au pouvoir, au nom de la « réputation du pays ».
Le FPÖ, une formation créée par d’ancien nazis, avait été récemment mis en cause pour ses liens avec un groupuscule identitaire qui a perçu un financement de l’auteur des attentats anti-musulmans qui ont ensanglanté le mois dernier Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
La publication du poème a coïncidé avec le 130e anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler à Braunau-am-Inn, le 20 avril 1889. Erigée au centre de cette localité située à la frontière allemande, la maison natale du dictateur a fait l’objet en 2016 d’une expropriation par l’Etat autrichien, qui souhaite en contrôler l’usage.
Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « incitation à la haine » à la suite de la publication du texte.