Démission d’un haut fonctionnaire qui accuse Bennett de politiser le ministère
Le Pr. Ami Wilensky affirme que le ministre de l'Éducation n'a pas retenu son initiative, développée avec l'armée, visant à mesurer les attitudes envers les minorités
Le directeur scientifique qui a récemment demissionné de ministère de l’Education a dit qu’il avait démissionné en raison du refus du ministre de mettre en œuvre son nouvel indice pour mesurer le racisme chez les jeunes d’Israël.
Dans sa première interview depuis sa démission il y a un mois, le professeur Ami Wilensky a déclaré cette semaine au quotidien Haaretz que Naftali Bennett l’avait ignoré depuis qu’il est devenu ministre il y a 10 mois, et qu’il avait été informé en novembre par la directrice générale du ministère Michal Cohen que « le ministre de l’Éducation avait décidé de nommer son propre candidat pour la fonction de directeur scientifique. »
Wilensky a déclaré que le comportement de Bennett présentait un « risque de soumettre la science aux besoins du régime. De telles choses ne se sont produites qu’au Moyen Age ou dans les régimes totalitaires ».
Wilensky a formulé l’indice en collaboration avec des officiers supérieurs du Corps de l’éducation de l’armée israélienne, selon Haaretz.
Bennett torpedoed chief scientist's anti-racism project before ousting him https://t.co/ErGzfy2qKp pic.twitter.com/ENwqGdx5yH
— Haaretz.com (@haaretzcom) February 28, 2016
« Qu’est-ce que cela signifie, ‘son propre candidat’ ? Je travaille dans l’éducation depuis 45 ans, dont 28 dans la recherche », a dit Wilensky. « Une grande partie de toute étude consiste à soulever des questions, parfois difficiles, parfois envisageant des solutions de rechange aux politiques existantes. »
Wilensky a accusé Bennett, le chef du parti de droite HaBayit HaYehudi, de politiser le ministère.
« La recherche véritable, en particulier dans l’éducation, ne peut avoir lieu que si le directeur scientifique est libre d’exercer son activité professionnelle indépendamment et sans crainte de l’échelon politique, » a-t-il affirmé.
Wilensky a eu l’idée d’un indice de racisme suite à l’enlèvement et l’assassinat brutal de l’adolescent Mohammad Abu Khdeir, brûlé vif, de Jérusalem Est par des extrémistes juifs en juillet 2014. L’indice utilise un questionnaire pour examiner les opinions des répondants dans les différents groupes dans la société israélienne, dont les Arabes, les ultra-orthodoxes, et les Israéliens d’origine russe ou éthiopienne.
L’indice a également été mis au point avec la collaboration de professeurs du Centre interdisciplinaire d’Herzliya et aurait également été adopté avec enthousiasme, selon Haaretz, par Tsahal.
Wilensky avait informé Bennett de son indice lors d’une réunion d’introduction au mois de juillet. Les demandes ultérieures de rencontrer le ministre afin de promouvoir l’initiative sont restées sans réponse.
Le professeur a travaillé au ministère pendant 32 ans, sous 11 ministres différents. Il a décrit le comportement de Bennett comme sans précédent. Frustré par ce qu’il a appelé le mépris persistant pour son initiativee et ses demandes de rencontrer le ministre, Wilensky a démissionné en janvier dernier.
Le ministère de l’Education a indiqué en réponse qu’il n’avait pas mis fin à la fonction de Wilensky et que le professeur avait décidé de son propre chef de démissionner. L’armée israélienne a déclaré que les travaux sur l’indice du racisme ont été gelés une fois que le ministère ait pris la décision de le mettre de côté.
Selon Haaretz, une demande de rencontrer Bennett par les chefs des facultés d’éducation dans plusieurs universités pour discuter de plusieurs questions, dont le cas de Wilensky, sont également restées sans réponse.