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Démocratie en Israël : 110 autres chefs d’entreprise mettent en garde Netanyahu

Elah Alkalay, présidente d'IBI Mutual Funds, a déclaré que le secteur des affaires s'inquiète de la politisation du système judiciaire israélien

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

La Bourse de Tel Aviv, le 29 novembre 2020. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
La Bourse de Tel Aviv, le 29 novembre 2020. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Plus d’une centaine de hauts dirigeants d’entreprises et de gestionnaires de fonds israéliens ont rejoint mardi un appel lancé la semaine dernière pour avertir le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu, que les réformes politiques souhaitées par sa coalition menacent l’image d’Israël en tant que démocratie stable dans le monde.

L’une des signataires, Elah Alkalay, présidente d’IBI Mutual Funds, qui gère environ 10 milliards de shekels d’actifs, a déclaré que la principale préoccupation du secteur des affaires est que la législation imminente puisse modifier les freins et contrepoids du pays et conduire à une politisation du système judiciaire israélien et à la fin de ses principes démocratiques.

Le nouveau bloc de coalition de Netanyahu prévoit de restreindre le système judiciaire, d’apporter des modifications aux lois fondamentales quasi-constitutionnelles et d’accorder des pouvoirs étendus en Cisjordanie aux législateurs d’extrême-droite. Un chef de parti ayant un programme anti-LGBTQ s’est également vu accorder l’autorité sur certains programmes éducatifs.

« La principale préoccupation est que si le système judiciaire est politisé, la communauté internationale nous considère comme des pays tels que la Hongrie, la Pologne ou même la Turquie, où les besoins politiques priment sur les considérations économiques et judiciaires, ce qui aurait un impact sur la transparence et la prévisibilité et augmenterait le risque et le coût des affaires », a déclaré Alkalay au Times of Israel dans des commentaires écrits.

Netanyahu avait jusqu’à mercredi soir, à minuit, pour informer le président Isaac Herzog, qui l’avait officiellement chargé de former une nouvelle coalition gouvernementale après les élections législatives de la Knesset du mois dernier, s’il dispose des votes nécessaires pour faire prêter serment à un nouveau gouvernement.

La lettre à Netanyahu, initiée par Erez Shachar, co-fondateur de la société de capital-risque Qumra Capital basée à Tel-Aviv, et signée par des dirigeants de sociétés high-tech et des entrepreneurs la semaine dernière, intervient alors que les membres de la nouvelle coalition ont promis d’adopter la clause dite « dérogatoire » et de donner à la coalition au pouvoir le contrôle de la commission de sélection des juges.

Elah Alkalay, présidente d’IBI Mutual Funds. (Crédit : IBI)

Le bloc, composé du parti Likud de Netanyahu, de deux factions ultra-orthodoxes et de trois partis d’extrême-droite, a fait passer à la Knesset des lois très controversées qui constituent des conditions politiques préalables à la finalisation du gouvernement de la ligne dure avant la date limite de déclaration de la coalition. La législation prévue comprend une clause dite « dérogatoire » de la Haute Cour qui limitera le pouvoir judiciaire en permettant à la Knesset de légiférer à nouveau sur les lois invalidées par la Haute Cour.

La semaine dernière, le fondateur de Mellanox Technologies, Eyal Waldman, a déclaré qu’il avait déjà été contacté par des investisseurs en dehors d’Israël qui s’interrogeaient sur la réforme du système judiciaire proposée par le pays.

Alkalay a déclaré qu’elle n’avait pas encore été approchée par des investisseurs étrangers, mais a ajouté qu’elle s’attendait à ce que cela se produise « si le système judiciaire venait à être compromis ».

« Nous espérons que le nouveau gouvernement reconsidérera les réformes proposées en réalisant le potentiel impact qu’ils n’ont peut-être pas pleinement pris en compte », a déclaré Alkalay, lorsqu’elle a été interrogée sur ce que l’appel des hauts représentants du secteur des affaires cherche à obtenir.

« Les actions législatives proposées ont le potentiel de nuire à l’économie, aux droits des femmes, au secteur de la high-tech et au grand public », a averti Alkalay.

« Nous espérons que le tollé public et les perspectives nouvelles et diverses amèneront au moins plusieurs des nouveaux membres du cabinet à reconsidérer leur position », a-t-elle déclaré.

Parmi les 110 signataires de la missive signée cette semaine figurent Zvi Stepak, président de la Meitav Investment House et son PDG Ilan Raviv, Amit Mashiach, PDG de la société de publicité McCann Israel, et Israel Makov, ancien PDG de Teva, entre autres.

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