Dermer : « la guerre sera finie dans un an » ; Lapid : « les otages seront morts d’ici là »
Le ministre des Affaires stratégiques soutient que pour garantir la victoire sur le long terme, Israël doit se concentrer sur la déradicalisation de la société palestinienne

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a réagi mardi aux propos du ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qui avait prédit la veille que la guerre qui oppose Israël au groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas durerait encore un an. Lapid a déclaré qu’attendre aussi longtemps entraînerait la mort de tous les otages encore détenus dans la bande de Gaza.
« N’oublions pas le prix à payer : les otages mourront. Si nous attendons un an de plus, nous recevrons 59 corps », a déclaré Lapid à la radio 103FM.
Dermer a déclaré lundi que dans un an, « la guerre des sept fronts qui a commencé le 7 octobre sera terminée. Israël aura gagné ».
Lapid a souligné qu’il y a deux conditions requises pour que la guerre prenne fin – l’enrôlement de tous ceux qui sont éligibles pour servir dans l’armée israélienne, et une décision sur l’entité qui remplacera le Hamas à la tête de la bande de Gaza.
« Tout le monde doit être mobilisé. Il n’y a pas assez de soldats. Le gouvernement encourage la désertion et le refus [de la communauté haredi de servir dans l’armée] », a-t-il déclaré à la radio, cité par le site d’information Walla.
« Vous n’avez pas défini d’objectif pour la guerre. Qui remplacera le
Hamas ? », a-t-il dit, à l’adresse du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du gouvernement.

Lundi, à la conférence du Jewish News Syndicate à Jérusalem, Dermer avait déclaré que le président américain Donald Trump pensait que tous les otages restés à Gaza étaient morts.
« Je l’ai corrigé et j’ai dit, non, il y en a 51 qui sont en vie », a raconté Dermer, qui précise que la réunion a eu lieu au centre de villégiature Mar-A-Lago de Trump en Floride.
Le ministre n’a pas indiqué quand cette discussion a eu lieu. A ce jour, 24 des 251 otages enlevés le 7 octobre sont encore en vie.
Israël consacre beaucoup de temps et d’énergie à discuter des plans pour le « jour d’après » du Hamas, a fait valoir Dermer. « Ce n’est pas parce qu’Israël ne publie pas un plan toutes les cinq minutes que nous ne nous en occupons pas. »
Israël est dans la « dernière ligne droite » de la guerre contre le Hamas, a-t-il ajouté, « nous devons arriver à la dernière ligne droite, et nous devons terminer cette guerre en la gagnant ».
Dans un an, a-t-il prédit, « la guerre sur sept fronts qui a commencé le 7 octobre sera terminée. Israël aura gagné. Et je pense que vous verrez de nombreux accords de paix, soit qui ont été forgés, soit qui seront forgés dans les prochaines années de la présidence Trump. »
« La clé de tout cela, c’est la victoire », a-t-il souligné.
Dermer a soutenu que pour garantir cette victoire sur le long terme, Israël doit se concentrer sur la déradicalisation de la société palestinienne.
« Nous devrions être magnanimes dans la victoire, puis lier le développement de Gaza à la déradicalisation », a déclaré Dermer.
Il a pris l’exemple de l’Arabie saoudite, une société qui selon lui, s’éloigne du radicalisme : « L’Arabie saoudite a aujourd’hui un degré de liberté beaucoup plus élevé dans sa société. Ce n’est pas une démocratie, loin s’en faut. Mais regardez le statut des femmes en Arabie saoudite par rapport à ce qu’il était autrefois ».
S’exprimant sur les défis sécuritaires à la frontière nord, Dermer a affirmé qu’Israël ne savait pas que le président syrien Bachar Al-Assad allait tomber, et s’est fait l’écho de la révélation du Premier ministre Benjamin Netanyahu selon laquelle Israël a empêché l’arrivée de renforts iraniens.
Il a également promis qu’Israël poursuivra ses opérations au Liban, malgré le cessez-le-feu en cours.
« Nous allons continuer à faire respecter l’accord afin que le Hezbollah ne puisse pas se réarmer », a-t-il assuré.