Des chefs palestiniens pro-Iran ont quitté la Syrie après des pressions des autorités
Les dirigeants de ces factions n’ont reçu aucune notification officielle leur demandant de quitter la Syrie, mais que "leurs biens et ressources avaient été confisqués, certains de leurs cadres arrêtés"

Deux responsables palestiniens ont indiqué à l’AFP vendredi que des chefs des factions palestiniennes proches de l’ancien pouvoir syrien et de l’Iran avaient quitté le pays en raison de « restrictions » des nouvelles autorités de Damas.
Ces factions qui disposaient d’une grande liberté de mouvement sous l’ancien président Bachar al-Assad « ont entièrement remis leurs armes » aux autorités, a précisé l’une de ces sources.
La Syrie sous Bachar al-Assad était un allié majeur de Téhéran et faisait partie de ce que l’Iran qualifie « d’axe de la résistance » face à Israël.
Ces restrictions interviennent alors que Washington, qui a levé les sanctions à l’encontre de Damas, imposées au pouvoir déchu, a demandé aux nouvelles autorités de prendre des mesures contre des alliés de Téhéran.
« La plupart des chefs des factions palestiniennes soutenues par l’Iran ont quitté Damas », a déclaré à l’AFP un haut responsable d’une faction pro-iranienne qui a quitté la Syrie après la chute de l’ancien pouvoir.
Ce responsable qui s’exprimait sous couvert d’anonymat a cité notamment Khaled Jibril, fils du fondateur du Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), Khaled Abdel Majid, secrétaire général du Front de lutte populaire palestinien (FLPP), ainsi que Ziyad al-Saghir, secrétaire général du Fatah-Intifada.
Interrogées par l’AFP, les autorités syriennes n’ont pas commenté.
Le responsable palestinien a précisé que les dirigeants de ces factions n’avaient reçu aucune notification officielle leur demandant de quitter la Syrie, mais que « leurs biens et ressources avaient été confisqués, certains de leurs cadres arrêtés ».
« Ces factions sont désormais interdites de facto de travailler » en Syrie, a-t-il ajouté.
« Il n’existe plus aucune coopération entre la plupart des factions palestiniennes et la nouvelle administration syrienne », a déclaré un autre responsable palestinien, appartenant à un groupe disposant encore d’une présence limitée à Damas.
Selon le premier responsable interrogé, « les factions ont entièrement remis les armes qui se trouvaient dans leurs quartiers généraux ou aux mains de leurs cadres » aux autorités.
Les autorités syriennes ont confisqué les biens de la plupart des factions, « comme les maisons, les permanences, les voitures et les camps d’entrainement », a-t-il ajouté.
Une troisième source palestinienne à Damas a déclaré à l’AFP qu’après la chute d’Assad, « nous avons nous-mêmes collecté les armes de nos éléments et les avons livrées (..) mais nous avons gardé des armes légères individuelles pour la protection et non pour le combat, avec l’approbation » des autorités.