Des élus du Likud demandent l’interdiction définitive des travailleurs palestiniens en Israël
Les législateurs arguent que la présence des ouvriers palestiniens constitue un risque pour la sécurité et qu'ils peuvent être remplacés par des travailleurs étrangers
Des législateurs du Likud ont demandé lundi dans une lettre ouverte aux représentants de leur parti au sein du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu que les travailleurs palestiniens de Cisjordanie ne soient plus autorisés à revenir en Israël, arguant que leur présence constitue un risque pour la sécurité et qu’ils peuvent être remplacés par des travailleurs étrangers.
Les 12 législateurs du Likud ont été rejoints par le ministre de l’Economie, Nir Barkat, et le ministre des Affaires de la diaspora, Amichaï Chikli, pour affirmer que si l’économie a enregistré des pertes à hauteur de milliards de shekels depuis que les Palestiniens de Cisjordanie ont été interdits d’entrée à la suite de l’attaque brutale du Hamas le 7 octobre, leur rôle dans l’économie « peut être rempli grâce à des accords avec différents pays, où des milliers de travailleurs qui souhaitent venir travailler en Israël seront accueillis ».
Les législateurs ont posé la question de savoir pourquoi « l’intention est toujours de continuer à compter sur la main-d’œuvre [palestinienne] » alors qu’une majorité écrasante « a soutenu le terrible massacre », ajoutant qu’une telle politique constitue « un grand risque pour la sécurité et un grave échec moral ».
« Outre notre obligation [de garantir la] sécurité, nous avons également un devoir moral : nous ne sommes pas responsables des moyens de subsistance de ceux qui soutiennent le meurtre de Juifs sur la terre d’Israël », ont-ils écrit, rejetant la thèse des membres des services de sécurité qui ont mis en garde contre une éruption de violence et de terrorisme en Cisjordanie en raison de la détérioration des conditions économiques dans cette région, estimant qu’ils adhéraient à un état d’esprit précédant les évènements tragiques du 7 octobre.
« Le temps est venu de dire explicitement que plus aucun travailleur palestinien ne sera autorisé à entrer en Israël. Plus le gouvernement israélien s’empressera de faire venir des travailleurs de l’étranger et fermera la porte à l’idée de faire venir des Palestiniens, plus vite l’économie retrouvera sa vigueur », ont-ils écrit.
La décision du gouvernement d’interdire l’entrée de la plupart des travailleurs palestiniens de Cisjordanie depuis le 7 octobre pourrait coûter environ 3 milliards de shekels par mois, selon le ministère des Finances, qui s’est associé à d’autres agences gouvernementales pour élaborer des plans visant à encourager l’arrivée de travailleurs étrangers.
Environ la moitié des chantiers de construction israéliens sont actuellement à l’arrêt en raison du manque de travailleurs, a rapporté mardi le quotidien économique Globes, citant des chiffres fournis par l’Association des entrepreneurs et des constructeurs en Israël.