Des groupes juifs dénoncent la venue du créateur du BDS au Parlement européen
Le mouvement de boycott d'Omar Barghouthi "s’oppose à l'existence même de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif dans toutes sortes de frontières", affirment les dirigeants juifs

Les communautés juives de Lisbonne et de Belgique ont protesté contre l’invitation envoyée par une législatrice portugaise à l’un des fondateurs du mouvement de boycott contre Israël pour qu’il vienne prendre la parole au Parlement européen, à Bruxelles.
Dans une lettre écrite mercredi à Antonio Tajani, président du Parlement européen, Yohan Benizri, président du Comité de coordination des organisations juives francophones en Belgique (CCOJB), et Gabriel Steinhardt, président de la communauté juive de Lisbonne, ont critiqué l’invitation adressée à Omar Barghouti pour qu’il prenne la parole plus tard ce mois-ci.
Le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) de Barghouthi s’attaque « non seulement aux territoires contestés de Cisjordanie mais s’oppose à l’existence même de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif dans son intégralité et dans toutes sortes de frontières », ont écrit les dirigeants communautaires.
En offrant une tribune à Barghouthi, « l’instance sape sa propre position politique concernant l’antisémitisme », ont-ils ajouté, citant comment certains activistes BDS « s’engageaient systématiquement dans des pratiques considérées comme antisémites selon la définition de l’Alliance internationale du souvenir de l’Holocauste sur l’antisémitisme ».
Les co-auteurs de la lettre ont demandé à Tajani d’annuler l’invitation adressée à Barghouthi, un Palestinien né au Qatar qui vit dans le nord d’Israël avec sa femme arabo-israélienne, de la part de la législatrice portugaise Ana Gomes, membre de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates du Parlement européen, le deuxième plus grand groupe politique de l’institution. Barghouthi devrait prendre la parole le 28 février lors d’un événement intitulé « L’Union européenne et la colonisation israélienne en Palestine ».
Beaucoup de militants du BDS affirment que leur mouvement n’est pas antisémite, bien que la promotion du boycott d’Israël soit considérée comme une incitation à la discrimination raciale en France et en Espagne.
L’appel des dirigeants communautaires a été co-signé par des représentants du Congrès juif européen, du B’nai B’rith International, de l’Institut transtlantique du Comité juif américain, d’ELNET et de l’Union européenne des étudiants juifs.