Rechercher

Des Israéliens victimes du terrorisme poursuivent l’Arab Bank pour 20 Mds de NIS

Pour la première fois en Israël, 1 132 plaignants affirment que la banque basée en Jordanie a financé le terrorisme qui a fait des centaines de victimes entre 1995 et 2005

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Scène d'un attentat suicide palestinien contre la pizzeria Sbarro de Jérusalem, qui a fait 15 morts, le 9 août 2001. (Crédit : Courtney Kealy/Getty Images/JTA)
Scène d'un attentat suicide palestinien contre la pizzeria Sbarro de Jérusalem, qui a fait 15 morts, le 9 août 2001. (Crédit : Courtney Kealy/Getty Images/JTA)

Plus d’un millier de victimes israéliennes d’attentats terroristes palestiniens ont déposé lundi un recours massif en indemnisation de 20 milliards de shekels (5 milliards d’euros) contre Arab Bank PLC, affirmant que celle-ci soutenait et finançait sciemment des groupes terroristes qui ont perpétré des attentats faisant des centaines de victimes.

C’est la première fois qu’une action en indemnisation est engagée contre une banque pour participation présumée au terrorisme en Israël, où les précédentes poursuites judiciaires similaires ont visé l’Autorité palestinienne ou des groupes terroristes. La Banque arabe a déjà été poursuivie aux États-Unis par des victimes du terrorisme palestinien ayant la citoyenneté américaine, ce qui a finalement conduit à un règlement qui aurait impliqué un versement d’un milliard de dollars.

La plainte de lundi, déposée par 1 132 victimes israéliennes du terrorisme et leurs familles auprès du tribunal de district de Jérusalem, accuse la banque de coopérer avec des groupes terroristes ainsi que d’offrir un soutien, une assistance et des finances, rapporte Israel Hayom.

Les plaignants, par l’intermédiaire de leur équipe de quatre avocats, affirment que l’Arab Bank a été directement impliquée dans le financement des activités terroristes que le Hamas, le Jihad islamique palestinien, la branche armée du Fatah et d’autres groupes ont menées à l’intérieur d’Israël.

La banque basée en Jordanie a 600 succursales dans le monde entier. La plainte affirme que la banque, ses employés et ses directeurs étaient intimement liés aux activités terroristes, et qu’ils ont délibérément, sciemment et systématiquement aidé à financer les activités terroristes et les groupes terroristes palestiniens qui ont lancé des attaques.

Les plaignants accusent également la banque de jouer un rôle actif dans la collecte de dons dans le monde entier au nom des familles des kamikazes et des Palestiniens emprisonnés en Israël pour terrorisme.

Tous les plaignants sont des civils israéliens, victimes ou membres de la famille de victimes d’attentats terroristes perpétrés en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza entre 1995 et 2005. Au cours de cette période, des centaines d’Israéliens ont été tués et des milliers ont été blessés dans des attentats suicides et des fusillades. Israël s’est retiré unilatéralement de Gaza en 2005.

Parmi les attentats énumérés dans le procès figurent un attentat perpétré en 1996 au centre Dizengoff de Tel Aviv, qui a fait 13 morts ; un attentat perpétré en 2001 à la discothèque Dolphinarium de Tel Aviv, qui a fait 21 morts et 120 blessés ; l’attentat à la bombe perpétré en 2001 à la pizzeria Sbarro de Jérusalem, qui a fait 15 morts et plus de 100 blessés ; et l’attentat nocturne du Seder de Pessah contre le Park Hotel de Netanya en 2002, qui a fait 30 morts et plus de 160 blessés.

Une équipe médicale s’occupe des blessés après qu’un kamikaze palestinien se soit fait exploser dans le Park Hotel de Netanya, en plein milieu du Seder de Pessah, le 27 mars 2002. (Flash90)

En août 2015, l’Arab Bank est parvenue à un accord aux États-Unis sur les demandes de partage de la responsabilité d’une vague d’attentats suicides perpétrés par le Hamas en Israël au début des années 2000, qui a fait plusieurs morts et blessés américains. Cela a suivi le verdict d’un jury en 2014 qui a tenu la banque responsable des attaques.

En 2018, une cour d’appel fédérale a rejeté la décision de culpabilité antérieure. La décision de la 2e Cour d’appel fédérale des États-Unis [US Circuit Court of Appeals] a conclu qu’un juge d’une juridiction inférieure avait donné des instructions erronées au jury et aurait normalement dû préparer le terrain pour un nouveau procès, mais que les parties avaient négocié le règlement de l’affaire selon les conditions dictées par la décision de la cour d’appel.

Les détails de l’accord passé entre plus de 300 plaignants américains et Arab Bank n’ont pas été divulgués, bien que les médias israéliens aient rapporté que le règlement s’élevait à un milliard de dollars.

Le procès intenté aux États-Unis n’incluait pas les victimes de terrorisme qui n’ont que la citoyenneté israélienne et, en 2018, la Cour suprême des États-Unis a décidé que les entreprises étrangères ne pouvaient pas être poursuivies devant les tribunaux américains par des victimes étrangères de violations des droits humains et d’attentats terroristes.

En savoir plus sur :