Des milliers de personnes ont prié pour la pluie au mur Occidental
Une grande prière dirigée par les principaux rabbins a été organisée à l’initiative du ministre de l’Agriculture
Alors qu’Israël semble entamer son cinquième hiver consécutif de sécheresse, des milliers de Juifs se sont rassemblés ce jeudi au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem pour une grande prière pour la pluie.
L’événement était organisé par Uri Ariel, ministre de l’Agriculture, et dirigé par David Lau et Yitzhak Yosef, grands rabbins d’Israël, ainsi que par d’autres éminents rabbins.
Cette année s’annonce comme la cinquième année consécutive de sécheresse. Selon certains experts, cet hiver pourrait même être l’hiver le plus sec en 40 ans.
De septembre à novembre, le pays a bénéficié de seulement 45 % de sa moyenne de pluie pluriannuelle. Il a seulement plu deux fois en décembre, et les prévisions pour les jours à venir donnent principalement du soleil, avec seulement une légère pluie dans le nord.
« J’appelle le public à participer à cet événement le 10 Tevet », a déclaré Ariel lors de l’annonce de l’événement plus tôt cette semaine, « et à apporter des parapluies, car ensemble nous allons ouvrir les portes du paradis ».
Certains avaient critiqué le ministre de l’Agriculture pour avoir compté sur la prière pour apporter de la pluie au pays, comparant cela aux méthodes vaudous. D’autres l’ont critiqué pour l’organisation même de la prière, Israël étant censé être un gouvernement laïque. Mais Ariel, du parti HaBayit HaYehudi, a affirmé à ses détracteurs que la prière ne pouvait qu’aider et en aucun cas faire de mal.
Il a également souligné que son ministère et d’autres travaillaient afin de trouver de nouvelles sources d’eau pour le pays.
« Je suis quelqu’un qui ne compte pas sur les miracles et qui fait tout ce qu’il peut en tant que ministre de l’Agriculture, en coopération avec le ministre de l’Energie et le ministre des Finances, pour trouver une solution à la crise de l’eau », a-t-il affirmé dans une interview avec le site d’information Ynet.
Parmi ces efforts, il a notamment donné l’exemple de forages visant à trouver des sources d’eau souterraines sur les hauteurs du Golan et en Galilée, la construction de nouvelles usines de désalinisation pour compléter celles déjà existantes et la recherche agricole visant à créer des plantes nécessitant moins d’eau.
Ariel a répondu « Si vous n’y croyez pas, ne venez pas au rassemblement » à ceux qui affirment que l’évènement équivalait à une prière parrainée par l’État.
Ce n’était pas la première fois qu’une prière était organisée afin que la pluie survienne en Israël. A quatre reprises sur les huit dernières années, le grand rabbinat avait organisé des prières pour la pluie. Plus tôt ce mois-ci, un grand rabbin avait également appelé les croyants à réciter une prière supplémentaire pour la pluie en plus de leurs prières quotidiennes – une prière traditionnellement utilisée en période de sécheresse.
Depuis l’hiver dernier, le lac de Tibériade n’a reçu que 10 % de son apport annuel moyen et, en février, il avait atteint son niveau le plus bas en près de cent ans.
La situation dans le cours inférieur du Jourdain est encore pire. Aujourd’hui, le débit de la rivière est tombé à seulement 30 millions de mètres cubes (7,9 milliards de gallons) par an, soit moins du quart de ses niveaux historiques. En comparaison, la Tamise de Londres décharge environ 2 milliards de mètres cubes (530 milliards de gallons) par an.
Bien qu’Israël puisse produire toute l’eau potable dont le pays a besoin à partir de cinq usines de dessalement situées sur la côte méditerranéenne, la sécheresse a sérieusement affecté le secteur agricole.
Les météorologues israéliens ont prédit début décembre que les mois à venir seraient plus secs que les moyennes hivernales habituelles.