Des groupes australiens informent le gouvernement sur le divorce juif
Des organisations expliquent à la commission chargée d'examiner le système de droit de la famille du pays que le refus d'accorder un "guett" est "une forme de violence familiale
SYDNEY – Deux organismes australiens ont fourni à un comité gouvernemental des informations sur les questions religieuses liées au divorce juif.
Le « National Council of Jewish Women of Australia » et « Unchain My Heart Incorporated », basée à Melbourne, ont déposé un mémoire conjoint sur le refus de donner le « guett » à la Commission australienne de réforme du droit.
Le guett est un acte de divorce juif [que le mari remet à sa femme].
La Commission australienne de réforme du droit procède actuellement au premier examen complet du système de droit de la famille depuis l’adoption de la « Family Law Act » en 1976 en vue de réformer le système de droit de la famille. Son objectif est de faire en sorte que le système réponde aux besoins contemporains des familles et qu’il réponde efficacement à la violence familiale et à la maltraitance des enfants.
La proposition, « Get Refusal, Jewish Divorce and Family Law », qualifie le refus de donner le guett comme un moyen de contrôler, d’intimider et d’obtenir des concessions des femmes, avec de graves conséquences si elles souhaitent se remarier. En effet,les enfants nés d’une femme qui a déjà été mariée et qui n’a pas reçu le guett et qui est dans une nouvelle relation se verront attribuer un statut social discriminant au sein du judaïsme, qui perdurera pendant 10 générations.
« Le refus de donner le guett est une forme de violence familiale et une violation des droits de la personne, et devrait être traité en conséquence », a déclaré Susie Ivany, présidente de Unchain My Heart. « Nous espérons que des progrès seront réalisés la suite à la soumission du mémoire afin de faciliter l’obtention du guett pour les femmes juives et leur permettre d’avancer dans leur vie dans le cadre de leur religion », ont déclaré Sylvia Deutsch et Victoria Nadel, coprésidentes nationales par intérim de la NCJWA, à la JTA.
Le mémoire conjoint formule un certain nombre de recommandations, dont une ordonnance selon laquelle le décret civil Nisi, une ordonnance du tribunal qui permet le divorce, ne deviendra pas définitif tant que le tribunal n’aura pas été convaincu que les deux parties ont pris toutes les mesures raisonnables en leur pouvoir pour s’assurer que tous les obstacles à un remariage juif ont été éliminés. Le mémoire appuie la position du gouvernement australien selon laquelle « la violence familiale est une violation fondamentale des droits de la personne et est inacceptable sous toutes ses formes, dans toutes les communautés et dans toutes les cultures ».
Pour la NCJWA, la question est un sujet de préoccupation depuis des décennies, avec la première conférence nationale de l’organisation en 1929 qui s’est engagée à défendre les « agunot » – une femme « enchaînée » à qui on a refusé le guett, et qui a fait pression sur les rabbins pour qu’ils trouvent une solution. En 1970, Ray Ginsburg et le rabbin Marion Apple de la Grande Synagogue de Sydney ont formé le NCJWA Status of Women in Judaism and Jewish Law Committee pour informer et sensibiliser les avocats australiens sur la nécessité de faire pression pour obtenir le guett parallèlement au divorce laïc. D’autres présidents et chefs de section de la CJNJWA sont également actifs dans ce domaine depuis de nombreuses années.