Des pèlerins juifs entrent à Naplouse pour visiter le Tombeau de Joseph sans coordination avec Tsahal
Cette nuit encore, la maison du terroriste qui avait tué trois membres de la famille Dee, une mère et ses deux filles, a été démolie dans cette ville de Cisjordanie
Onze véhicules transportant des pèlerins juifs sont entrés à Naplouse, en Cisjordanie, cette nuit. Ils se rendaient au Tombeau de Joseph, un voyage qu’ils n’avaient pas coordonné au préalable avec l’armée.
A un moment, les pèlerins sont sortis des voitures et ils ont commencé à chanter et à danser dans la rue.
Le site d’information Walla a signalé que les troupes israéliennes étaient arrivées en hâte sur les lieux pour raccompagner le groupe hors de la ville.
Il est difficile de dire si les pèlerins se sont finalement rendus au tombeau.
Au moins un homme armé a ouvert le feu sur le convoi qui sortait de Naplouse. Aucun blessé n’a été signalé.
Des bus transportant des pèlerins juifs orthodoxes vont visiter le tombeau de Joseph, chaque mois, sous la protection des soldats israéliens, des pèlerinages qui sont pratiquement tous à l’origine d’affrontements violents avec les Palestiniens locaux.
Tsahal interdit aux citoyens israéliens de pénétrer dans les localités palestiniennes sans avoir obtenu, au préalable, une autorisation et une protection. Certains critiquent les incursions mensuelles des pèlerins, estimant qu’elles sont une provocation inutile qui met en péril la vie des soldats.
Le tombeau, qui est considéré par certains comme le lieu où repose le patriarche biblique Joseph, se situe dans la Zone A de la Cisjordanie qui est officiellement placée sous le contrôle de l’Autorité palestinienne – même si les militaires s’y rendent régulièrement malgré l’opposition des Palestiniens.
כ-10 רכבים, בהם מיניבוסים, של אזרחים ישראלים ניסו להיכנס הלילה למתחם קבר יוסף בשכם ללא אישור. צה"ל חילץ את כלל האזרחים מהמתחם – אין נפגעים@Doron_Kadosh pic.twitter.com/d69ioEjfrO
— גלצ (@GLZRadio) March 4, 2024
Par ailleurs, les Palestiniens ont indiqué qu’à Naplouse, le domicile d’un terroriste qui avait été accusé d’avoir tué une mère et ses deux filles, des ressortissantes israélo-britanniques, dans un attentat, l’année dernière, a été démolie lors d’une opération qui a eu lieu cette nuit.
Des images et des vidéos montrent le logement occupé par Moaz al-Masri, au quatrième étage d’un immeuble résidentiel, complètement détruit. Les autres étages paraissent intacts.
تغطية صحفية: لحظة تفجير قوات الاحـــتلال منزل الشـــ ـــهيد معاذ المصري في نابلس pic.twitter.com/IBHVTbhBMA
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) March 4, 2024
L’armée n’a pas fait de commentaire sur cette démolition.
تغطية صحفية: منزل الشــ ــهــيد معاذ المصري بعد تفجيره من قبل قوات الاحـــتلال بمدينة نابلس pic.twitter.com/I5cLHLHU4W
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) March 4, 2024
Selon l’armée, Al-Masri appartenait à la cellule qui avait ouvert le feu sur Lucy Dee, 48 ans, et ses deux filles, Maia Dee, 20 ans et Rina Dee, 15 ans, alors qu’elles circulaient sur une route du nord de la vallée du Jourdain, le 7 avril 2023. La mort des deux adolescentes avait été prononcée sur les lieux et Lucy, emmenée à l’hôpital dans un état critique, était décédée trois jours plus tard.
Moaz al-Masri, Hassan Qatnani et Ibrahim Jabr avaient été tués dans un raid militaire israélien, au début du mois de mai, suite à une longue chasse à l’homme. Le Hamas avait fait savoir que les trois hommes appartenaient à son organisation et il avait revendiqué l’attentat meurtrier.
Au mois de juin, Tsahal avait publié des photos montrant les soldats en train de cartographier l’habitation d’al-Masri en vue de sa démolition.
Israël démolit régulièrement les maisons des Palestiniens accusés d’avoir perpétré des attaques terroristes meurtrières ainsi que de leurs complices. L’efficacité de cette politique a fait l’objet de vifs débats, même au sein des services de sécurité israéliens. Cette politique israélienne est décriée par des organisations de défense des droits humains pour qui elle s’apparente à une sanction collective.
Le processus de démolition prend généralement plusieurs mois, le temps que des préparatifs soient menés et que l’ordre passe par les tribunaux. Les forces de sécurité attendent souvent le moment optimal pour entrer dans les villes ou les quartiers palestiniens en vue de l’opération.
Les trois membres de la famille Dee étaient des ressortissants israélo-britanniques et ils vivaient dans l’implantation d’Efrat, au sud de Jérusalem, après s’être installés en Israël il y a huit ans.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.