Israël en guerre - Jour 434

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Des questions émergent sur les fouilles au Liban du défunt chercheur de Cisjordanie

Zeev Erlich, 71 ans, était connu pour son "amour de la Terre" et sa longue carrière ; il semblerait que ce n'était pas la première fois qu'il s'aventurait dans cette zone dangereuse aux côtés de Tsahal

Le chercheur israélien Zeev Erlich en uniforme de l’armée israélienne, le 20 novembre 2024, quelques heures avant d'être tué lors d'un échange de coups de feu avec des terroristes du Hezbollah. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le chercheur israélien Zeev Erlich en uniforme de l’armée israélienne, le 20 novembre 2024, quelques heures avant d'être tué lors d'un échange de coups de feu avec des terroristes du Hezbollah. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le chercheur civil israélien tué au cours d’un échange de tirs avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah à l’intérieur du Liban pourrait avoir tenté d’étudier le lieu de sépulture d’un obscur personnage chrétien, selon des informations qui circulent jeudi et qui soulèvent également des questions sur ses activités de recherche passées.

Zeev Erlich, 71 ans, a été tué aux côtés du sergent Gur Kehati, 20 ans, du 13e bataillon de la Brigade Golani, mercredi. Il avait pénétré dans le sud du Liban avec un officier supérieur, mais vraisemblablement sans autorisation.

L’historien amateur, qui a publié indépendamment des dizaines d’articles universitaires sur la recherche archéologique en Cisjordanie et dans d’autres parties de la région, a été salué jeudi comme un pilier du mouvement pro-implantations et un expert du peuple juif et de la Terre d’Israël.

« Il n’y avait pratiquement aucun sujet concernant la Terre d’Israël qu’il ne connaissait pas. Il aimait le peuple d’Israël sous toutes ses formes », a raconté Pinchas Wallerstein, ancien dirigeant d’une implantation et ami proche d’Erlich.

Selon les médias israéliens, Erlich, surnommé « Jabo », était entré dans une zone située dans la partie occidentale du sud-Liban pour inspecter une ancienne forteresse censée être le lieu de sépulture d’un disciple de Jésus, Simon le Zélote.

L’emplacement de la tombe de l’apôtre fait depuis longtemps l’objet de spéculations, certaines théories la situant en Turquie, dans le Caucase, en Cisjordanie ou même dans les îles britanniques.

Des troupes israéliennes opérant dans le sud du Liban, sur une photo diffusée le 21 novembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Erlich est entré dans le sud-Liban armé et en uniforme de l’armée israélienne, bien qu’il ne fut ni en service actif ni réserviste.

Erlich et Kehati ont été tués lorsque deux terroristes du Hezbollah cachés sur le site ont ouvert le feu sur eux, tandis que le chef d’état-major de la Brigade Golani, le colonel Yoav Yarom, a été modérément blessé. Un commandant de compagnie du 13e bataillon a également été grièvement blessé lors de la même embuscade.

Après sa mort, Tsahal a rétroactivement reconnu Erlich comme major dans les réserves, l’ajoutant au décompte des soldats tués en combattant le Hezbollah, bien qu’il ne fût pas en service au moment de sa mort.

Cependant, l’armée a également soulevé des questions sur les raisons de sa présence au sud du Liban, où les troupes terrestres sont engagées depuis le 1ᵉʳ octobre.

Jeudi matin, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a nommé le général de division (Rés.) Moti Baruch à la tête d’une équipe d’experts chargée d’enquêter sur les circonstances de l’incident et sur l’entrée d’Erlich au Liban.

Cette enquête vient s’ajouter à une enquête militaire sur l’incident menée par le chef du Commandement du Nord, le général de division Uri Gordin, et à une enquête distincte menée par la police militaire.

Selon une enquête militaire préliminaire, Yarom a permis à Erlich d’entrer au sud-Liban pour examiner l’ancienne forteresse et l’a accompagné lors de sa visite.

Le bureau du porte-parole de Tsahal a déclaré que le colonel n’avait pas l’autorité nécessaire pour approuver l’entrée d’Erlich et que la procédure d’entrée d’un civil avec des troupes n’avait pas été respectée.

Le chercheur israélien Zeev Erlich en uniforme de l’armée israélienne, le 20 novembre 2024, quelques heures avant d’être tué lors d’un échange de coups de feu avec des terroristes du Hezbollah. (Crédit : Porte-parole de l’armée israélienne)

La famille d’Erlich a insisté jeudi sur le fait qu’il avait reçu l’autorisation requise pour entrer sur le site archéologique.

« Contrairement aux affirmations du porte-parole de Tsahal, nous pouvons préciser que [Erlich] a été enrôlé et reconnu comme soldat sur le terrain – et la personne qui a informé notre famille de sa mort fait partie de l’unité des blessés de Tsahal », a déclaré Yigal Amitaï, le frère d’Erlich, à Ynet.

Il a décrit son frère comme « un soldat dans tous les sens du terme ».

« Il est entré [au Liban] pour des recherches archéologiques – comme il le fait toujours en Judée et en Samarie – mais avec l’approbation et l’accompagnement de Tsahal », a affirmé Yigal Amitai.

La décision de le reconnaître comme victime de combat, ce que l’armée fait très rarement pour ceux qui ne servent pas, a été prise par le nouveau commandant du Directorat des Ressources humaines, le général de division Dado Bar Kalifa.

Ce n’était vraisemblablement pas la première fois que l’archéologue s’aventurait dans un territoire potentiellement dangereux pour ses recherches.

Jeudi, le quotidien Haaretz a rapporté qu’Erlich était déjà entré au Liban au cours de la campagne intensifiée de Tsahal contre le Hezbollah, qui a débuté fin septembre.

Haaretz n’a pas fourni de détails sur ses précédentes visites.

En 2012, Ynet avait rapporté qu’il avait été accompagné par des soldats israéliens pour documenter des sites à Karawat Bani Hasan et Dir Ista, tous deux situés près de l’implantation d’Ariel, en Cisjordanie.

Ces villes palestiniennes sont situées dans la zone B de la Cisjordanie, que les Accords d’Oslo ont placée sous contrôle administratif de l’Autorité palestinienne (AP) et sous contrôle sécuritaire israélien. Les civils israéliens sont autorisés à pénétrer dans ces zones, bien que cela ne soit pas recommandé, et les sites archéologiques de la zone B sont placés sous les auspices de l’AP.

Erlich, guide et historien de premier plan, ne semble cependant pas avoir d’affiliation universitaire ni de références. Il semble également avoir mené ses recherches de manière indépendante.

Néanmoins, il a publié des dizaines d’articles universitaires et édité une série de livres sur l’histoire juive en Judée et en Samarie au cours d’une carrière de plusieurs dizaines d’années. Il était l’un des membres fondateurs de l’école de terrain d’Ofra, dans l’implantation de Cisjordanie où il vivait depuis 1977.

Le chercheur laisse son épouse Tamar, leurs six enfants et leurs petits-enfants derrière lui.

Jeudi, des dirigeants favorables au mouvement d’implantations ont fait son éloge funèbre, dont le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui l’a décrit comme un « homme d’Ofra, un homme d’amour pour le peuple d’Israël, la Torah d’Israël et la Terre d’Israël ».

Smotrich a ajouté, dans un message publié sur le réseau social X, que « des officiers supérieurs l’ont aidé à analyser et à comprendre la zone et ses implications pour la sécurité et les opérations en cours au fil des ans », et qu’il avait « beaucoup contribué à la sécurité du pays ».

Wallerstein, ancien chef du conseil de l’implantation de Yesha, s’est souvenu de lui jeudi comme d’un homme « classique », qui « connaissait le terrain et était accepté par tous les courants de la société ».

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