Des résidents d’implantations s’en prennent à Tsahal et à des voitures palestiniennes
Ce nouvel affrontement a eu lieu lorsque les soldats les ont empêchés de se rendre à l'avant-poste d'Evyatar, de nouveau évacué cette semaine
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des résidents d’implantations ont jeté des pierres sur des véhicules palestiniens en circulation, tard jeudi soir, et se sont affrontés aux soldats dépêchés dans le nord de la Cisjordanie pour empêcher des violences, a déclaré l’armée.
Il s’agit du dernier incident en date d’une désormais longue série de violences de la part de résidents d’implantations depuis une semaine, dont le saccage de la ville voisine d’Huwara, suite à un attentat terroriste, qui a déclenché un tollé général.
Par un communiqué, l’armée israélienne a fait savoir que l’affrontement de jeudi avait eu lieu lorsque les soldats ont arrêté un bus rempli de jeunes, originaires de l’implantation ultranationaliste de Yitzhar, en route vers l’avant-poste illégal d’Evyatar, que les forces de l’ordre ont une nouvelle fois évacué cette semaine et déclaré zone militaire fermée.
Des jeunes sont descendus du bus et se sont mis à jeter des pierres sur les véhicules palestiniens en circulation.
Les soldats ont tenté de les arrêter et des affrontements ont suivi, au cours desquels les soldats ont dû utiliser des moyens de dispersion des émeutes, a expliqué l’armée.
Il n’y a eu aucune interpellation.
Un incident similaire s’était produit deux jours plus tôt dans le centre de la Cisjordanie.
Selon l’armée, des soldats avaient été déployés sur l’autoroute 458, près d’al-Mughayyir, pour des cas de jets de pierres sur des véhicules palestiniens.

Selon elle, les soldats ont tiré en l’air, mais les suspects ont refusé de se disperser. Les militaires ont alors fait usage de gaz lacrymogènes, ce à quoi un des suspects a riposté en rouant un soldat de coups de pied et en agressant un policier avec du gaz poivre.
La police a déclaré qu’un autre suspect avait crevé les pneus du véhicule d’un de ses agents.
Cinq personnes ont été arrêtées et remises à la police pour être interrogées.
Lundi, Tsahal a déclaré qu’un Israélien avait tenté d’écraser un soldat, dépêché à proximité de l’implantation de Shavei Shomron, dans le nord de la Cisjordanie, en soutien aux soldats pris pour cible par des résidents d’implantations armés de pierres.
L’armée israélienne a par ailleurs fait savoir que, dimanche soir, un officier supérieur avait été agressé par des résidents près de l’implantation de Rimonim en Cisjordanie.
Cette série d’altercations semble appuyer les conclusions d’un rapport du département d’État américain, publié cette semaine, qui reproche à Israël de ne pas empêcher les attaques de résidents d’implantations en Cisjordanie.

« Les forces de l’ordre israéliennes sont rarement intervenues pour empêcher les attaques de colons et ont rarement arrêté ou inculpé les auteurs de violences côté colons », indique ce rapport.
Il s’appuie sur des données de l’ONU faisant état de 496 incidents de violence de résidents d’implantations envers des Palestiniens en 2021, dont 370 ont donné lieu à des dommages matériels et 126 ont fait des blessés, trois d’entre eux mortels.
Un seul résident d’implantation a été condamné en 2021, à 20 mois de prison pour avoir lancé une grenade assourdissante dans une maison palestinienne.
Le nombre d’incidents a presque doublé en 2022, selon l’ONU.