Egypte : trois militaires tués dans un nouvel attentat dans le Sinaï
Selon les autorités, plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans ces attaques, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013
Trois militaires, dont un officier, ont été tués lundi dans l’explosion d’une bombe au passage de leur véhicule blindé dans le Sinaï, un nouvel attentat en Egypte revendiqué par la branche locale de l’organisation Etat Islamique (EI).
L’attaque a été perpétrée à Rafah, près du point de passage menant au territoire palestinien de la bande de Gaza. Le Sinaï est le bastion du groupe Ansar Beït al-Maqdess, qui s’est rebaptisé récemment « Province du Sinaï » pour marquer son allégeance à l' »émirat » auto-proclamé par l’EI sur une partie de l’Irak et de la Syrie.
« Un officier et deux soldats ont péri, un a été blessé, quand leur véhicule blindé a sauté sur un engin explosif dans la zone de Tawil al-Amir » dans la partie égyptienne de la ville de Rafah, a annoncé à l’AFP un responsable des services de sécurité qui a requis l’anonymat. Le bilan a été confirmé par un responsable des services médicaux de la province du Nord-Sinaï.
« Nous avons fait exploser un véhicule blindé de l’armée des apostats et tous ses occupants ont été tués », lit-on sur le compte Twitter de Province du Sinaï.
L’armée mène une vaste offensive dans le Sinaï contre les groupes djihadistes mais elle essuie, comme la police, de nombreux attentats meurtriers depuis que les militaires ont destitué et arrêté en juillet 2013 le président islamiste élu Mohamed Morsi et répriment dans le sang les manifestations de ses partisans.
Selon les autorités, plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans ces attaques, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013. Certaines ont également visé policiers et soldats au Caire.
Dans le même temps, les forces de l’ordre ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 partisans de l’ex-président. Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’Histoire récente » du Monde.
La quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, sont emprisonnés et jugés dans divers procès dans lesquels ils ont été condamnés ou encourent la peine de mort.