En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, des Palestiniens en grève pour « mettre fin au génocide »
Une coalition regroupant plusieurs mouvements politiques palestiniens - y compris les principales formations rivales, le Fatah et le Hamas - a appelé à la grève

Des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont répondu lundi à un appel à la grève générale pour « mettre fin au génocide et au massacre en cours infligés à notre peuple »
« J’ai parcouru la ville aujourd’hui et je n’ai pas trouvé un seul endroit ouvert », a déclaré à l’AFP Fadi Saadi un commerçant de Bethléem, en Cisjordanie.
De nombreuses rues sont en effet désertes. Les commerces sont fermés, tout comme les écoles et la plupart des administrations publiques en Cisjordanie.
Une coalition regroupant plusieurs mouvements politiques palestiniens – y compris les principales formations rivales, le Fatah et le Hamas – avait appelé à la grève la veille pour « mettre fin au génocide et au massacre en cours infligés à notre peuple ».
Elle a appelé à une grève « dans tous les territoires palestiniens occupés, dans les camps de réfugiés (…) et parmi ceux qui sont solidaires de notre cause ».
« A Jérusalem, en Cisjordanie, on ne peut pas faire plus que ce que nous faisons ici maintenant », estime Imad Salmane, 68 ans, propriétaire d’une boutique de souvenirs dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Les magasins étaient également fermés à Jérusalem-Est, secteur de la ville où vit une majorité de Palestiniens.
« Cette grève est une manifestation de solidarité avec Gaza », a déclaré Ahmed, un riverain de Jérusalem-Est qui n’a pas voulu donner son nom de famille.
« Cette guerre doit cesser, les massacres et les destructions doivent cesser », a-t-il ajouté.

« La grève est sérieuse »
A Ramallah, où siège l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, les bâtiments publiques sont restés fermés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Un rassemblement était prévu dans le centre de cette ville où se trouvent la plupart des ministères de l’Autorité palestinienne, qui n’exerce qu’une autorité limitée en Cisjordanie.
« Cette fois, la grève est sérieuse, et l’engagement de la population est important car l’agression israélienne touche désormais tous les foyers palestiniens, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza », a commenté Issam Baker, coordinateur des mouvements à Ramallah.
« Nous avons constaté un engagement total en soutien à la grève aujourd’hui dans toute la Cisjordanie, ce qui ne s’était pas produit depuis le 7 octobre » 2023, date du début de la guerre à Gaza déclenchée après le pogrom mené par le Hamas en Israël, a confirmé une source sécuritaire de l’Autorité palestinienne.
Au moins 918 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux terroristes, mais aussi certains civils non-impliqués, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des résidents d’implantations israéliens, selon des données de l’Autorité palestinienne.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, plusieurs appels à la grève ont été lancés, une démarche parfois jugée inefficace en raison de son faible impact.