Epinglé par le président du Crif, Mélenchon dénonce une « extrême droite » sans limite
Yonathan Arfi a sévèrement critiqué LFI dans un discours à l'occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites, hommage aux Justes
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a accusé lors d’une cérémonie dimanche, Jean-Luc Mélenchon de se « compromettre loin du pacte républicain », s’attirant en retour les foudres du responsable de la France insoumise (LFI) pour qui « l’extrême droite n’a plus de limites ».
M. Arfi a sévèrement épinglé LFI et son principal dirigeant M. Mélenchon, dans un discours prononcé à Paris à l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites, hommage aux Justes.
Face à la menace d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir en 2027, « les porte-voix de la France insoumise font davantage partie du problème que de la solution », a asséné le président du CRIF.
« En se nommant insoumis, ils prétendent incarner une forme de résistance mais de quelle résistance parle-t-on lorsque les insoumis sont incapables de s’affranchir des ordres de leur chef lorsqu’il se compromet loin du pacte républicain ? », a fustigé M. Arfi en estimant que LFI était « prêt à sacrifier la République sur l’autel du communautarisme ».
M. Arfi a également condamné l’utilisation du mot « déportation » par la députée LFI Ersilia Soudais pour qualifier l’expulsion d’Israël vers la France de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.
« Le président du #CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L’extrême droite n’a plus de limite », a répondu en retour Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
Les propos de M. Arfi relèvent d’une « polémique politicienne et fausse », a répondu de son côté le député (LFI) Alexis Corbière, également sur Twitter. Une telle « faute » est « irresponsable quand l’extrême droite raciste et antisémite progresse », a-t-il ajouté.
La passe d’armes n’en est pas restée là, M. Arfi ayant choisi d’enfoncer le clou sur Twitter, en affirmant à propos de M. Mélenchon : « En sortant du cadre républicain, qu’il le veuille ou non, il est l’allié objectif du RN. »
Accuser le CRIF d’être d’extrême droite, alors qu’il a été « fondé dans la Résistance » et qu’il a inscrit la lutte contre l’extrême droite dans son « ADN profond », est « particulièrement pervers » et « grotesque », a commenté M. Arfi auprès de l’AFP.
« Un jour viendra, je l’espère, où les membres de LFI, au lieu de suivre Jean-Luc Mélenchon dans ses égarements en dehors du cadre républicain, sauront s’en émanciper et s’en affranchir », mais « aujourd’hui manifestement ce n’est pas le cas », a poursuivi M. Arfi.
Plusieurs responsables de la majorité et du gouvernement ont affirmé leur soutien à M. Arfi dans cette polémique. Les attaques de M. Mélenchon sont « indignes », a ainsi estimé la ministre chargée de la diversité, Isabelle Rome, appelant à « un peu de tenue », en mémoire des victimes juives de la déportation.
« Honte à vous @JLMelenchon », a également tweeté la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé.
Quant au premier président de la Cour des comptes et ancien ministre (PS) Pierre Moscovici, il a estimé « aussi absurde que choquant » d’accuser le président du CRIF « d’être d’extrême-droite ».
Le parti La France insoumise, fondateur de la Nupes, a à plusieurs reprises été accusé de laxisme face à l’antisémitisme, notamment après l’accueil à Paris de Jeremy Corbyn, ex-patron du Parti travailliste britannique exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l’antisémitisme, par Danièle Obono et Danielle Simonnet, devenues députées.
Jean-Luc Mélenchon avait lui aussi déjà été accusé d’accointances avec l’antisémitisme.
«Un jour viendra, je l'espère, où les membres de LFI, au lieu de suivre Jean-Luc Mélenchon dans ses égarements en dehors du cadre républicain, sauront s'en émanciper et s'en affranchir. Ce serait le signe d'un parti républicain…» ????@Yonathan_Arfi. Juste analyse de bout en bout. https://t.co/3T1pv48khz
— Licra (@_LICRA_) July 16, 2023
J'ai co-signé ce communiqué de presse initié par mon collègue Mathieu Lefèvre, Président du Groupe d'études de l'Assemblée Nationale contre l' #antisémitisme ! https://t.co/m9NHZCEOBy
— Constance Le Grip (@ConstanceLeGrip) July 17, 2023
Le président du @Le_CRIF @Yonathan_Arfi a le droit d'exprimer, librement, ses opinions et de critiquer des responsables politiques sur leurs positions.
Que ses critiques conduisent JL Mélenchon à le taxer d'extrême droite, est indécent et contraire à l'essence de la démocratie— Valérie Rabault ???????????????????????? (@Valerie_Rabault) July 17, 2023
L'engagement du Pdt du #CRIF @Yonathan_Arfi contre le RN n'est plus à démontrer. Oser le qualifier d’extrême-droite, 81 ans après la rafle du Vel d’hiv, est une faute et une insulte. Heureusement nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir que la gauche sorte de ces outrances. https://t.co/wU4NEDpxNu
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) July 16, 2023
En vous traduisant, vous qui n’êtes pas juifs ne vous sentez pas concernés par l’extermination de ces juifs si ce n’est à les qualifier de « pauvres ». Décidément les claques réelles ou virtuelles cela vous connaît. https://t.co/dF52XcIWex
— Gabriel Farhi גבריאל פרחי (@ravgab) July 17, 2023