Erdan demandera 22 millions de shekels contre les violences conjugales
De plus, 30 000 personnes se sont rassemblées place Rabin pour dénoncer les violences faites aux femmes
Le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan va demander 22 millions de shekels supplémentaires de budget pour aider la police dans sa lutte contre les violences conjugales en Israël, selon des informations divulguées mardi.
Erdan fera cette demande mercredi lors d’une rencontre de la toute nouvelle commission ministérielle établie pour lutter contre ce type de violences, réclamée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu au lendemain de la journée nationale de grève contre les violences faites aux femmes.
Au moins 24 femmes ont été assassinées cette année au sein de l’Etat juif. La majorité des victimes avaient fait savoir à la police, avant de mourir, qu’elles étaient inquiètes pour leur sécurité.
Près de 30 000 personnes – selon les organisatrices – se sont réunies sur la place Rabin, à Tel Aviv, dans la soirée de mardi, pour un rassemblement majeur qui a marqué l’apogée d’une journée de protestation contre ce qui est perçu comme l’inaction gouvernementale sur la question des violences faites aux femmes.
« Nous avons écrit une page de l’histoire aujourd’hui », ont dit les organisatrices à la foule. « Aujourd’hui, le silence sur les violences faites aux femmes s’est transformé en cri ».
Ecoutant des discours en arabe et en hébreu, vêtues de chapeaux rouges et tenant à bout de bras des ballons de la même couleur, des torches et des pancartes, les manifestantes ont scandé des slogans demandant du changement avec, en arrière-fond, l’immeuble municipal sur lequel était projeté le mot en hébreu « Assez ! »
Ayala Itamar, dont la soeur a été tuée par son mari, a lancé un appel pour que les autorités passent à l’action.
« L’Etat d’Israël doit investir dans des budgets, des ressources et des professionnels qui prendront en charge les hommes violents », a-t-elle dit à la foule. « Il faut aussi développer des garde-fous pour les femmes, qui puissent garantir leur sécurité dans des moments de détresse et il faut investir dans des refuges qui puissent accueillir des familles entières ».
Ortal Safek, dont la mère, Aliza Safek, avait été poignardée à mort par son ex-époux à leur domicile de Netanya, au mois d’octobre, a averti que n’importe quelle femme pouvait être touchée par les violences conjugales.

« Il y a deux mois, ma mère a été assassinée, prise à ceux qu’elle aimait seulement parce qu’elle voulait être libre. Et demain, cela peut être le cas de n’importe laquelle d’entre nous », a-t-elle dit.
De plus, sur la place Habima de la ville, la police a arrêté une militante pendant une manifestation. Sapir Slutzker-Amran, avocate à l’Association des libertés civiles en Israël, a été placée en détention après avoir « désobéi de manière flagrante aux instructions policières et contribué à des confrontations violentes », ont déclaré les autorités.