Féminicide : « J’ai étranglé mon épouse », aurait dit un homme à la police
Fortement violentée, la femme de 33 ans a été évacuée à l'hôpital depuis une communauté bédouine du sud, avant de succomber à ses blessures ; la police a ouvert une enquête
Une femme de 33 ans est morte après avoir été prise en charge, lundi en fin de soirée, à l’hôpital Soroka de Beer Sheva avec des marques de violences sur le corps.
Selon la Treizième chaîne, l’époux de la trentenaire aurait téléphoné aux services d’urgence et leur aurait dit : « J’ai étranglé ma femme ».
La victime était issue de la communauté bédouine du sud du pays. Prise en charge à l’hôpital dans un état grave, elle n’a pas pu être sauvée.
La police a indiqué avoir ouvert une enquête sur les circonstances entourant son décès.
Treize femmes ont été assassinées en 2019 par des individus qu’elles connaissaient.
Les violences faites aux femmes traversent tous les secteurs de la société israélienne, mais dans les communautés traditionalistes ultra-orthodoxes et arabes, il est souvent tabou de les évoquer, selon les spécialistes.
En 2018, 25 femmes ont été assassinées dans de telles circonstances – le nombre le plus élevé depuis plusieurs années – entraînant une série de manifestations et d’appels urgents aux autorités en vue d’un passage à l’action contre les violences croissantes faites aux femmes au sein de l’État juif. Un grand nombre des victimes avaient porté plainte avant leur mort, craignant pour leur sécurité.
Au mois d’octobre dernier, le ministère des Affaires sociales a publié un rapport sur les violences conjugales en 2018 et constaté une recrudescence du nombre de cas signalés.
Selon le ministère, le nombre de femmes ayant appelé sa ligne d’assistance destinée au signalement d’abus a augmenté de 160 % entre 2014 et 2018, et plus de 6 000 victimes de violences conjugales ont dû être prises en charge par des médecins pour leurs blessures, l’année dernière.
En 2018, 1 219 femmes ont sollicité le service d’écoute.
Selon le rapport du ministère, ce sont 163 femmes qui ont été assassinées par leurs époux depuis 2004 – sept en 2018, neuf en 2017, 11 en 2016, 12 en 2015 et 10 en 2013 et en 2014. Ces chiffres ne répertorient que les femmes assassinées par leurs maris et non celles qui ont perdu la vie sous les coups d’un autre membre de leur famille.
Un quart des femmes tuées pendant cette période étaient de nouvelles immigrantes venues de l’ex-Union soviétique, 20 % étaient des immigrantes d’Éthiopie, 20 % étaient arabes et 34 % étaient des femmes juives nées en Israël.
L’AFP a contribué à cet article.