Festival du film à Jérusalem : « Notre ticket est le film israélien »
Avec une nouvelle directrice et une flopée de films israéliens, la Cinémathèque de Jérusalem se prépare pour sa 31e aventure annuelle
Près de deux semaines avant l’ouverture du Festival de film de Jérusalem, Noa Regev est assise avec quelques membres de son équipe un vendredi matin de travail. « Nous sommes ici tout le temps », dit-elle.
Le calme règne à la Cinémathèque de Jérusalem, quelques heures avant la projection du premier film de la journée. Mais l’ambiance est agitée, en bas au premier étage du complexe de cinéma, où Regev, la nouvelle directrice de la Cinémathèque, et son personnel se préparent pour les dix jours les plus importants de l’année.
De retour dans son bureau, elle montre l’affiche du Festival du film juif, qui a lieu en décembre, soulignant que cet « autre » festival annuel est tout aussi significatif.
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Peut-être. Mais dans le monde de la Cinémathèque, la chaîne israélienne de salles de cinéma, rien n’égale le Festival du film annuel d’été qui se tient à Jérusalem. Pôle d’attraction pour des milliers de spectateurs et de cinéastes, c’est un événement annuel jouissant d’une « présence internationale », observe Regev.
« Ce festival a une renommée, les gens l’attendent avec impatience », dit-elle. « C’est une question de lieu ; la Cinémathèque de Jérusalem est un symbole d’ouverture, de coexistence et de pluralisme dans une ville très complexe. »
L’institution, pourtant, est criblée de problèmes – difficultés budgétaires, conflits au sein du conseil et un directeur qui a quitté l’été dernier après seulement 11 mois de fonction. Le festival de l’été dernier a failli ne pas avoir lieu.
Mais suite à une réorganisation, le cinéma a engagé en novembre Regev, 32 ans, qui dirigeait la Cinémathèque de Holon.
« Je suis arrivée après une période difficile », dit-elle, « pour mettre en œuvre un programme de récupération. »
Les deux fondations qui soutiennent la Cinémathèque, la Fondation de Jérusalem et la Fondation Van Leer, ont opéré une levée de fonds frénétique l’automne dernier pour couvrir le déficit du théâtre et des frais supplémentaires.
Maintenant, ils fonctionnent sans déficit d’exploitation et grâce un généreux prêt pour les prochaines années, explique Regev.
« Nous sommes très prudents », dit-elle. « Il y a beaucoup de supervision et nous savons que la Cinémathèque se doit de survivre. »
« Les films comme une expérience, comme une activité de loisir, ne sont tout simplement plus compris », poursuit-elle. « Si d’autres types d’outils et des multiplexes se sont développés, nous avons encore besoin de ce genre d’expérience. »
« Ce genre d’expérience » est une visite unique à la Cinémathèque, où les films sont parfois plus ésotériques et le public plus âgé, ou plus incisif. La Cinémathèque de Jérusalem fut le premier des cinémas d’auteur du pays, fondée par Wim et Lia Van Leer dans les années 1950, comme un lieu d’arts et de culture.
Au cours des dernières années, c’est devenu un lieu de rencontre, surtout pour les personnes âgées. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les salles de la Cinémathèque attiraient les adolescents et les étudiants comme Regev, qui achetaient des abonnements d’un an, mais ne pouvaient assister qu’aux séances de 17h ou de minuit.
Puis, l’avènement de l’iPad, des smartphones et des films téléchargés facilement a éloigné les cinéphiles des salles, tandis que des multiplexes massifs comme Cinema City et Yes Planet ont pris le relais.
Regev sait tout cela, et elle met tout en œuvre pour faire revenir le jeune public.
La Cinémathèque de Jérusalem propose désormais un club de critiques de cinéma pour la jeunesse, des journées de cinéma gratuites pour les enfants de quartiers à faible revenu, et divers concours de films pour les juniors. Pour le festival, une série d’annonces YouTube encouragent à mettre de côté les smartphones pour venir à la Cinémathèque.
Cette année, les derniers films israéliens seront au programme du festival – y compris « Gett, » le dernier film Shlomi et Ronit Elkabetz, « Boreg » de Shira Geffen, et « The Kindergarten Teacher” de Nadav Lapid. Le film d’ouverture est « Dancing Arabs », la dernière œuvre du scénariste et écrivain Sayed Kashua, une adaptation à l’écran par Eran Riklis du roman de l’auteur.
Elle a aussi réussi à faire venir quelques poids lourds, notamment les metteurs en scène américains Spike Jonze et David Mamet, le réalisateur autrichien Ulrich Seidl, le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook et l’actrice allemande Martina Gedeck. L’objectif de Regev est de multiplier les interactions entre les administrateurs locaux et les dizaines de cinéastes étrangers qui se trouveront en Israël pour le festival.
« Il s’agit d’un festival international, mais c’est une plate-forme pour les cinéastes israéliens », affirme-t-elle. « Notre ticket est le film israélien et nous croyons en lui. »
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