« Faouda », la série débarque enfin sur le petit écran
La nouvelle série « coup de poing » sur le chaos de la Cisjordanie est une co-création d’Avi Issacharoff, collaborateur au Times of Israel
« Faouda », nouvelle série dramatique sur des agents israéliens en civil à la recherche d’un terroriste du Hamas, retranscrit sur le petit écran les réelles tensions de la Cisjordanie.
Écrite pour la compagnie de satellite Yes par le correspondant du Times of Israel Avi Issacharoff et par l’acteur principal de la série, Lior Raz, la série met en scène une équipe de mistaarvim, ces soldats israéliens déguisés en Arabes pour mener une opération militaire.
L’expression provient du terme utilisé pour désigner les Juifs qui vivaient dans les pays arabes, qui parlaient l’arabe indigène et adoptaient les coutumes du pays afin de se fondre dans la masse.
Avec « Faouda », on a affaire à un autre type d’opération d’infiltration.
Les agents de la série vivent dans un état constant de chaos, ou « faouda », mot arabe fréquemment utilisé par les agents pour désigner ces moments où leur couverture ne fonctionne plus, les contraignant à disparaître rapidement.
Il s’agit d’un monde familier pour Issacharoff, analyste israélien du Moyen-Orient qui écrit sur la Cisjordanie et la bande de Gaza depuis 15 ans et s’est profondément immergé dans la psyché et la vie des Palestiniens de l’autre côté du mur.
Il rencontre régulièrement les forces spéciales du Hamas, dans leurs bureaux et leurs maisons, partageant avec eux un café et voyant ainsi, comme il dit, la grande scène sous tous ses angles. Les agents du Hamas ont confiance en lui, et se laissent aller à des relations plus personnelles avec lui.
« Je vois l’image à 360 degrés, explique-t-il. Il y a une montagne, une barrière qui empêche le public de connaître les terroristes de l’autre côté. Je trouve que c’est une histoire fascinante. »
Avi et Lior, qui, enfants, se fréquentaient à Jérusalem, se sont revus par hasard il y a plusieurs années. Ils ont découvert qu’ils avaient tous les deux en tête l’idée de créer ce type de série. Selon Issacharoff, personne n’a raconté cette histoire auparavant.
Le noyau de la première saison de « Faouda » repose sur la traque menée par l’unité pour retrouver Abu Ahmad, un membre du Hamas qui a tué 116 Israéliens dans des attaques terroristes et qu’on croyait tué par le personnage de Raz, Doron.
Ce dernier a depuis pris sa retraite à la campagne avec sa famille pour faire pousser du raisin. Ahmad, cependant, a refait surface, et fera peut-être une apparition au mariage de son frère. L’ancien commandant de Doron, Moreno, joué par Yuval Segel, demande à Doron de participer à l’opération, qui ne durera que « deux heures ».
« Il s’agit d’un terroriste difficile à cerner, explique Issacharoff. C’est le diable incarné qui a tué 116 Israéliens. C’est le diable, donc, mais il aime sa femme et ses enfants et il loupe le mariage de son frère qu’il n’a pas vu depuis un an et demi. Vous le verrez acheter du parfum pour sa femme et se disputer constamment avec les gens qui l’entourent ou avec la direction du Hamas. »
Selon Issacharoff, « Faouda » entend dépeindre la personnalité d’Ahmad dans toutes ses dimensions afin d’éviter d’en faire « une image figée ».
L’équipe s’est rapidement préparée en direction du village fictif de Silwad, près de Ramallah, qui est une version proche de la vraie Silwad, où le terroriste Ibrahim Hamed, reconnu coupable de la mort de 46 Israéliens, a également vécu.
La première saison de « Faouda » a été tournée l’été dernier à Kfar Kassem, une ville arabe du centre du pays, raconte Issacharoff. Malgré la guerre qui se déroulait à Gaza et les roquettes du Hamas et du Jihad islamique s’abattant presque quotidiennement sur Israël, l’équipe n’a annulé qu’une seule journée de tournage.
« Le maire nous a appelés, offensé que nous ayons annulé cette journée, » se rappelle Issacharoff.
Compte tenu de ce qui se passait dans la bande de Gaza, l’histoire n’est pas dénuée d’ironie. Mais il s’agit d’un thème récurrent dans « Faouda ».
C’est une série qui devrait ébranler plus d’un Israélien, ajoute Issacharoff.
En plus de montrer les événements qui prennent place dans les villages arabes qui se situent « juste de l’autre côté du mur d’Israël », poursuit Issacharoff, au moins la moitié de la série est en arabe, la langue des hommes du Hamas, maîtrisée par les agents infiltrés.
« Le fait de parler arabe est une déclaration », explique Issacharoff.
« Il était évident que la série devait être en arabe. Ces unités d’infiltration parlent arabe et parlent au mieux les dialectes, qu’il s’agisse de celui de Ramallah ou de Hébron. Il est important d’être précis là-dessus. »
Cela a été aussi un facteur déterminant lors du casting.
Deux des acteurs, Tsahi Halevi et Shadi Mari, ont incarné des personnages similaires dans le film
« Bethléem », l’année dernière.
Le film racontait l’histoire d’un agent du Shin Bet et de son jeune collaborateur palestinien.
Dans cette série, Halevi joue le rôle d’un agent infiltré alors que Mari joue le personnage de l’assistant d’Ahmad, le terroriste du Hamas.
On retrouvera un troisième acteur de « Bethléem », Haithem Solima. Il jouait le rôle du frère aimé d’Ibrahim, le terroriste du film.
Dans la série, il incarnera le rôle du personnage principal, le terroriste Abu Ahmad, ou
« la panthère », son nom de code que lui ont donné les agents infiltrés de « Faouda ».
A la projection de lundi soir, le public – qui comprenait des acteurs, des célébrités, des stars de la télé-réalité et plusieurs généraux dont l’ancien Premier ministre Ehud Barak – a été conquis dès la fin du premier épisode.
Issacharoff attend de voir la réaction d’un plus large public israélien et espère-t-il, connaître l’opinion d’Hollywood aussi.
« Je pense que le public israélien sera choqué, prédit Issacharoff. C’est comme un coup de poing dans le ventre qui vous coupe la respiration. »
Même si la série devra être adaptée pour le public américain, comme avec la série israélienne « Hatufim », qui a donné naissance à « Homeland », le concept restera le même dans la mesure où l’armée américaine, la marine et les forces armées ont toutes des unités d’infiltration, explique Issacharoff.
« Il y a des forces qui savent parler le pashtoune et qui connaissent la mentalité des gens, précise-t-il. Ce n’est pas un fait connu de la population américaine, mais ces forces existent ».
Faouda, pourrez-vous dire, est partout.
« Faouda » est diffusée sur Yes le dimanche à 22h15 .
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