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France : Nouvel examen d’une remise en liberté de Georges Abdallah, emprisonné depuis 40 ans

Au début des années 1980, le terroriste libanais pro-palestinien avait co-fondé un groupuscule marxiste pro-syrien et anti-Israël qui a revendiqué 5 attentats, dont 4 mortels

Georges Ibrahim Abdallah. (Crédit : Wikipedia/Orkajina)
Georges Ibrahim Abdallah. (Crédit : Wikipedia/Orkajina)

En prison depuis 40 ans, libérable depuis 25, le terroriste libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1986 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates, verra lundi sa nouvelle demande de libération conditionnelle examinée par la justice française.

« Georges Ibrahim Abdallah est le plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient », affirme à l’AFP son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, qui prendra place lundi auprès de son client pour cette audience en comité restreint, face à trois juges.

« Il est plus que temps qu’il soit libéré », insiste l’avocat qui demande conjointement sa libération et son expulsion vers le Liban, car le prisonnier craint pour sa sécurité s’il devait rester en France.

La décision n’interviendra pas lundi. Il faudra attendre au moins quinze jours, estime Me Chalanset qui prévient d’ores et déjà qu’en cas de refus, il fera appel.

Agé aujourd’hui de 73 ans, Georges Abdallah en a 33 lorsqu’il entre, le 24 octobre 1984, dans un commissariat de la ville de Lyon (centre-est) demander à être protégé de ce qu’il pense être des agents de l’agence de renseignement du Mossad à ses trousses.

En réalité, ce sont des agents français qui le filent car il occupe à l’époque un appartement au nom d’un individu arrêté en Italie avec six kilos d’explosifs, raconte au journal Le Monde Louis Caprioli, ancien responsable de la Direction de la surveillance du territoire (DST), un service des renseignements français.

Perpétuité

Malgré son passeport algérien, la DST comprend vite que cet homme au français parfait n’est pas un touriste, mais le cofondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises, groupuscule marxiste pro-syrien et anti-Israël qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981-1982 en France.

Il est condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité, après avoir été reconnu coupable de complicité de l’assassinat à Paris en 1982 de deux diplomates, l’Américain Charles Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov, et de la tentative d’assassinat du consul général des Etats-Unis Robert Homme, à Strasbourg (est) en 1984.

Quarante ans plus tard, le voilà qui attend, « toujours debout » selon ses soutiens, de connaître la décision des juges quant à sa demande de libération conditionnelle, la onzième selon son avocat, déposée il y a plus d’un an devant le tribunal d’application des peines antiterroriste.

Toutes les autres ont été retoquées au motif qu’il n’a jamais émis de regrets vis-à-vis des crimes qu’il a toujours niés. Toutes sauf une, en 2013, acceptée sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion, finalement pas mis en œuvre par le ministre de l’Intérieur d’alors, Manuel Valls.

« Kidnappé »

Sa défense et ses soutiens voient la main du gouvernement américain derrière son maintien en détention et rappellent que Washington, partie civile à son procès en 1987, s’est systématiquement opposé à ses demandes de libération.

« Ce n’est pas pour autant qu’on ne mènera pas la lutte, puisqu’on est convaincu que ce n’est pas la justice qui bloque », explique Rita, militante libanaise au sein de la campagne pour sa libération, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. « Aujourd’hui, il est kidnappé par l’État français, donc c’est l’État français qui, quand il y aura assez de pression politique, sera obligé de le libérer. »

La mobilisation ne faiblit pas : en mai 2023, 28 députés de gauche français avaient signé une tribune en sa faveur. Un an plus tard, un millier de manifestants était encore devant la prison de Lannemezan (sud-ouest), où il est incarcéré, pour exprimer leur soutien.

« Manifestement, il y a une opposition à sa libération et on souhaite qu’il meure en prison, ce qui est totalement délirant en droit et contraire à toutes les conventions européennes », déplore Me Chalanset.

« La condition pour qu’une peine très longue ne constitue pas en elle-même un traitement inhumain et dégradant, c’est que la personne doit pouvoir nourrir l’espoir de sortir avant la fin de ses jours. Et c’est vrai que dans l’affaire Georges Abdallah, on est vraiment aux limites », commente Johann Bihr, rédacteur en chef de la revue de l’association Observatoire international des prisons, Dedans dehors.

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