François Pupponi : « La haine d’Israël est la haine du Juif »
Le député du Val-d’Oise déplore que, "plus on s’éloigne de la libération des camps de la mort, plus on constate que les tabous sont tombés et que la parole se libère"
Invité du Talk-Le Figaro mercredi, le député du Val-d’Oise François Pupponi (membre du groupe parlementaire Libertés et territoires ; gauche) a réagi sur la crise de l’antisémitisme en France à l’occasion du 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz.
Très engagé dans la lutte contre l’antisémitisme, le député de gauche, ancien socialiste, a d’abord considéré que le travail de mémoire était nécessaire, notamment auprès des jeunes générations.
Il a déploré que « plus l’on s’éloigne de la libération des camps de la mort, plus on constate que les tabous sont tombés et que la parole se libère ». Selon lui, cet antisémitisme a « le visage des banlieues lié au conflit israélo-palestinien ».
Il regrette également qu’une « partie de la gauche ne comprenne pas ce qui se passe ».
Le député est revenu sur la validation de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) par l’Assemblée nationale en décembre dernier, qui incluait une dimension sanctionnant la négation du droit à l’existence de l’Etat d’Israël.
« Ce n’était pas un texte contre l’anti-sionisme », a expliqué le député, mais il s’agissait plutôt de dire que « la haine d’Israël, c’est la haine du
Juif ». « Tant que le pays ne sera pas en avant sur cette bataille, l’antisémitisme prospérera », a-t-il argué.
François Pupponi, ancien maire de Sarcelles, a publié jeudi le livre Les émirats de la République, dans lequel il s’alarme de la montée de l’islam rigoriste dans les banlieues. Un phénomène qui est, selon lui, directement lié au départ massif de Juifs de certaines zones. « La communauté juive s’interroge sur l’avenir de la France », explique-t-il, condamnant la recrudescence des actes antisémites de la vie quotidienne.
« Si l’ensemble des institutions françaises ne considère pas que la lutte contre l’antisémitisme est le premier combat pour sauver la République, on n’y arrivera pas », estime-t-il.