Gallant au Hezbollah : une pause potentielle à Gaza ne s’appliquera pas à la frontière nord
Le ministre de la Défense a expliqué que Tsahal continuera ses opérations contre le groupe terroriste libanais jusqu'au retour de la sécurité pour les résidents du nord d'Israël

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a prévenu vendredi qu’une pause dans la guerre qui oppose actuellement Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, dans la bande de Gaza, ne s’appliquerait pas aux hostilités en cours avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, à la frontière nord de l’État juif.
« Si le Hezbollah pense que, lorsqu’il y aura un cessez-le-feu dans le sud, nous nous arrêterons s’il ne nous attaque pas, il commet une grave erreur », a déclaré Gallant après avoir rencontré des troupes appartenant à l’unité alpine de Tsahal sur le mont Hermon, selon un communiqué de son bureau.
Des propos qui surviennent dans un contexte de négociations, via des intermédiaires, entre Israël et le Hamas concernant un accord qui permettrait aux 136 otages toujours détenus dans la bande de Gaza d’être relâchés en échange de la libération d’un nombre encore indéterminé de prisonniers sécuritaires palestiniens et d’une pause prolongée dans les combats.
Lors du dernier accord de trêve – une cessation des hostilités qui avait duré une semaine, fin novembre et qui avait permis à 105 captifs d’être relâchés – l’État juif et le Hezbollah avaient cessé leurs échanges de tirs sur la frontière nord. Cet arrêt des affrontements n’avait pas par ailleurs figuré dans l’accord qui avait été conclu entre Israël et le Hamas via le Qatar et via l’Égypte.
Mais Gallant a mis en garde le Hezbollah vendredi, en affirmant que cela ne sera pas le cas la prochaine fois.
« Je le dis ici explicitement : tant que nous ne serons pas parvenus à une situation, sur le terrain, où il sera possible de rétablir la sécurité pour les habitants du nord, nous ne nous arrêterons pas. Et que nous y parvenions par un arrangement [diplomatique] ou par des moyens militaires, nous restaurerons le calme », a-t-il promis.
Vendredi également, l’armée a dit avoir frappé des sites du Hezbollah dans tout le sud du Liban, notamment un camion utilisé pour stocker des armes dans le village de Kfarchouba.

Ces frappes ont eu lieu suite à des attaques à la frontière, notamment des tirs de projectiles, depuis le Liban, en direction d’Avivim et de Yiron, sans faire de blessé.
Les forces du Hezbollah attaquent les communautés israéliennes et les postes militaires sur la frontière sur une base quasi-quotidienne depuis le 8 octobre, soit vingt-quatre heures après que le Hamas, son allié lui aussi soutenu par l’Iran, a commis des massacres sur le sol israélien, le 7 octobre. Près de 1 200 personnes avaient été tuées par les terroristes et leurs complices dans le sud d’Israël avaient aussi enlevé 253 personnes de tous les âges, les prenant en otage. Le Hezbollah affirme que ses agressions viennent en soutien à Gaza dans ce contexte de guerre déclenchée par l’assaut meurtrier du groupe au pouvoir au sein de l’enclave côtière.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont entraîné la mort de six civils du côté israélien ainsi que celle de neuf soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont aussi été lancées depuis la Syrie. Elles n’ont pas fait de blessé.
Le Hezbollah, de son côté, a fait état de la mort de 177 de ses membres pendant ces affrontements actuellement en cours, majoritairement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, 20 autres hommes appartenant à des factions terroristes, un soldat libanais et au moins 19 civils – trois d’entre eux étaient des journalistes – ont été tués.
Par ailleurs, vendredi, les avions de chasse ont frappé une cellule du Hezbollah dans le village d’Aitaroun, au sud du Liban, a indiqué l’armée qui a ajouté que l’armée de l’air avait aussi pris pour cible, avec succès, des sites du Hezbollah à Khiam, à Qana et à Jabal Blat. Les unités d’artillerie, pour leur part, sont intervenues dans les alentours de Jebbayn, d’Atta ash-Shab et d’Aitaroun pour « éliminer des menaces ».
Vendredi matin, deux roquettes ont été tirées depuis le Liban vers Kiryat Shmona et un projectile a ensuite ciblé le mont Dov. L’armée a ensuite pilonné les sites depuis lesquels ces projectiles avaient été tirés.
Ces roquettes en provenance du Liban ont déclenché les sirènes d’alerte à Kiryat Shmona, Tel Hai, Kfar Yuval et Maayan Baruch.
Les communautés ont été largement évacuées depuis le 8 octobre.

Les hauts-responsables israéliens ont menacé de manière répétée d’entrer en guerre au Liban une fois que la campagne militaire actuellement en cours à Gaza – une campagne qui vise à détruire le Hamas – sera terminée, une offensive dont l’objectif serait de repousser le Hezbollah de la frontière avec l’État juif, conformément à ce que stipule la Résolution 1701 du Conseil de sécurité qui avait mis un terme à la Seconde guerre du Liban, en 2006.
Mardi, Gallant avait déclaré « qu’il viendra un moment où nous n’aurons plus de patience et une opération puissante visant à garantir la paix sur la frontière nord affectera aussi la métropole de Haïfa ».
Gallant avait discuté jeudi soir des tensions à la frontière pendant son entretien téléphonique avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.
Les États-Unis cherchent à négocier un accord diplomatique entre l’État juif et le Hezbollah afin de prévenir une guerre à grande échelle entre les deux parties.
L’envoyé américain Amos Hochstein doit arriver ce week-end en Israël pour évoquer les initiatives prises à cette fin. Cette visite intervient après un autre récent voyage dont l’objectif visait déjà à apaiser les tensions.
Hochstein avait participé aux pourparlers sur la démarcation des frontières maritimes entre Israël et le Liban en 2022.
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