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Gaza : Israël frappe le Hamas après plus de 60 attaques aux ballons incendiaires

Des hélicoptères de combat et des chars ont frappé des cibles après la menace de Gantz d'une riposte "puissante", évoquant des mesures plus dures après la fermeture des frontières

Photo d'illustration : Une boule de feu suite à une attaque israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, dans la matinée du 3 août 2020. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)
Photo d'illustration : Une boule de feu suite à une attaque israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, dans la matinée du 3 août 2020. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)

Des dispositifs incendiaires accrochés à des ballons et lancés depuis la bande de Gaza ont entraîné au moins 60 incendies sur l’ensemble de la journée de mardi dans le sud d’Israël, selon les pompiers. Les responsables ont fait savoir que les sinistres avaient été de petite ampleur mais qu’ils avaient toutefois entraîné des dégâts.

Les tensions se sont intensifiées sur la frontière avec Gaza ces derniers jours, avec des incendies causés par des ballons dans tout le sud de l’Etat juif. Le groupe terroriste du Hamas, qui gouverne la bande, a aussi menacé de tirs de roquettes, et il y a eu quelques échanges mineurs de coups de feu. Il n’y aurait pas eu de blessés.

« Dans le sud, le Hamas autorise les lancers continus de ballons incendiaires ou transportant des explosifs vers le territoire d’Israël », a commenté le ministre de la Défense Benny Gantz au cours d’une visite au siège du Commandement intérieur. « Nous ne sommes pas prêts à accepter cela et nous avons fermé en conséquence le poste-frontière de Kerem Shalom. Les membres du Hamas ont tout intérêt à cesser de perturber la sécurité et le calme en Israël. Et si cela n’est pas le cas, alors nous serons dans l’obligation de répondre, et de manière puissante. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également adopté un ton plein de menaces alors qu’il se trouvait sur la base aérienne de Hazor, dans le centre du pays. Il a accusé l’Iran d’être à l’origine des attaques aux ballons incendiaires à Gaza.

Capture d’écran d’une vidéo du Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant une visite sur la base aérienne de Hazor, le 11 août 2020. (Capture d’écran : Treizième chaîne)

« Je veux dire à toutes les forces iraniennes, notamment à Gaza, qu’il y aura un prix à payer qui sera très lourd pour ce terrorisme des ballons », a dit Netanyahu. « Nous ne le permettrons pas : nous passerons à l’action et le prix sera lourd. Nous l’avons fait dans le passé et nous le ferons aujourd’hui. »

Ces propos ont semblé faire référence au groupe terroriste du Jihad islamique, soutenu par la république islamique. Si Israël attribue au Hamas la responsabilité de toutes les attaques émanant de l’enclave côtière, l’Etat juif a renforcé ses efforts, l’année dernière, contre des cibles du Jihad islamique.

Les autorités ont fait savoir qu’elles se battaient contre un large incendie dans la région d’Eshkol, à proximité de la frontière avec Gaza, qui a nécessité l’évacuation d’un certain nombre de familles bédouines qui vivaient dans le secteur.

Incendies dans le sud d’Israël, le 11 août 2020. (Autorisation : Conseil régional d’Eshkol)

Quelques feux ont aussi été rapportés dans la zone dans la matinée de mardi. Lundi, une dizaine de sinistres ont été entraînés par des ballons de Gaza. Des informations ont par ailleurs fait état de bombes accrochées à des ballons qui ont explosé au-dessus de la ville de Sdérot.

En riposte, Israël a annoncé lundi la fermeture du poste-frontière de Kerem Shalom, interdisant le transit de tous les produits à l’exception des carburants, de l’aide humanitaire et alimentaire.

Mardi, le Hamas a qualifié la fermeture du poste-frontière d’action d’agression et de crime, ajoutant que l’Etat juif devrait en assumer « les conséquences et les répercussions ».

Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoun a indiqué que « l’usage de différents types et de certaines formes de combat pour exprimer la colère » était le résultat naturel du blocus israélien de la bande de Gaza.

La pratique du lancement de dispositifs incendiaires et explosifs depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien a été intermittente au cours des deux dernières années. Elle a connu une recrudescence depuis la fin de la semaine dernière.

Gantz, qui est Premier ministre d’alternance et qui a été chef d’Etat-major de l’armée au cours de la guerre de Gaza, en 2014, a vivement recommandé dans le passé d’adopter des actions plus dures pour dissuader ces attaques, sans pour autant préciser la nature de ces opérations.

Le ministre de la Défense Benny Gantz, à droite, lors d’une visite pour superviser un centre de commandement du Front intérieur, le 11 août 2020. (Porte-parole de l’armée)

Gantz s’était rendu au Commandement intérieur pour y voir l’évolution de l’établissement d’un centre militaire qui sera chargé de superviser l’épidémie de coronavirus. L’armée aura la responsabilité du suivi épidémiologique et aura pour mission d’entrer en contact avec les personnes ayant été exposées à des porteurs du coronavirus. Ce centre de commandement devrait commencer ses activités sur Internet d’ici quelques jours.

Mardi soir, l’armée a démenti des informations parues dans les médias palestiniens qui avaient affirmé que des soldats israéliens avaient ouvert le feu vers un groupe de jeunes hommes palestiniens du camp d’al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza.

Le site Safa News, lié au Hamas, a publié une séquence non-datée de cet incident, montrant les lanceurs de ballons s’accroupissant au sol alors que des coups de feu résonnent en arrière-plan.

La chaîne publique Kan a ultérieurement diffusé des images d’un système laser chargé d’intercepter les ballons déployés à proximité de la frontière avec Gaza. Il est difficile de dire pour le moment si ce système est d’ores et déjà opérationnel.

Les responsables des communautés situées à proximité de l’enclave palestinienne ont demandé au gouvernement et aux militaires de passer à l’action face aux ballons incendiaires et explosifs.

« Nous n’avons aucun moyen de dissuasion contre Gaza. Un Palestinien sur le point de lancer un ballon devrait être amené à réfléchir cent fois avant de le faire, mais il n’y pense pas parce qu’il est très conscient de l’absence de réaction claire », a commenté Ofer Lieberman, directeur de l’agriculture au Kibbutz Nir Am, près de la frontière avec Gaza.

Par le passé, Israël a mené des raids aériens contre des lanceurs de ballons présumés et les militaires – qui doivent en outre gérer les menaces sur la frontière nord – semblent s’inquiéter d’une éventuelle escalade des violences à la frontière avec Gaza.

Si le gouvernement israélien explique tenir le Hamas pour responsable de toutes les violences en provenance de la bande de Gaza, les groupes de défense des droits de l’Homme qualifient la fermeture des postes-frontières avec Gaza de sanction collective.

Le groupe des droits de l’Homme Gisha a émis mardi un communiqué disant que la fermeture de Kerem Shalom était « inopportune et illégale », tout en condamnant les attaques aux ballons.

Kerem Shalom est le seul poste-frontière commercial entre l’Etat juif et la bande de Gaza.

Les tensions survenues sur le long de la frontière se sont élevées au cours de la semaine dernière, apparemment en réponse au retard accumulé dans la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu en cours entre le Hamas, le groupe terroriste à la tête de la bande de Gaza, et le gouvernement israélien.

Des informations ont fait savoir, mardi, qu’Israël était intervenu auprès du Qatar pour que ce dernier continue à envoyer des liquidités à Gaza, une tentative d’apaiser les tensions avec l’organisation terroriste.

L’AFP a contribué à cet article.

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