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GB : à la PalExpo, on fait du bowling BDS et on « décolonise la Palestine »

En vue d'un événement pro-Palestine, un groupe d'avocats britanniques exhorte les propriétaires allemands du site d'accueil à l'annuler, en vertu d'une résolution anti-BDS

Des participants à la Palestine Expo 2017 à Lodnres écrivent sur un mur pour dénoncer "l'apartheid" israélien. Crédit : capture écran/YouTube)
Des participants à la Palestine Expo 2017 à Lodnres écrivent sur un mur pour dénoncer "l'apartheid" israélien. Crédit : capture écran/YouTube)

LONDRES — Un événement pro-Palestiniens de deux jours organisé dans la capitale ce week-end – présenté par les organisateurs comme le plus grand d’Europe – a déclenché les protestations de groupes locaux de défense des Juifs et d’Israël.

Prévue les 6-7 juillet prochains,  la Palestine Expo avait attiré plus de 15 000 visiteurs lors de sa dernière édition il y a deux ans. Elle est accusée par ses détracteurs d’être « un immense festival de haine et propagande contre Israël » et de promouvoir le mouvement BDS.

Le malaise suscité est tel qu’un groupe d’avocats britanniques soutenant Israël ont écrit aux trois propriétaires allemands du centre d’exposition londonien qui accueillera l’événement, exhortant à son annulation.

Dans leurs courriers, les Avocats pour Israël britanniques avertissent le Deutsche Finance Group, le Versicherungskammer Bayern Group et la Bayerische Versorgungskammer que l’événement organisé au London Olympia contrevient à la résolution adoptée le mois dernier par le Parlement allemand qui « condamne les arguments et les méthodes du mouvement comme antisémites ».

« En autorisant l’Olympia London à maintenir la tenue de l’événement, vous prendrez part à la promotion d’un immense festival de haine et de propagande contre Israël, et à la promotion du BDS », écrivent les avocats.

Le groupe allègue que Friends of Al Aqsa (« Les amis d’Al Aqsa »), les organisateurs de la Palestine Expo, sont « de grands promoteurs » du mouvement BDS et « étroitement liés au groupe terroriste du Hamas ».

Le Centre de renseignements et d’informations sur le terrorisme Meir Amit, basé en Israël, décrit Friends of Al Aqsa comme « une organisation britannique pro-Hamas… qui prône l’élimination d’Israël ».

La lettre des Avocats pour Israël note également qu’Ismail Patel, fondateur de Friends of Al Aqsa, a déclaré lors d’un rassemblement pendant la guerre de Gaza en 2009 : « Le Hamas n’est pas une organisation terroriste. La raison pour laquelle ils détestent le Hamas, c’est parce qu’ils refusent d’être asservis, occupés par l’État d’Israël, et nous saluons le Hamas pour sa résistance à Israël ».”

Ismail Patel nie être un soutien du Hamas. Interrogé par le Jewish Chronicle lors de l’édition 2017 de la Palestine Expo, il a indiqué que son soutien pour le groupe tournait autour d’un discours qu’il avait prononcé à Trafalgar Square lors d’une manifestation de 2009 contre la guerre de Gaza.

« Pour paraphraser mon discours, j’ai affirmé que le Hamas défendait le peuple de Gaza et sans eux Israël les auraient annihilés. Vous ne me verrez pas soutenir le Hamas avant et après ce discours », aurait-il assuré. Il a également suggéré que le Hamas était coupable de « choses terribles » dans son histoire.

Friends of Al Aqsa ne cache pas son soutien au BDS, estimant que celui-ci tente de mobiliser « une condamnation internationale de la politique d’apartheid d’Israël qui doit se manifester par le boycott d’Israël ». Il a organisé une campagne, Check the Label (Vérifiez l’étiquette), invitant les consommateurs à ne pas acheter de dattes israéliennes ; a appelé à la fin des ventes d’armes britanniques à l’État juif et les musiciens et la BBC à boycotter l’Eurovision organisé en mai à Tel Aviv.

Les avocats britanniques estiment que de tels boycotts « contreviennent à la résolution du Bundestag [le mois dernier] « .

Ils ont également souligné ce qu’ils considèrent comme des « intervenants et activités anti-Israël ». L’événement comprend des installations interactives où les visiteurs sont invités à « tenter de renverser l’apartheid dans une partie de bowling BDS », à voir la chambre d’un enfant palestinien après une descente nocturne de l’armée israélienne et à découvrir un service des urgences à Gaza.

« Découvrez comment vous pouvez interagir avec votre famille autour d’un repas quand le mur de l’Apartheid traverse la table à manger », invite le site internet de la Palestine Expo. « Un symbole de la façon dont les familles sont séparées par le mur ».

Parmi les sujets qui seront débattus lors de la conférence : le BDS, le « blocus » de Gaza, « la décolonisation de la Palestine » et « l’État d’apartheid israélien ».

L’expo pourrait être interdite en Allemagne

Les Avocats pour Israël avancent dans leur lettre « Le contenu de nombreuses expositions et discussions sont, comme décrites dans la résolution 19/10191 du [Bundestag] : ‘les déclarations et mauvais traitements formulés comme des critiques supposées de la politique de l’État d’Israël, mais expriment en fait la haine des Juifs et de leur religion' ».

D’après un communiqué des Avocats pour Israël (UKLFI), le Deutsche Finance Group vient de réagir en contactant ses partenaires financiers, dont le fonds d’investissement privé Yoo Capital basé sur les investissements, pour s’assurer que l’exposition ne fasse pas la promotion du BDS. Yoo Capital serait en discussions avec le Jewish Leadership Council britannique [Conseil des organisations juives]. (Yoo Capital n’a pas répondu à notre demande de commentaire.)

L’UKLFI a pour objectif de faire annuler l’événement, mais reconnaît que cela pourra s’avérer difficile aussi peu de temps avant. « Le plan B », dit le groupe, c’est de faire retirer les éléments anti-Israël et BDS de l’exposition.

D’après le communiqué de presse de l’UKLFI, le Deutsche Finance Group a indiqué à Eugen Balin, un avocat allemand travaillant avec le groupe : « Nous voudrions vous assurer qu’en tant que Deutsche Finance Group, nous condamnons fortement l’antisémitisme, les appels au boycott d’Israël ou la remise en cause de l’existence d’Israël ». La société d’investissement fait savoir qu’elle travaille avec des investisseurs israéliens sur des projets immobiliers dans le monde entier et ajoute « {qu’] en tant qu’entreprise allemande, nous sommes conscients de notre responsabilité historique ». Le groupe financier a clamé ne pas être au courant que l’Olympia accueillait la PalExpo avant de recevoir la lettre de l’UKLFI.

Le porte-parole du Deutsche Finance, d’après l’UKLFI, lui a également assuré que, s’il est peut-être trop tard pour annuler l’événement de cette année, des vérifications plus poussées seront réalisées à l’avenir.

Au programme

Parmi les intervenants figureront notamment le député de Hadash-Taal, Yousef Jabareen ; le député sud-africain, Zwelivelile Mandela — petit-fils de Nelson Mandela ; le journaliste israélien et écrivain, Gideon Levy, et l’universitaire Ilan Pappe.

Sur les prospectus et autres supports promotionnels de l’événement, on peut lire qu’il s’agit « [d’] une expérience unique, qui célèbre fièrement l’art, l’histoire et la culture palestiniens tout en encourageant le débat et le militantisme au Royaume-Uni ».

Un certain nombre de membres du Parti travailliste britannique doivent également intervenir ce week-end, dont le député de Londres, Andy Slaughter ; Julie Ward, membre du Parlement européen ; Huda Elmi du Comité national exécutif du parti et les candidats parlementaires Faiza Shaheen et Steven Saxby.

Commentant leur participation, Jennifer Gerber, directrice des Amis travaillistes d’Israël (Labour Friends of Israel), estime que, « Plutôt que célébrer la culture, l’histoire et les arts palestiniens, la Palestine Expo diabolise et délégitime le seul État juif du monde ».

« Les députés travaillistes, les députés européens, les candidats parlementaires et les membres du Comité national exécutif ne devraient pas prendre part à un événement qui promeut pernicieusement le mouvement BDS qui ne fait absolument rien pour apporter la paix au Moyen-Orient », ajoute Jennifer Gerber.

Le député Andy Slaughter n’a pas souhaité commenter.

Les Amis travaillistes d’Israël, un groupe controversé que ses détracteurs accusent de nier que le Parti travailliste a un problème d’antisémitisme, est répertorié comme un soutien de la conférence. Leah Levane, la coprésidente du groupe, s’exprimera lors d’une session intitulée « Grande-Bretagne, sionisme et résistance juive à Israël ». Son secrétaire, Glyn Secker, qui avait été filmé le mois dernier en train de dire à une manifestation pro-Palestine que les Juifs étaient « dans le caniveau » et « en train de crier au loup » au sujet de l’antisémitisme dans le Parti travailliste, devait également participer à la session.

Les autres organisations soutenant l’événement comprennent le plus grand syndicat britannique, Unite. Très à gauche, il l’est férocement. Les syndicats PCS, CWU et TSSA lui ont également apporté leur soutien.

Les organisateurs de la conférence suggèrent que la Pal Expo donnera également l’occasion aux délégués de « prendre part et de découvrir la culture et l’héritage riches de la Palestine et de son peuple ». Au programme également : des ateliers pour jouer de la darbouka et faire du café bédouin palestinien, ainsi que de la danse avec les groupes palestiniens Hakaya et Fatafeet, un « hub tech » et un « village pour enfants » avec « des activités amusantes et captivantes qui permettent aux enfants d’en savoir plus sur la Palestine ».

L’Histoire vouée à se répéter ?

Michael McCann, directeur du groupe de campagne Israel Britain Alliance, a étiqueté l’événement de « perversion de l’histoire, enveloppée dans de multiples tromperies, au sein d’une machine de propagande qui maintient les dirigeants palestiniens dans leur vie luxueuse et laisse les Palestiniens ordinaires dans la pénurie ».

« Chaque aspect de leur ‘exposition’ ignore l’actualité, que les Palestiniens ne manquent jamais une opportunité de manquer une opportunité et qu’ils leur manquent un leader avec le courage requis pour conclure la paix avec Israël », déplore Michael McCann, un ancien député travailliste.

« Il est profondément triste qu’en 2019, beaucoup se laisseront trompés par cette célébration plutôt malsaine d’une victimisation auto-infligée », ajoute-t-il.

Des manifestants pro-palestiniens protestent contre une visite prévue du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l’extérieur des portes de Downing Street à Londres le 9 septembre 2015. (Crédit : AFP PHOTO / JUSTIN TALLIS)

La Campagne contre l’antisémitisme a souligné des faits qui se seraient produits pendant la Palestine Expo de juillet 2017.

« Lors de la dernière Palestine Expo, nous avons vu des intervenants porter des accusations à l’égard de lobbies juifs présumés, affirmant que les Juifs étaient en fait des imposteurs qui ne sont pas juifs du tout, et suggérant qu’il était injuste d’étiqueter de terroristes des groupes qui tentent de massacrer des Juifs dans le monde entier », a indiqué un porte-parole.

« Les visiteurs n’étaient pas mieux, ils clamaient que les Juifs dirigent le monde en secret, et un enfant a même été déguisé en terroriste. Il est plus qu’inquiétant que l’Olympia ait décidé d’autoriser à nouveau cet événement », a-t-il ajouté.

Le gouvernement britannique aurait envisagé d’interdire l’édition 2017, qui était organisée au Queen Elizabeth II Center de Westminster, en raison d’inquiétudes sur d’éventuels liens entre les organisateurs et le Hamas.

Pour sa part, le site web de Friends of Al Aqsa indique être « préoccupé par la défense des droits humains des Palestiniens et par la protection du sanctuaire sacré d’al-Aqsa à Jérusalem », et qu’il poursuit ses objectifs par « tous les moyens pacifiques, légaux et démocratiques possibles ».

Le représentant de Dudley North, Ian Austin. (Crédit : parlement du Royaume-Uni)

Le député indépendant, Ian Austin, qui a quitté le Labour plus tôt cette année en raison de l’échec du parti à s’attaquer à l’antisémitisme, s’est interrogé sur l’efficacité d’une telle exposition de masse. « En quoi cela contribue à la résolution du conflit israélo-palestinien ? » demande-t-il. « Les campagnes de boycott et les sanctions ou les campagnes ‘[d’]apartheid israélien’ ne font qu’éloigner les deux camps l’un de l’autre ».

« Ce que la Grande-Bretagne doit faire », estime le parlementaire, c’est développer des liens plus étroits avec Israël et l’Autorité palestinienne, promouvoir le développement économique, le commerce et les investissements en Cisjordanie, la reconstruction et la démilitarisation de Gaza et apporter son soutien aux groupes œuvrant pour le rapprochement entre Israéliens et Palestiniens ».

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