Giuliani : Soros veut détruire le gouvernement en raison de son « passé tordu »
L'avocat de Trump estime que Black Lives Matter devrait être qualifiée d'"organisation terroriste" ; George Soros est la cible régulière d'antisémitisme et de théories du complot
Rudy Giuliani, l’avocat personnel du président américain Donald Trump, a affirmé dans une interview que George Soros cherche à détruire le gouvernement.
L’ancien maire de New York a fait référence au « passé tordu » du milliardaire juif et survivant de la Shoah en condamnant ses dons à Black Lives Matter.
« C’est une organisation illégale et leur intention est de renverser notre gouvernement », a déclaré lundi l’ancien maire de New York lors d’une apparition sur la chaîne d’information Fox, dans une interview sur « L’histoire avec Martha MacCallum ».
« Le président devrait les déclarer organisation terroriste nationale et alors peut-être que nous pourrons empêcher Soros de leur donner 150 millions de dollars. Soros a l’intention de détruire notre gouvernement pour une raison qui lui est étrangère et qui remonte à son passé tordu ».
On ne sait pas très bien ce que Giuliani entendait par « passé tordu », mais une théorie conspirationniste populaire affirme que Soros a collaboré avec les nazis ou les a aidés. Alors qu’il était enfant pendant la Shoah, il s’est caché à Budapest avec un chrétien qui a inventorié les maisons des Juifs et l’a parfois accompagné, bien qu’il n’ait personnellement confisqué aucun bien, selon Emily Tamkin, auteur d’un livre sur l’homme d’affaires.

Il a ensuite reçu l’ordre de faire des courses pour le Judenrat, le conseil juif que les nazis ont forcé à travailler pour eux, mais qui n’a pas rassemblé les Juifs pour la déportation.
Ce survivant de la Shoah, né en Hongrie, est un donateur de gauche pour les démocrates et d’autres causes progressistes et pro-démocratiques aux États-Unis et en Europe. Il a soutenu des organisations de gauche en Israël, dont certaines très critiques à l’égard du gouvernement et d’autres qui soutiennent le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions. Il est souvent la cible de théories complotistes d’extrême droite sur le contrôle du monde par les Juifs.
Certains républicains et conservateurs plus traditionnels ont accusé Soros, souvent sans preuves, de tirer les ficelles des fonctionnaires du gouvernement et d’être la main secrète derrière divers développements.
En décembre, Giuliani a déclaré au New York Magazine que « Soros n’est guère un Juif. Je suis plus juif que Soros… Il n’appartient pas à une synagogue, il ne soutient pas Israël, c’est un ennemi d’Israël ».