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À L'ONU, UNE EX-OTAGE DEMANDE LA LIBÉRATION DES DERNIERS OTAGES DE GAZA

Hamas : Il y a accord sur la libération « simultanée » de 4 otages tués et de prisonniers palestiniens

L'accord est confirmé par un responsable israélien, selon lequel les dépouilles seront restituées ce mercredi et le cessez-le-feu prendra fin faute d'autres libérations avant le 8 mars

Un membre armé du groupe terroriste du Hamas marche devant des véhicules de la Croix-Rouge internationale à leur arrivée à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, pour recevoir trois otages israéliens libérés le 22 février 2025. (Crédit : Bachar Taleb/AFP)
Un membre armé du groupe terroriste du Hamas marche devant des véhicules de la Croix-Rouge internationale à leur arrivée à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, pour recevoir trois otages israéliens libérés le 22 février 2025. (Crédit : Bachar Taleb/AFP)

Le Hamas et Israël sont parvenus à un accord en vue de la libération de la dépouille de quatre otages israéliens et de 602 prisonniers de sécurité palestiniens, ont déclaré mardi soir le groupe terroriste et un responsable israélien, décision de nature à mettre fin à l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations et qui risquait d’emmener dans sa chute l’accord de cessez-le-feu en plusieurs phases avant même la fin de sa toute première phase.

« Un accord a été conclu pour régler la question du report de la libération des prisonniers palestiniens supposés être libérés dans le dernier groupe », a déclaré le Hamas par voie de communiqué. « Ils seront libérés en même temps que les corps des prisonniers [otages] israéliens dont le transfert a été convenu au titre de la première phase, en plus d’un nombre équivalent de femmes et d’enfants palestiniens. »

Le responsable israélien qui a confirmé l’accord a déclaré que la libération se ferait par l’intermédiaire de l’Égypte ce mercredi, bien que d’autres informations indiquent qu’elle n’aurait pas lieu avant jeudi.

Israël aurait en effet dû libérer ces prisonniers palestiniens samedi, mais il a refusé de le faire en raison du non-respect de l’accord par le Hamas au moment du retour de la dépouille des trois membres de la famille Bibas et de la propagande employée lors des libérations d’otages au titre de la première phase.

Mardi, un responsable israélien a déclaré au Times of Israel que le Hamas avait accepté de ne pas organiser de cérémonies au moment de la libération des quatre otages tués, mais que pareilles assurances avaient été données avant la libération de la famille Bibas et du corps d’Oded Lifshitz, sans être tenues, raison pour laquelle Jérusalem a refusé de libérer les prisonniers palestiniens avant celle des otages.

Selon le Hamas, l’accord a été conclu à l’issue de réunions que sa délégation dirigée par Khalil al-Hayya a tenues au Caire avec les autorités égyptiennes.

« La délégation du Hamas a réaffirmé sa position sur la nécessité d’une adhésion pleine et précise à tous ses termes et étapes », a ajouté le communiqué de l’organisation terroriste.

Khalil al-Hayya, du Hamas, lors d’une interview à Istanbul, le 24 avril 2024. (AP Photo/Khalil Hamra, fichier)

Malgré l’annonce de l’accord, l’avenir du cessez-le-feu et de l’accord de libération des otages demeure incertain.

L’accord en trois étapes, conclu le mois dernier, a mis fin à quelque 15 mois de combats déclenchés par l’invasion d’Israël par le Hamas, le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes ont tué plus de 1 200 personnes et fait 251 otages.

Selon cet accord, le Hamas doit libérer tous ses otages et Israël, des milliers de prisonniers palestiniens de sécurité – dont des centaines qui purgent des peines à perpétuité –, sans oublier la fin des combats dans la bande de Gaza, le tout suivi de négociations pour une « paix durable » et le retrait de Tsahal de l’enclave.

Une fois rendus les derniers otages pressentis pour une libération au titre de la première phase, explique un responsable israélien, le Hamas aura trois options. Il pourra accepter les conditions d’Israël – désarmement, exil de ses dirigeants et renonciation à toute forme de contrôle civil sur Gaza –, ce après quoi Israël passera à la deuxième phase de l’accord, avec la libération de tous les otages et la fin de la guerre. Le Hamas pourrait également continuer à libérer des otages et prolonger le cessez-le-feu. Ou, explique le responsable au Times of Israel, le Hamas pourrait aussi choisir la fin du cessez-le-feu, ce qui signerait le retour à la guerre totale.

« Ce serait différent » des combats passés, du temps de l’administration Biden, ajoute le responsable. « Un nouveau ministre de la Défense, un nouveau chef d’État-major, toutes les armes dont nous avons besoin, et une légitimité totale, à cent pour cent, de la part de l’administration Trump. »

« Les portes de l’enfer seront ouvertes, comme on dit », ajoute le responsable.

Des soldats israéliens travaillent sur leur char dans le sud d’Israël, avec une vue de la bande de Gaza en arrière-plan, le 11 février 2025. (AP Photo/Ariel Schalit)

La première phase de l’accord, cessez-le-feu compris, prend fin ce samedi.

Après la libération des corps jeudi, Israël donnera au Hamas un peu de temps pour décider de la prochaine étape, souligne le responsable. Mais s’il n’y a pas de nouvelle libération d’otages d’ici samedi prochain, 8 mars, signe de poursuite de la première phase, alors Israël considérera que le cessez-le-feu sera fini.

Israël s’attend à ce que l’envoyé spécial américain Steve Witkoff se rende en Israël dans les prochains jours, après le report de son déplacement qui aurait dû commencer aujourd’hui mercredi. « Il attend que les choses mûrissent un peu », explique le responsable.

Lors d’un événement à Washington organisé par l’American Jewish Committee, Witkoff a déclaré mercredi que les négociateurs israéliens se rendraient au Qatar ou en Égypte cette semaine pour des discussions sur l’accord.

« Nous faisons des progrès. Israël envoie une équipe en ce moment-même », a déclaré Witkoff.

Witkoff a ajouté que l’objectif de ces nouvelles négociations était de « mettre la phase deux sur les rails et d’avoir une libération d’otages de plus – nous pensons que c’est tout à fait possible ». Il a indiqué qu’il se joindrait « peut-être » aux négociations dimanche « si tout se passe bien ». Il avait évoqué un déplacement dans la région cette semaine, dont le site d’information Axios justifie le report par les négociations menées par les États-Unis pour trouver une fin négociée à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, arrive pour une conférence de presse avec le président américain et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche à Washington, le 4 février 2025. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds / AFP)

Witkoff avait déclaré dimanche matin qu’il effectuerait un déplacement dans la région ce mercredi pour évoquer la prolongation de la première phase de l’accord entre Israël et le Hamas, et pour discuter d’une deuxième phase.

Ces derniers jours, il s’est entretenu du sujet à Washington avec le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qui a l’oreille du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Les ex-otages se battent pour obtenir la libération de ceux qui restent

Pendant ce temps, quatre ex-otages libérés de fraiche date ont écrit à Netanyahu pour lui demander que son gouvernement « ramène les pères à leurs enfants ». Dans cette lettre, Or Levy, Sagui Dekel-Chen, Ofer Calderon et Tal Shoham expliquent « Nous ne sommes pas les seuls à avoir traversé des difficultés et des bouleversements durant cette période. Nos familles et nos enfants ont souffert [et souffrent encore] de traumatismes et, tout le temps de notre captivité, de fortes incertitudes et d’une tristesse sans fin. »

« Ce qu’ils ont subi en notre absence est grave », ont expliqué les quatre hommes, ajoutant que leurs enfants avaient désormais besoin d’une « rééducation sur le long terme et d’une aide permanente » pour guérir.

Ils ont rappelé que pour certaines familles – comme celle de Shoham – le traumatisme était encore aggravé par le fait que leurs enfants avaient eux aussi été pris en otage et libérés à la faveur de la trêve de novembre 2023, mais pas leur père. D’autres, ont-ils dit, ont été témoins des « atrocités » commises le 7 octobre 2023 et sont aujourd’hui « obligés de vivre la douleur de la libération sans cesse reportée de leur père otage ».

« L’État d’Israël doit donner la priorité au bien-être des enfants et des familles, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les pères otages, dont certains sont morts… soient renvoyés dans les plus brefs délais », peut-on encore lire dans la lettre.

Des Israéliens participent à un rassemblement appelant à la libération des Israéliens retenus en otage par des terroristes du Hamas à Gaza, sur la Place des Otages à Tel Aviv, le 22 février 2025. (Avshalom Sassoni/Flash90)

Ils affirment enfin que les enfants d’otages méritent une réponse claire « à la question fondamentale : ‘Où est papa ?’ » « C’est le moins que l’on puisse faire pour nous », ont-ils écrit. « C’est le fondement de la solidarité, de l’empathie et du respect que nous devons à la génération de demain. »

Mercredi toujours, Noa Argamani, qui a été secourue de la captivité aux mains du Hamas en juin 2024, a pris la parole lors de la session mensuelle du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au conflit israélo-palestinien pour demander à ses membres de tout faire pour la libération des dermiers otages.

« J’ai été kidnappée par des terroristes du Hamas le 7 octobre au festival de musique Nova avec mon partenaire, Avinatan Or », a-t-elle commencé à dire en sortant une photo de son partenaire, toujours otage de Gaza. « Nous avons été emmenés de force à Gaza, nous avons été séquestrés dans la peur et on nous a fait vivre un cauchemar. »

« Au bout de 8 mois de captivité, j’ai été secourue par des soldats israéliens. Être ici aujourd’hui est un miracle », a-t-elle poursuivi. « Je suis ici aujourd’hui pour vous dire que nous n’avons plus le temps. Au moment où je vous parle, il y a encore 63 otages qui vivent un cauchemar. »

« Nous ne pouvons pas continuer à vivre sans eux », a-t-elle expliqué au Conseil. « L’accord doit aller à son terme… Mon partenaire, comme nombre d’autres otages, ne sont en effet libérables que dans la deuxième phase de cet accord. »

L’ex-otage Noa Argamani dépose une photo de son partenaire captif Avinatan Or sur le bureau au moment de prendre la parole devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 25 février 2025. (Capture d’écran, ONU)

En demandant l’aide de la communauté internationale, Argamani a rappelé qu’elle parlait de « personnes innocentes arrachées à leur lit, à une soirée dansante, à leur vie simple, pour leur faire vivre un véritable enfer ».

« Pas besoin que je vous parle de Kfir, 9 mois, d’Ariel, 4 ans, ou de leur mère Shiri. Une mère et ses bébés ont été brutalement assassinés en captivité. Un crime impensable. Inimaginable. Mais c’est pourtant bien ce qui est arrivé », a-t-elle déploré.

« Je sais ce que c’est que d’être abandonnée, ou de voir d’autres otages retrouver leurs familles », a déclaré Argamani, l’une des rares femmes à ne pas avoir été libérées lors de la trêve d’une semaine en novembre 2023.

« A Gaza, j’ai été détenue avec deux petites filles, Hila Rotem et Emily Hand. À l’époque, Emily avait 8 ans et Hila, 12 », a-t-elle expliqué. « Il m’a fallu être courageuse, pas seulement pour moi-même, mais aussi pour les filles. »

« Hila et Emily ont toutes deux été libérées dans le cadre de la première prise d’otages au bout de 50 jours. Je les ai regardées, ainsi que deux autres femmes qui avaient été avec moi en captivité, rentrer chez elles, auprès de leurs proches, alors que je restais là-bas… Je ne peux pas vous expliquer ce que l’on ressent alors. »

« Ce que je peux vous dire, c’est que c’est exactement ce que ressentent les otages aujourd’hui. L’impression d’être abandonnés par le monde entier », a-t-elle ajouté.

Elle a raconté comment, plus tard lors de sa captivité, elle avait été détenue avec Yossi Sharabi et Itay Svirsky, tous deux tués à Gaza – Sharabi lors d’une frappe de Tsahal, et Svirsky par ses ravisseurs.

« Nous étions en zone de guerre, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’était terrifiant, chaque jour, chaque seconde », a-t-elle dit en rappelant avoir entendu les cris de Sharabi, puis le silence, après que la frappe de Tsahal a fait pleuvoir des décombres sur eux.

« À partir de là, je me suis retrouvée seule », a déclaré Noa.

Yossi Sharabi, à gauche, et Itay Svirsky, à droite, ont été pris en otage par des terroristes le 7 octobre au kibboutz Beeri. Le kibboutz a annoncé leur mort en captivité à Gaza le 16 janvier 2024. (Autorisation)

Elle a demandé au Conseil de « travailler pour la lumière, contre les ténèbres » en ajoutant que « faute d’action immédiate, davantage d’innocents seraient tués ».

« Ce qui m’a tenue en vie, en captivité, et aujurd’hui encore, c’est une chose que me disait ma mère : « Sois gentille ».

« Donc, ici-même, permettez-moi de terminer avec cela », a déclaré Noa. « Soyez gentils les uns avec les autres, et s’il vous plaît, ramenez-les tous à la maison maintenant. »

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 63 otages, dont 62 des 251 enlevés par les terroristes dirigés par le Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux figurent les corps d’au moins 36 morts confirmés par l’armée israélienne.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 30 otages – 20 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais – et les corps de quatre prisonniers israéliens tués – Shiri, Ariel et Kfir Bibas et Oded Lifshitz – dans le cadre d’un cessez-le-feu commencé en janvier.

Le groupe terroriste a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine, fin novembre 2023, et quatre otages ont été libérés avant cela, dans les premières semaines de la guerre.

Huit otages ont été secourus vivants par des soldats, sans oublier les corps de 41 personnes qui ont été retrouvés – trois d’entre eux tués par erreur par l’armée israélienne en tentant d’échapper à leurs ravisseurs – et le corps d’un soldat tué en 2014. Le corps d’un autre soldat tué en 2014, le lieutenant Hadar Goldin, est toujours détenu par le Hamas et figure au décompte des 63 otages.

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