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Hassan Nasrallah salue l’accord sur la frontière maritime entre Israël et le Liban

Le chef du groupe terroriste du Hezbollah dit que la "résistance", les menaces à l'encontre d'Israël et les drones du groupe ont incité l'État juif à accepter l'accord

Hassan Nasrallah, chef du groupe terroriste libanais du Hezbollah, lors d'un discours télévisé pour la commémoration chiite d' Arbaeen, le 17 septembre 2022. (Crédit : Twitter/Capture d'écran)
Hassan Nasrallah, chef du groupe terroriste libanais du Hezbollah, lors d'un discours télévisé pour la commémoration chiite d' Arbaeen, le 17 septembre 2022. (Crédit : Twitter/Capture d'écran)

Le leader du groupe terroriste du Hezbollah a salué avec prudence l’accord conclu entre Israël et le Liban, un accord qui met un terme à un conflit de longue date portant sur les frontières maritimes séparant les deux pays. Il a affirmé que « la résistance » affichée par son organisation avait aidé à pousser Israël à conclure ce pacte.

Le Hezbollah avait menacé l’État juif de manière répétée pendant les négociations, lançant également plusieurs drones vers la plateforme offshore installée par l’État juif aux abords du gisement de gaz de Karish.

« Ce soir, nous n’émettrons pas de menace. Ce soir, il n’y aura que de la joie et des applaudissements », a dit Nasrallah pendant un discours télévisé, ajoutant que le Hezbollah « restera en alerte » jusqu’à la signature de l’accord.

« Nous n’avons pas besoin de lancer des drones ou de faire des manœuvres parce que notre objectif était que l’ennemi comprenne que la résistance est sérieuse », a-t-il déclaré.

Le chef terroriste a ajouté que « Israël craint davantage la guerre que ce n’est le cas des Libanais ».

Mardi matin, les deux pays avaient annoncé qu’ils acceptaient la proposition américaine qui leur était faite concernant la détermination de leurs frontières respectives en mer Méditerranée – la toute première à ainsi être délimitée d’un commun accord par Israël et le Liban. Les deux pays n’entretiennent pas de relation diplomatique et ils sont théoriquement en guerre.

S’il est ratifié par les deux gouvernements, cet accord mettra fin à un conflit déjà ancien qui portait sur une zone de quelque 860 kilomètres carrés en mer Méditerranée qui couvre les gisements gaziers de Karish et de Cana.

Au cours des derniers mois, le Hezbollah avait menacé de frapper Israël si l’État juif commençait à lancer des activités d’extraction de gaz dans le champ de Karish. Au mois de juillet, le groupe terroriste avait lancé plusieurs drones vers ce gisement, des drones qui avaient été abattus par l’armée israélienne.

Un drone qui, selon l’armée israélienne, a été lancé par le groupe terroriste du Hezbollah libanais, vu peu avant d’être intercepté par un avion de chasse israélien au-dessus de la mer Méditerranée, le 2 juillet 2022. (Crédit : Armée israélienne)

Nasrallah a rejeté, lundi, les affirmations faites par certains responsables Israéliens qui avaient déclaré que le Hezbollah avait cherché à saboter l’accord, ajoutant qu’il n’était pas en conflit avec les responsables libanais qui ont estimé que l’accord avait répondu à leurs revendications.

« Nous ne nous intéressons qu’aux travaux d’extraction pétrolière et gazière dans les eaux libanaises et notre positionnement sur les démarcations est connu », a dit Nasrallah, qui a précisé qu’il ne reconnaissait pas la frontière d’Israël.

Le Liban connaît actuellement une crise financière historique et le pays espère que l’exploitation du gaz l’aidera à sortir de ce marasme, même si les bénéfices de l’accord, pour le pays, ne devraient se faire ressentir que dans plusieurs années.

L’opposition israélienne, avec à sa tête l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, a estimé que l’accord était « une capitulation » devant le Hezbollah. Netanyahu a déclaré, mardi, que l’accord s’apparentait à « une reddition historique ».

Une accusation qui a été rejetée par le ministre de la Défense, Benny Gantz, qui a déclaré qu’Israël « n’avait jamais abandonné et n’abandonnera pas ne serait-ce qu’un millimètre de sa sécurité ».

Un haut-responsable israélien proche des négociations a fait savoir aux journalistes, mardi, que l’accord prévoyait que la frontière maritime marquée par des bouées qui avait été établie par l’État juif en l’an 2000 à cinq kilomètres de la côte de Rosh Hanikra serait reconnue par des deux parties dans le cadre d’un statu-quo convenu. Le Liban ne sera pas autorisé à faire de nouvelles revendications concernant cette frontière à moins qu’un nouvel accord soit signé entre les deux pays.

Après les bouées, la frontière israélienne suivra l’extrémité sud du secteur disputé entre les deux pays qui est connu sous le nom de Ligne 23, a poursuivi l’officiel.

Carte illustrant les revendications sur la frontière maritime entre Israël et le Liban. (Crédit : AFP)

Le Liban pourra ainsi bénéficier des avantages économiques du secteur situé au nord de la ligne 23 – y-compris du gisement gazier de Cana. Toutefois, le haut-responsable israélien qui a donné aux journalistes les détails de l’accord a précisé que Jérusalem recevrait une compensation pour avoir cédé une partie de ses droits sur Cana, et notamment la reconnaissance du statut israélien de ces eaux. L’indemnisation qui sera versée à Israël sera déterminée lors de négociations avec la compagnie française TotalEnergies, en charge des travaux de forage et d’exploitation dans le champ de Cana.

Israël recevra également une lettre de garantie de la part des États-Unis soulignant l’engagement de Washington en faveur des droits sécuritaires et économiques du pays, au cas où le Hezbollah ou un tiers échoue à respecter les dispositions de l’accord, selon le haut-responsable qui a ensuite précisé que ce dernier contribuera à la stabilité sur la frontière et qu’il réduira la dépendance financière du Liban face à l’Iran.

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