Hawaï et sa communauté juive
L’île de Hawaï accueille une communauté juive diversifiée, éclectique et amoureuse de son mode de vie
Entre tradition juive et mode de vie hawaïen, la communauté juive locale surfe sur une vague de bonheur malgré certaines difficultés notamment économiques.
Les coutumes juives se sont mélangées aux coutumes locales.
L’état d’esprit propre à la communauté juive hawaïenne est traduit par le terme « Shaloha », une contraction du mot hébreu « shalom » et du mot hawaïen « aloha ».
La communauté juive locale est divisée entre plusieurs congrégations : les réformés, les conservateurs et les orthodoxes.
Jackie Lau, la présidente de la congrégation des réformés, explique à Ynet que sa congrégation accueille près de 180 fidèles en tout, mais que les soirs de Shabbat il peut être difficile de réunir les dix hommes utiles à la tenue de l’office.
En effet, la communauté juive locale est aussi fan de surf et entre les vagues et l’office, il est parfois difficile de choisir.
De son côté le Rabbin Ken Aronowitz, le leader de la plus grande synagogue de l’île, le Temple Emanuel, explique également qu’il est parfois difficile de réunir les fidèles les soirs de Shabbat. La mer et les vagues sont de rudes concurrentes. C’est ainsi qu’il a mis en place un service de Shabbat à 23h afin que les retardataires puissent également participer à la prière du Shabbat.
Ynet rapporte que les premiers juifs à être arrivés à Hawaï étaient des marchands de Californie. Ils seraient arrivés dans les années 1850 et leur nombre aurait augmenté en 1898.
En 1901, la communauté juive comptait 200 membres, elle en compte aujourd’hui 600 qui sont enregistrés auprès des congrégations religieuses de l’île.
Cependant ce nombre serait nettement plus important, en prenant en compte tout ceux qui ne font pas partie des congrégations juives. Ainsi la communauté juive d’Hawaï compterait entre 7 000 et 10 000 membres.
La communauté juive connaît de nombreux mariages mixtes avec les natifs hawaïens ou encore avec les populations originaires du Japon, de Chine, ou des Philippines.
Le directeur exécutif du Chabad local, Itchel Krasnjansky, a observé que la majorité des gens qui finissent à Hawaï souhaitent fuir leur mode de vie.
Étant un rabbin orthodoxe, il explique que son rôle est de préserver un lien entre les juifs d’Hawaï et le judaïsme. La vie à Hawaï n’est pas en opposition avec la pratique religieuse, selon lui, beaucoup de membres de la communauté ont redécouvert leur judaïsme sur l’île.
Le Rabbin Itchel Krasnjansky ne surfe pas mais reconnaît que de très nombreux de ses collègues surfent.
Yudi Weinbaum, juif orthodoxe, rapporte que cette activité le rapproche de Dieu : « le sentiment de jubilation qu’apporte le surf est plus faible d’un iota que le sentiment que j’ai pendant la prière ».
Pendant Shabbat, les Chabad accueillent les membres de la communauté juive locale mais aussi les Israéliens en vacances sur l’île. Selon Ynet, ces Israéliens, en plus de faire du tourisme, vendent aussi des produits de la mer morte de manières plus ou moins licites.
Rafi Boritzer, un invité du Chabad, explique que la communauté juive a atteint 15 000 membres mais que ces derniers ont du partir en raison du coût élevé de la vie.
En effet, les opportunités de carrière sont très limitées sur l’île. Seulement trois secteurs connaissent un certain succès sur l’île : le tourisme, l’immobilier et les carrières militaires grâce à la base de Pearl Harbor.
Pinchas Neumann, un natif de Saint Jean-d’Acre, qui habite à Hawaï depuis 26 ans, a organisé pendant près de dix années Yom Hatsmaout (le jour de l’Indépendance israélienne) sur l’île en partenariat avec le consulat de Los Angeles.
Selon lui l’événement regroupait chaque année près de 3 000 participants autour des couleurs israéliennes et qui profitaient des spécialités culinaires locales. En raison de tensions entre communautés, cet événement n’a plus lieu.
En effet, des tensions existent également au sein de la communauté juive hawaïenne.
Peter Shaktman, révoqué de son statut de rabbin d’une grande synagogue de l’ile, explique qu’il a été renvoyé au motif de son homosexualité. Il a depuis rejoint une communauté rivale avec une soixantaine de fidèles, également homosexuels.
De son côté Cliff Halevy, le leader de la communauté réformée, explique que Kailua est le quartier juif de l’île. Une des familles de l’île loue leur maison une fois par an au président américain Barak Obama, natif de l’île.
Malgré un train de vie qui semble idyllique, Cliff Halevy dénonce le coût de la vie. Ainsi, il y a eu une augmentation conséquente des SDF à Hawaï.
Le Directeur des opérations de Nefesh b’Nefesh à Hawaï rapporte à Ynet qu’il est très difficile de développer une carrière en dehors du tourisme. C’est pourquoi certains juifs sont aujourd’hui intéressés par l’idée de faire leur alyah.