Il faut réfléchir à la vaccination obligatoire en Israël, dit Salman Zarka
Le responsable de la lutte contre le coronavirus a estimé à titre personnel que la nation devait réfléchir, comme le font actuellement certains pays européens, à imposer le vaccin
Le responsable de la lutte contre le coronavirus Salman Zarka a expliqué mercredi que l’État juif devait réfléchir à adopter l’obligation vaccinale pour tous les citoyens dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, une idée qui reflète des projets de loi qui sont actuellement envisagés dans plusieurs pays européens.
« Je pense que nous devons examiner toutes les options et notamment la possibilité d’obliger les citoyens à se faire vacciner au sein de l’État d’Israël, » a dit Zarka lors d’un entretien accordé à la station Radio 103FM.
Zarka a insisté sur le fait qu’il donnait cet avis à titre personnel et que ses propos n’engageaient pas le ministère de la Santé.
« Cette possibilité de rendre la vaccination obligatoire au sein de l’État d’Israël, comme c’est actuellement envisagé par plusieurs pays du monde, que ce soit dans le cadre d’une législation ou par le biais d’autres moyens, doit être examinée, elle doit être envisagée », a-t-il dit.
Il a noté qu’une approche plus laxiste de la vaccination dans le pays viendrait menacer le succès remporté par la campagne d’immunisation rapide qui a eu lieu au début de l’année.
« L’approche qu’Israël a choisie, contrairement à ce qui se passe dans certains pays du monde, est plus favorable, plus inclusive, elle donne plus de temps aux gens pour qu’ils puissent prendre leurs décisions. Cela a un prix », a-t-il déclaré.
« Il y a en Israël 680 000 personnes qui n’ont pas été du tout vaccinées. Nous tentons en permanence de les sensibiliser », a continué Zarka. « Il est très clair à mes yeux que ce ne sont pas forcément des antivax mais si on observe ce qui nous est arrivé lors de la quatrième vague de l’épidémie – une vague qui a frappé les non-vaccinés plus que les autres – il faut réfléchir à la manière de faire vacciner toutes ces personnes restées en marge ».
Il a toutefois souligné qu’il n’y aurait pas de législation « surprise » contraignant les Israéliens à aller se faire immuniser.
« Je n’ai pas entendu parler d’éventuelle initiative légale sur ce sujet. Il n’y a aucun processus ou travail législatif en ce sens qui serait actuellement en cours. Au niveau pratique, il n’y a aucune chance qu’une loi soit soudainement introduite en faveur de l’obligation vaccinale », a-t-il dit.
Jusqu’à présent, seul le Vatican a imposé la vaccination mais plusieurs nations européennes pourraient lui emboîter le pas.
Le mois dernier, l’Autriche a annoncé que la vaccination contre le coronavirus serait obligatoire à partir du mois de février. Le pays avait déjà imposé des restrictions sur les déplacements des personnes non-vaccinées ou récemment guéries du coronavirus, début novembre – cela avait été le tout premier pays de l’Union européenne à prendre une telle initiative.
La Grèce a annoncé que la vaccination serait obligatoire pour ses citoyens de 60 ans et plus. Dans ce contexte, les personnes non-vaccinées pourront écoper d’une amende.
Et le prochain chancelier allemand a indiqué, mardi, qu’il soutiendrait une proposition qui recommandera la vaccination obligatoire contre la COVID-19 pour tous les Allemands, l’année prochaine.
En Israël, mardi – quelques jours avoir appelé à la vaccination obligatoire dans le cadre de la lutte contre la pandémie – le député Yuval Steinitz a demandé à la Garde de la Knesset d’ouvrir une enquête pour les menaces violentes reçues en réponse à sa proposition de la part d’activistes antivax. Steinitz, qui est ancien ministre de l’Énergie et qui siège dans l’opposition sous l’étiquette du Likud, le parti de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, a exprimé son soutien à la vaccination obligatoire – qui serait soutenue par des amendes en cas de violation de cette obligation – dans les médias, en début de semaine.
Sur une population de 9,4 millions de personnes, 5,7 millions d’Israéliens ont d’ores et déjà reçu deux doses de vaccin et 4 millions ont été se faire administrer une troisième dose, selon des données du ministère de la Santé.
L’État juif a lancé la campagne de vaccination des petits enfants âgés de 5 à 11 ans la semaine dernière. C’est l’un des seuls pays à faire immuniser des mineurs appartenant à cette catégorie d’âge.