Imitant les vidéos du Hamas, une mère demande des signes de vie de tous les otages
Parlant hébreu et arabe, Einav Zangauker dont le fils Matan est détenu à Gaza depuis 538 jours, demande à ses geôliers de le garder en sécurité et exhorte Donald Trump à intervenir

Einav Zangauker, dont le fils Matan est retenu en otage à Gaza, a lancé un appel direct, rare, aux geôliers de son fils dans une vidéo calquée sur les vidéos de propagande du groupe terroriste palestinien du Hamas. Elle leur demande des signes de vie de tous les otages encore en vie à Gaza.
« Je vous demande de les filmer », déclare Zangauker, qui s’est imposée comme l’une des principales détractrices de la gestion par le gouvernement de la crise des otages, dans la vidéo qu’elle a publiée jeudi. Israël estime que 24 des 59 otages toujours détenus à Gaza sont encore en vie.
S’exprimant en hébreu et en arabe, Zangauker demande également aux Gazaouis détenant son fils, Matan, de lui montrer la vidéo, qui a été tournée dans un style similaire à une vidéo de propagande du Hamas le montrant, publiée en décembre. C’est le seul signe de vie de sa part à ce jour depuis son enlèvement le 7 octobre 2023.
Au-delà de la preuve de vie, elle s’adresse également « aux commandants des Brigades Ezzedine al-Qassam [du Hamas] à Khan Younès et aux gardes de nos fils », leur demandant de « les garder en sécurité jusqu’à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu ».
Matan, qui a été enlevé à son domicile de Nir Oz le 7 octobre 2023, lors du pogrom perpétré par le Hamas contre Israël, est détenu captif à Gaza depuis 538 jours.
Il a été enlevé en même temps que sa compagne, Ilana Gritzewsky, qui a été libérée le 30 novembre 2023 dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu d’une semaine négocié par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis entre le Hamas et Israël. Cette semaine, Ilana a révélé dans une interview accordée à un journal israélien qu’elle avait été agressée sexuellement par des terroristes du Hamas lors de son enlèvement à Gaza.
עינב צנגאוקר, אימו של מתן, במסר לשובים של מתן ולנשיא טראמפ:
אני עינב, אמא של מתן צנגאוקר.
אנחנו, כמו הבנים שלנו, גם מרגישות בשבי החמאס, כבר מעל 500 ימים. הפחד והבדידות הורגים אותם והורגים גם אותנו. האם הבנים שלנו גם יזכו לחזור הביתה? אל תשכחו אותם, אל תשכחו אותנו.אני פונה אל… pic.twitter.com/doihiRLpLp
— כולנו חטופים (@Kulanu_Hatufim) March 27, 2025
« Nous aussi, comme nos fils, nous nous sentons prisonniers du Hamas depuis plus de 500 jours », déclare Zangauker dans la vidéo.
Elle lance également un appel, en hébreu, au président américain Donald Trump dans le cadre de ses déclarations en faveur de la fin de la guerre : « S’il vous plaît, faites tout ce qui est en votre pouvoir [pour libérer les otages] », ajoutant que le gouvernement israélien doit assurer le retour de tous les otages restants, « sinon la guerre ne prendra pas fin ».
Depuis l’enlèvement de son fils, Zangauker, qui soutenait auparavant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, est devenue une figure de proue de la libération des otages et une critique virulente de Netanyahu et de son gouvernement.
S’adressant à son fils lors d’une manifestation à Tel Aviv en novembre, Zangauker avait interpellé les alliés d’extrême droite de Netanyahu, qui cherchaient à bloquer un accord pour la libération des otages incluant un cessez-le-feu à Gaza. « Je ne laisserai personne me priver de ton étreinte, ni le Premier ministre, ni [le ministre de la Sécurité nationale Itamar] Ben Gvir, ni [le ministre des Finances Bezalel] Smotrich », avait-elle déclaré. Un accord de cessez-le-feu a effectivement été signé en janvier, et 33 otages israéliens ont été libérés. Cependant, l’accord progressif a échoué au début du mois.

Actuellement, il y a encore 59 otages dans la bande de Gaza sur les 251 enlevés le 7 octobre, dont 35 ont été confirmés morts par l’armée israélienne.
La reprise des combats à Gaza a déclenché une vague de manifestations de masse dans tout Israël, avec plus de 100 000 Israéliens qui ont manifesté dans tout le pays samedi dernier, selon les médias.
Zangauker conclut la vidéo en s’adressant à son fils, en espérant qu’il verra son message : « Mon Matan, maman est en route… Nous nous battons chaque jour pour te ramener. Tiens bon, tu vas sortir de là et revenir vers nous. Nous nous battons tous pour toi. »
Matan et sa mère se sont parlés le matin du 7 octobre. Lorsque les sirènes d’alerte ont retenti pour la première fois ce jour-là, il l’a rassurée en lui disant qu’ils étaient en sécurité dans sa chambre, qui servait également d’abri anti-atomique.

Alors que la situation s’aggravait dans le kibboutz, Matan a écrit à sa mère pour lui dire que des terroristes avaient pénétré dans leur maison.
« Tout ira bien, mon prince », lui avait répondu sa mère.
Puis Matan a écrit : « Je t’aime, ne pleure pas. »
Et enfin : « Ici. Ici. Ici. »
