Inculpation de la femme qui s’était mise en maillot de bain au mur Occidental
Maya Benvenisti avait manifesté contre une loi - depuis suspendue - qui rendait passible de sanction une tenue "impudique" dans le lieu saint
Une femme qui s’était déshabillée et qui s’était mise en maillot de bain au mur Occidental pour protester contre une loi qui était alors envisagée par le gouvernement a été mise en examen, jeudi, pour trouble à l’ordre public.
La police de Jérusalem a déposé le dossier de Maya Benvenisti, 36 ans, à la Cour des magistrats de Jérusalem, a fait savoir le site d’information Ynet.
Au mois de février, Benvenisti était arrivée habillée au mur Occidental et après être entrée dans la section des femmes, elle avait ôté ses vêtements, ne conservant qu’un maillot de bain deux pièces et des baskets.
Les administrateurs du lieu saint exigent que tous les visiteurs portent une tenue décente lorsqu’ils viennent au mur Occidental, distribuant des châles aux femmes dont les vêtements sont considérés comme trop révélateurs.
Après quelques minutes, la police était arrivée, arrêtant Benvenisti et l’emmenant dans un commissariat voisin où elle avait été interrogée.
Selon Ynet, Benvenisti s’était préparée bien en avance, avertissant des photographes et des journalistes de ce qui allait se passer et s’assurant ainsi que les caméras seraient bien présentes.
Elle avait, semble-t-il, ouvert un groupe WhatsApp pour informer les journalistes de ses plans, écrivant qu’elle porterait « une tenue de contestation » sous ses vêtements. Si elle avait écrit que plusieurs personnes manifesteraient à ces côtés, elle avait finalement agi seule.
Cette action militante avait paru répondre à un projet de loi, dorénavant mis en suspens, qui avait été proposé par le parti ultra-orthodoxe du Shas et qui rendait passible de sanction et d’une peine de prison de six mois – ou d’une amende de 10 000 shekels – les tenues considérées comme « impudiques » au mur Occidental ou les prières ne répondant pas aux normes reconnues par le Grand rabbinat.
A l’époque, les observateurs avaient estimé que Benvenisti pourrait devoir répondre « d’insulte à la religion », avec une peine maximale de trois ans de prison à la clé. Les auteurs de trouble à l’ordre public sont susceptibles d’encourir la même peine, selon le code pénal israélien.
Le jour de cet acte militant, le grand rabbin du mur Occidental, Shmuel Rabinovitch, avait condamné la trentenaire.
« Nous sommes horrifiés face à l’acte méprisable de provocation qui a eu lieu dans la matinée sur la place du mur Occidental, un acte qui a profané le caractère sacré du lieu saint et qui a profondément offensé le public et les fidèles », a déclaré Rabinovitch dans un communiqué. « Le mur Occidental est un site sacré pour tous les Juifs et pour toutes les Juives. Ce n’est pas un lieu qui doit accueillir les querelles ou les provocations, quelles qu’elles soient ».
Judah Ari Gross a contribué à cet article.