Inquiétudes après « des faits pouvant relever du vandalisme » au cimetière de Pantin
Une plaque commémorative en hommage à des victimes de la Shoah a été cassée à mi-hauteur, a rapporté le BNVCA
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a rapporté dans un communiqué envoyé ce dimanche « des faits pouvant relever du vandalisme » antisémite commis ces derniers jours dans le carré 212 du cimetière de Pantin (Seine-Saint-Denis).
L’association juive explique avoir été alertée par une personne qui s’est rendue sur la tombe de son père et qui a été choquée de trouver la plaque commémorative cassée à mi-hauteur, la partie basse restant sur son socle.
Le personnel en charge du cimetière a expliqué que « le vent » pourrait être responsable de cette casse, tandis que la police, où une plainte a été déposée, a semblé y voir la marque d’un vandalisme. À quelques mètres, deux pierres tombales étaient également renversées.
« Il est à noter que la plaque commémorative était dédiée à M. Boris Burtman dont les frères et sœurs ont été exécutés dans une opération de la Shoah par balles à Shumsk en Ukraine », explique l’association. « Sa maman, enceinte, a également disparu. Seul Boris, alors adolescent, et son père ont survécu. Séparés, ils se sont retrouvés après la guerre. Dans la ville de Shumsk se trouvait un ghetto où ont été regroupés les Juifs des villages voisins avant d’être abattus dans des fosses communes. L’association Yahad-In Unum du Père Patrick Desbois y a recueilli les témoignages de villageois témoins des massacres. »
« La famille, fortement secouée, se demande comment préserver la mémoire de ces hommes et femmes dont la vie a été brisée par la Shoah et à qui il n’est pas même permis de trouver le repos éternel », écrit l’association.
Celle-ci rappelle que le cimetière de Pantin est sous la responsabilité de la mairie de Paris, qui devra ainsi prendre les mesures nécessaires. Le BNVCA invite également les citoyens à signaler tous faits similaires avérés avec photos à l’appui.
En 2017, le président du Conseil des communautés juives (CCJ) du 93, Sammy Ghozlan, qui dirige aujourd’hui le BNVCA, avait mis fin à des rumeurs évoquant une profanation de 13 tombes juives au cimetière de Pantin. Alors qu’une voiture et un camion-benne avaient failli se percuter dans la rue voisine du cimetière, le camion avait fini sa course dans le carré juif.
Le cimetière de Pantin est le plus grand cimetière de France en activité. Comme au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), de nombreux Juifs parisiens y sont enterrés.