Iran : « inacceptable » que l’UE lie la mise en œuvre du système de troc au GAFI
Basé à Paris, le Groupe d'action financière régule les efforts internationaux pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
Téhéran a jugé mardi « inacceptable » de lier le fonctionnement du système de troc européen, créé pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran, à des exigences relatives à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
« Lier la mise en œuvre de ce mécanisme […] aux exigences de certaines institutions comme le Gafi [Groupe d’action financière, NDLR] est inacceptable », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères iranien.
Basé à Paris, le Gafi régule les efforts internationaux pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Les dirigeants des 28 pays membres de l’Union européenne ont entériné lundi l’entité ad hoc créée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour commercer avec Téhéran malgré les sanctions économiques rétablies en 2018 par les États-Unis après leur retrait de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
Le communiqué de l’Union européenne « salue les progrès accomplis » par l’Iran pour répondre aux exigences du Gafi et « demande instamment » à Téhéran de « mettre en œuvre la législation qui s’impose conformément à ses engagements ».
Le Gafi a posé des conditions pour retirer l’Iran de sa liste noire des pays ou territoires non coopératifs.
Le processus de mise en conformité de la législation iranienne avec les exigences du Gafi a été ralenti par le récent rejet de plusieurs textes de lois par le Conseil des gardiens de la Constitution, qui dispose d’un droit de veto sur les lois votées par le Parlement.
« Tout en accueillant favorablement les déclarations positives [de l’Union européenne] sur l’Iran » le communiqué des Affaires étrangères iranien oppose une fin de recevoir à certaines prises de positions.
Lundi, les 28 ont exprimé leur « inquiétude » face à « la fourniture [par l’Iran] d’un soutien militaire, financier et politique à des acteurs non étatiques dans des pays tels que la Syrie et le Liban ». Ils ont aussi demandé à Téhéran de « s’abstenir de mener » des activités « relatives aux missiles balistiques »
Sur ce point, le communiqué de Téhéran rappelle la position de la République islamique selon laquelle la question de ses « activités de défense […] n’a jamais été et ne sera jamais à l’ordre du jour [de] discussions avec les autres pays ».
Et sur les questions relatives à la sécurité du Proche et du Moyen-Orient, Téhéran « conseille vivement aux pays européens d’adopter une vision réaliste » et de ne « pas se laisser influencer […] par des éléments opposés à la paix ».